Lausanne : Fondation de l’Hermitage

Sylvie Wuhrmann, Directrice de la Fondation de l'Hermitage qui célèbre en 2024 son 40e anniversaire

Nicolas de Staël du 9 février au 9 juin 2024, Fondation de l’Hermitage, Lausanne

Marion Paradas, Ambassadrice de France en Suisse et au Liechtenstein, Grégoire Junod, Syndic de la Ville de Lausanne, Pierre Wat, Commissaire de l’exposition.

Fabrice Hergott, Directeur du Musee d’Art Moderne de Paris, Vernissage le 8 janvier 2024, Fondation Hermitage

L’exposition Nicolas de Staël (1914-1955), figure incontournable de la scène artistique d’après-guerre –  après un record de fréquentation du 15 septembre 2023 au 21 janvier 2024 Musée d’Art Moderne de Paris (jusqu’au fait halte jusqu’au 9 juin 2024 à la Fondation de l’Hermitage. 

Nicolas De Staël : paysage Provence, 1953

Nicolas De Staël : Parc des Princes, 1952

Cette grande rétrospective dédiée à Nicolas de Staël rassemble une sélection d’environ 100 tableaux, dessins, et carnets venus de nombreuses collections publiques et privées, suisses, européennes et internationales. Aux côtés de l’emblématique Parc des Princes (1952), elle présente un ensemble important d’œuvres rarement, sinon jamais, exposées, et propose un nouveau regard sur le travail de l’artiste, mettant en lumière certains aspects méconnus de sa carrière.

Organisée de manière chronologique, la rétrospective retrace les évolutions successives de l’artiste, depuis ses premiers pas figuratifs et ses toiles sombres et matiérées des années 1940, jusqu’à ses tableaux peints à la veille de sa mort prématurée en 1955. Si l’essentiel de son travail tient en une douzaine d’années, Staël ne cesse de se réinventer et d’explorer des voies nouvelles. 

Composition 1951 au sous-sol de la Fondation de l’Hermitage

Nicolas De Staël : trois poires, Paris, 1954

La rétrospective permet de suivre pas à pas cette quête picturale d’une rare intensité, en commençant par ses voyages de jeunesse et ses premières années parisiennes, puis en évoquant son installation dans le Vaucluse, son fameux voyage en Sicile en 1953, et enfin ses derniers mois à Antibes, dans un atelier face à la mer.

Insensible aux modes comme aux querelles de son temps, son travail bouleverse délibérément la distinction entre abstraction et figuration, et apparaît comme la poursuite, menée dans l’urgence, d’un art toujours plus dense et concis : « c’est si triste sans tableaux la vie que je fonce tant que je peux », écrivait-il. 

Nicolas De Staël  : bateau de guerre, Antibes, 1955

La biographie de Staël a d’emblée créé un mythe autour de son art : de son exil, enfant, suite à la Révolution russe, jusqu’à son suicide à l’âge de 41 ans, la vie du peintre n’a cessé d’influer sur la compréhension de son œuvre. Sans négliger cette dimension mythique, la rétrospective entend rester au plus près des recherches graphiques et picturales de Staël, afin de montrer avant tout un peintre au travail, que ce soit face au paysage ou dans le silence de l’atelier.

Nicolas De Staël dans son atelier.

Nicolas De Stael : Coin d’atelier fond bleu, 1955

A Antibes, Staël trouve une maison où demeurer et travailler, sur les remparts, face à la mer.

Orphelin exilé devenu voyageur infatigable, Nicolas de Staël est fasciné par les spectacles du monde et leurs différentes lumières, qu’il se confronte à la mer, à un match de football, ou à un fruit posé sur une table. Variant inlassablement les outils, les techniques et les formats (du tableautin à la composition monumentale), Staël aime « mettre en chantier » plusieurs toiles en parallèle, les travaillant par superpositions et altérations successives. Le dessin joue, dans cette exploration, un rôle prépondérant dont une riche sélection d’œuvres sur papier souligne le caractère expérimental, + d’infos.

Archives: les Expositions passées

Vuillard et l’art du Japon du 23 juin au 29 octobre 2023, Fondation de l’Hermitage, Lausanne

Bilan positive pour 20223 : Léon Spilliaert. la mer du Nord (du 27 janvier au 29 mai) et Vuillard et l’art du Japon (du 23 juin au 29 octobre) ont eu une fréquentation totale de 62’286 visiteuses et visiteurs, soit une moyenne de 281 personnes par jour d’ouverture :  un public en constante augmentation (+35% par rapport à 2022) et d’un retour prudent mais sûr vers une fréquentation d’avant pandémie. L’année 2023 a été marquée par le développement des activités de médiation avec de nouveaux partenaires, dont le Collège Isabelle-de-Montolieu et les graphistes lausannois Balmer Hählen, et la venue exceptionnelle de la danseuse et chorégraphe Cindy Van Acker.

La Maison de Roussel à La Montagne

En été 2023, la Fondation de l’Hermitage revisite l’œuvre d’Édouard Vuillard (1868-1940) sous l’angle du japonisme, dont la mode déferle sur le Paris fin-de-siècle. Composé autour du délicat paysage La Maison de Roussel à La Montagne (1900) que conserve l’Hermitage, ce projet montre l’influence cruciale des arts japonais dans la production du maître nabi. Grand collectionneur d’estampes ukiyo-e, Vuillard a trouvé dans ces créations exotiques des formats inédits, une radicalité de composition et de cadrage, et des motifs singuliers qui ont profondément nourri son langage esthétique.

Kimono de mariage, longes manches, furisode / Paravent à six volets, fin XVII siècle, papier riz feuille d’or

Réalisées entre les années 1890 et la Première Guerre mondiale, une centaine de peintures et de gravures de l’artiste, chantre de la vie quotidienne et de la nature, dialoguent avec une cinquantaine de chefs-d’œuvre du pays du Soleil-Levant. L’exposition s’articule autour des genres picturaux pratiqués par Vuillard – scènes d’intérieurs et paysages – revisités sous le prisme de l’esthétique japonaise, pour révéler l’assimilation très personnelle qu’en livre l’artiste : Scènes de la vie ordinaire, Paravents et kakemonos, Estampes et arts graphiques et Nature, l’émerveillement. S’ajoute au parcours un ensemble de tableaux des amis nabis de Vuillard, tous imprégnés par l’art japonais : Pierre Bonnard, Maurice Denis, Paul Élie Ranson et Félix Vallotton, + d’infos.

Edouard Vuillard : La Soupe d’Annette

Comme les graveurs japonais de l’ukiyo-e, Vuillard trouve son inspiration dans la vie quotidienne. Comme eux aussi, il la transcrit avec une apparente simplicité, intégrant savamment les figures à leur environnement dans des compositions élégantes et décoratives. L’appartement qu’il partage avec sa mère sert de décor à ses scènes d’intérieur.  À partir de 1898, il représente également sa nièce Annette qui, dès sa naissance, devient le centre d’attraction de ce huis clos intime.

La fascination de Vuillard pour l’art japonais est certainement liée à sa visite de la magistrale exposition dédiée à la gravure japonaise par l’École des beaux-arts, au printemps 1890. Vuillard entreprend de collectionner des estampes. Il en réunira 180, la plupart du 19e siècle, signées Hiroshige, Hokusai, Kunisada, Kuniyoshi, Eizan ou plus rarement Utamaro. Il a trouvé dans ces images audacieuses des formats inattendus, des points de vue inédits, une radicalité de composition et de cadrage, et des motifs singuliers qui ont profondément nourri son langage esthétique. Souvent, il néglige la perspective classique et crée une sensation d’espace en juxtaposant hardiment un premier plan rapproché et un plan éloigné. Rejetant l’expression du modelé ou du volume, il synthétise les formes en usant de l’aplat et de l’arabesque, et joue sur les effets de textures. L’exposition s’articule autour des genres picturaux pratiqués par Vuillard – scènes d’intérieurs et paysages – revisités sous le prisme de l’esthétique japonaise.

Madame Hessel et la manicure intérieur

Il n’est pas question d’exotisme dans les œuvres japonisantes de Vuillard. Mais, comme dans les estampes japonaises, il multiplie les paravents, les écrans, les portes et les fenêtres dont les lignes structurent fermement ses compositions. Dès la fin des années 1880, il cesse de s’attacher à décrire les effets d’ombre et de lumière, et préfère l’intensité plus tranchée des ombres dites « chinoises », silhouettes à deux dimensions qui se détachent sur un écran (La Manucure). Dans ses vues d’intérieur, il efface souvent les angles de la pièce et juxtapose des plans plus ou moins éloignés sans creuser l’espace.

Patisserie, planche, 10, album, Paysages et intérieurs 1899

Jardin des Tuileries planche tire des peintres-graveurs 1896

Dès la fin des années 1880, Vuillard déambule à travers Paris et observe ses places, ses avenues, ses parcs et ses habitants avec une attention toute particulière pour le spectacle de la rue. Peintre intimiste par excellence, il traite les vues d’extérieur comme des scènes d’intérieur. Dans des cadrages serrés, Vuillard place ainsi ses figures devant un écran, dans un espace clos par un muret, une cloison, ou un banc, et reprend ainsi un dispositif caractéristique de ses intérieurs, qui lui a été inspiré par les estampes japonaises.

Eduard Vuillard : Marine Saint Jacut, 1909 /Hiroshige : Procession vers Sanctuaire de Benzaiten à Enoshima, 1851

Le crépuscule au Pouliguen 1908

À partir de 1901, Vuillard passe les mois d’été en Normandie ou en Bretagne. Il se confronte à de vastes espaces, la mer et l’estran, qu’il transpose en une souple géométrie aux tons mats. Il dessine au pastel des marines lumineuses, de subtils bords de mer aux contours indécis. Les séjours au Pouliguen et à Saint-Jacut-de-la-Mer s’avèrent particulièrement féconds, et les évocations des gravures de Hokusai et de Hiroshige qu’il note dans son journal en 1910 confirment que l’art du Japon le fascine toujours à cette époque.

  • Les Garden-Parties de Lausanne investissent le parc de l’Hermitage pour le week-end les 21 et 22 juillet : Musique, danse, cinéma en plein air, ou encore arts de rue, vendredi, 17h30 et samedi, 17h. Animations gratuites jusqu’à minuit, familles bienvenues, + d’infos.
  • Happy Hours – L’Hermitage à l’heure d’été jeudis 27 juillet et 31 août: Profitez de nos horaires nocturnes pour visiter l’exposition et déguster un cocktail aux notes japonaises dans le parc de l’Hermitage: DJ sets, ambiance légère et festive. Ouverture du bar dès 19h (annulé en cas de mauvais temps), Musée ouvert jusqu’à 21h. Réduction sur le billet d’entrée à l’exposition. En collaboration avec L’esquisse, + d’infos.

La mer du Nord à la rencontre du lac Léman, Vernissage 26 janvier 2023

Edouard Bugnion, Président du Conseil de Fondation de l’Hermitage, 26 janvier 2023 

Sylvie Wuhrmann, directrice de la Fondation de l’Hermitage Anne Adriaens-Pannier, Commissaire et Conservatrice aux musées royaux des Beaux-Arts de Belgique et le Consul belge à Berne

Anne Adriaens-Pannier

Sylvie Wuhrmann

Léon Spilliaert Avec la mer du Nord...du 27 janvier au 29 mai 2023, Fondation de l’Hermitage, Lausanne

Fenêtre sur atelier du Visserkaai, 1909 – Chenal du port et bateaux de pêche Ostende, 1909

Grande rétrospective consacrée à l’un des artistes les plus importants de la création belge du début du 20e siècle : Léon Spilliaert (Ostende 1881- Bruxelles 1946). Autodidacte, formé au contact de la littérature de son temps et persuadé de son destin d’artiste élu, Spilliaert est l’auteur d’une œuvre d’une profonde originalité, baignée d’interrogations métaphysiques et de culture flamande, et réalisée presque exclusivement sur papier. Mélangeant les techniques graphiques, l’Ostendais tisse des liens avec le symbolisme et l’expressionnisme contemporains, et semble annoncer, dans ses paysages les plus radicaux, simplifiés à l’extrême, l’abstraction géométrique et le minimalisme.

Tempête en mer, 1908 – Marine après l’orage vers 1909

De santé fragile, doté d’un caractère introverti et rêveur, Léon Spilliaert est issu d’une famille aisée d’Ostende, ville portuaire devenue une station balnéaire très en vogue au milieu du 19e siècle. Fils d’un parfumeur fournisseur de la cour du roi Léopold II, Spilliaert remplit ses cahiers d’écoliers de dessins étranges, réinvente le monde qui l’entoure en le teintant d’inquiétante étrangeté, et arpente la digue, sensible aux effets de lumière qu’il retranscrira dans ses paysages marins. Brièvement passé par l’académie de Bruges au tournant du siècle, Spilliaert développe rapidement son propre style, nourri de ses lectures – Maurice Maeterlinck, Émile Verhaeren, Arthur Schopenhauer et Friedrich Nietzsche – et marqué par les œuvres de James Ensor, Edvard Munch, Odilon Redon, les nabis ou encore Fernand Khnopff. .

Intérieur au bulbe de fleur 1909

Autoportrait, 1915

Jusqu’à la Première Guerre mondiale, Spilliaert utilise avant tout le lavis d’encre de Chine, l’aquarelle, le pastel et le crayon de couleur, et il déploie son talent dans des paysages d’une sobriété confinant à l’abstraction – le ciel, la mer, le contour de la digue vibrant d’une lumière sourde. Quant aux rares personnages peuplant ces rivages mélancoliques, il s’agit le plus souvent de femmes – une demi- mondaine au regard distant, une femme de pêcheur guettant le retour des navires – dont le dénominateur commun semble être un profond sentiment d’isolement. Les représentations humaines culminent avec les autoportraits particulièrement saisissants dans lesquels Spilliaert questionne son statut d’artiste autant que la limite entre reflet et réalité.

Femme de pêcheur sur le quai, 1909-1910

Chambres à coucher, coins de pièce à vivre ou verrière deviennent autant de lieux désertés, paradoxalement emplis d’une présence impalpable. Dans ses natures mortes, d’étranges flacons disposés devant un miroir et d’inquiétantes poupées se muent en compagnons silencieux de l’artiste. Après 1920, Spilliaert utilise intensément l’aquarelle et la gouache, et crée des marines flamboyantes et extrêmement lyriques, qui tendent à l’abstraction pour certaines. Dans les années 1930 et 1940, l’artiste revient sur un sujet de jeunesse – les arbres – à l’occasion de longues promenades en forêt. Dans ces œuvres dont se dégage un sentiment de paix mêlé à de l’étrangeté et une pointe d’inquiétude, l’artiste offre des images atemporelles de la nature, fascinantes par leur composition virtuose et la simplicité des moyens mis en jeu.

Les poupées, 1933

Le Parc, vers 1944

L’atmosphère de la mer du Nord de de la station balnéaire Ostende merveilleusement illustré par la projection de deux films restaurés de la Cinémathèque Suisse.

Organisée de manière thématique et chronologique, l’exposition couvre toute la carrière de l’artiste en réunissant une centaine d’œuvres dans des espaces  et atmosphères différentes, rendus par les tonalités murales diverses.

Tous les jours de 10h à 18h sauf le lundi. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h, + d’infos.

La Route royale et les dunes, Coxyde, 1909

Achille Laugé : Le néo-impressionnisme dans la lumière du Sud du 24 juin au 30 octobre 2022 Fondation de l’Hermitage, Lausanne

La Fondation de l’Hermitage consacre une grande rétrospective au peintre français Achille Laugé (1861-1944) – une première en Suisse. Artiste profondément attaché à l’Occitanie, dont il est originaire, Laugé fascine par son parcours singulier au sein du mouvement néo-impressionniste. L’exposition, qui réunit près de quatre-vingts œuvres et couvre toute la carrière de Laugé, met en lumière l’originalité profonde de ce peintre du quotidien, mû par une sensibilité exceptionnelle. Raffiné et simple à la fois, il prend pour sujet son environnement immédiat : les alentours de sa maison à Cailhau, les fleurs de son jardin, les portraits de ses proches. Avec sa technique très pure, caractérisée par les trois couleurs primaires juxtaposées en petits points ou en treillis, il s’approprie de manière très personnelle la méthode divisionniste.

Tous les jours de 10h à 18h sauf le lundi. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h.  + d’infos.

Trésors de la Fondation des Treilles. Arp, Brauner, Ernst, Picasso, Takis… du 21 janvier au 29 mai 2022, Fondation de l’Hermitage, Lausanne

En première suisse, la Fondation de l’Hermitage dévoile une sélection des plus grands chefs-d’œuvre de la Fondation des Treilles . Etablie à Tourtour, dans le sud de la France, elle abrite une collection prestigieuse créée par une mécène visionnaire, Anne Gruner Schlumberger (1905-1993), qui réunit des oeuvres de Hans Arp, Georges Braque, Victor Brauner, Jean Dubuffet, Max Ernst, Alberto Giacometti, Paul Klee, François-Xavier Lalanne, Henri Laurens, Fernand Léger, Pablo Picasso, ou encore Takis.

En photo: la directrice de la Fondation de l’hermitage Sylvie Wuhrmann avec Marie-Paule Vial, responsable de la collection de la Fondation des Treilles

Née dans une famille d’industriels alsaciens, Anne Gruner Schlumberger grandit dans un milieu où le goût des sciences va de pair avec celui des arts. Dès la fin des années 1940, elle collectionne des oeuvres exceptionnelles, de l’art antiqueéà la création moderne – avec une prédilection pour le surréalisme. En 1964, elle inaugure la Fondation des Treilles, à Tourtour (Haut Var) conçue selon ses mots comme « un écrin pour la pensée ». Développant des synergies fructueuses entre savants, musiciens, poètes et philosophes lors de séjours d’étude, de séminaires et de résidences, ce havre préservé accueille également l’éclectique collection de sa fondatrice, qui rassemble plus d’un millier d’oeuvres.

Sous-sol de l’Hermitage la culture méditerranéenne – son goût pour la forme pure – des objets antiques qui dialoguent avec des reliefs de bois peints de Hans Arp, et des céramiques « pâtes blanches » de Pablo Picasso, devant les photos de la Fondation de la Treille

Pablo Picasso: Faïence blanche à décor estampé en relief

Hans Harpe: « Objets placés selon les lois du hasard », 1936

Takis assemble des éléments métalliques, rebuts du monde industriel (en photo Les Sphères de Takis, conçues pour la propriété d’Anne Gruner Schlumberger en Grèce)

A travers une centaine de peintures, dessins, gravures, sculptures et objets, l’exposition présentée à Lausanne offre une occasion unique d’admirer ces trésors hors de leur  écrin habituel tout en découvrant le goût, la personnalité et les amitiés artistiques de l’une des plus illustres collectionneuses du 20e siècle. L’exposition propose une saisissante plongée dans l’univers de Max Ernst et dans celui de Victor Brauner, les deux artistes les plus richement représentés au sein de la collection.

Max Ernst, l’une des figures fondatrices du surréalisme est l’un des artistes les mieux représentés dans la collection d’Anne Gruner Schlumberger. Proche dans sa jeunesse du mouvement dada, le plasticien allemand rejoint le groupe de surréalistes en exil qui s’est reformé autour d’André Breton. Peintre, graveur, mais aussi sculpteur, Ernst est perpétuellement en quête de nouvelles formes et techniques artistiques, capables de traduire son univers
intérieur.

Max Ernst: « Paysage au germe de blé« , 1934 – Oiseau-tête, 1935-1935

Max Ernst: La forêt, 1925, huile et frottage sur toile

En rupture avec le langage plastique traditionnel, il procède à de multiples expérimentations, qui rejettent catégoriquement tout contrôle de la raison et font preuve d’une liberté d’esprit totale. Ainsi, en 1925, saisi par l’aspect hypnotique de la surface irrégulière d’un plancher usé, Ernst y pose une feuille, se met à la frotter avec une mine de plomb, et invente la technique du frottage. Fasciné par les paysages fantasmagoriques qui s’impriment peu à peu
sur le papier, il poursuit cette recherche artistique en s’essayant à d’autres structures texturées, comme des tissus et des végétaux. Deux ans plus tard, dans un d sir d’ tendre la pratique du frottageà la peinture, Max Ernst crée le grattage : il passe un racloir ou une pointe sur une toile recouverte d’une couche de peinture, et révèle les surfaces sous-jacentes.

Photo de Max Ernst et de sa femme Dorothea Tanning dans la cage d’escalier de l’Hermitage davant Capricorne, sculpture monumentale de Max Ernst

Victor Brauner: peinture à la cire d’abeille

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’artiste juif d’origine roumaine se cache dans un hameau des Hautes-Alpes. L’extrême précarité dans laquelle il vit et le manque de matériel pour créer lui font découvrir la peinture à la cire d’abeille, cire qu’il trouve en abondance dans les ruches du voisinage. Marqué par les horreurs de la guerre, Victor Brauner se plonge davantage dans l’étude des sciences occultes. Tableaux-totems, talismans à symbole de renaissance ou de conjuration du mauvais sort, les oeuvres de cette période et celles de l’après-guerre sont imprégnées de magie et de secret.

Plus encore que pour la peinture, les choix d’Anne Gruner Schlumberger en arts graphiques semblent avoir été régis par les rencontres et les amitiés, avec Georges Braque, en 1911, et Pablo Picasso, durant la Première Guerre mondiale.

Livre artiste: L’Ordre des oiseaux, lithographie de Georges Braque, poemes de Saint-John Perse

Au grenier de la Fondation Hermitage à découvrir les 14 sieges en forme de mouton de François-Xavier Lelanne

Couteaux de jet, Afrique centrale, Victor Brauner: Fixation des vents, 1958

Passionné comme bon nombre de surréalistes par les cultures lointaines, Victor Brauner collectionne des objets d’art africain dans les années 1950. Le peintre transmet cet intérêt à Anne Gruner Schlumberger offre des couteaux de jet d’Afrique centrale. Ces armes, dont les formes géométriques simples et fines ne sont pas sans rappeler certaines peintures de Brauner, semblent être à l’origine de l’élargissement de la collection d’Anne Gruner Schlumberger aux créations extra-européennes.

Tous les jours de 10h à 18h sauf le lundi. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. +d’infos.

Autour de l’exposition: Conférence: La Fondation des Treilles, une œuvre d’art totale par Marie-Paule Vial, responsable de la collection de la Fondation des Treilles, commissaire scientifique de l’exposition jeudi 17 février 18h30, payant. – AteliersMatières à rêver (après une visite-découverte de l’exposition, donnez libre cours à votre imaginaire au gré de techniques insolites, du frottage au collage, de la cire au pastel ! Durée : 2h, dates et billeterie. Soirées Art et Gastronomie: visite guidée de l’exposition suivie d’un dîner au restaurant L’esquisse, dates et billeterie. Dimanches Art & Brunch: Brunch au restaurant L’esquisse, suivi d’une visite commentée de l’exposition, dates et billeterie.

Expositions temporaires Lausanne 2020

Fondation Hermitage dans la maison de maître de Charles-Juste Bugnion

HANS EMMENEGGER (1866-1940) du 25 juin au 31 octobre 2021 à la Fondation de l’Hermitage, Lausanne

59’949 visiteuses et visiteurs, soit une moyenne de 311 personnes par jour d’ouverture ont visité la grande rétrospective consacrée à Hans Emmenegger – une première en Suisse romande. Ce résultat est d’autant plus encourageant que le musée a dû fermer en janvier et février en raison de la pandémie.

Hans Emmenegger : Reflet sur l’eau

Le peintre lucernois Hans Emmenegger (1866-1940) d’une originalité extrême, tant dans le choix de sujets insolites que dans l’audace des compositions, figure désormais parmi les peintres suisses les plus importants de son temps. Organisée grâce au concours exceptionnel du Kunstmuseum de Lucerne, qui conserve de nombreuses œuvres de l’artiste, l’exposition met en lumière l’ensemble de la carrière d’Emmenegger, à travers une centaine de tableaux. Elle illustre tout d’abord l’admiration qu’il portait à la peinture d’Arnold Böcklin au tournant du 20e siècle. Elle montre ensuite la rupture esthétique qui intervient, vers 1903, lorsqu’il développe son propre langage pictural, avec des thèmes puissamment modernes comme la fonte des neiges, les intérieurs de forêt, l’ombre, ou encore les reflets. Ses recherches approfondies sur le mouvement, qui font écho, dès 1915, à la chronophotographie et aux expérimentations des peintres futuristes, viennent clore la rétrospective. Au fil de l’exposition, une sélection de peintures de ses pairs tels que Cuno Amiet, Arnold Böcklin, Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler, Félix Vallotton et Robert Zünd entre en résonance avec l’univers d’Emmenegger. Le parcours est également ponctué d’œuvres d’artistes suisses contemporains inspirés par son travail : Caroline Bachmann, Stefan Banz, Michel Grillet, Alois Lichtsteiner, Nicolas Party et Albrecht Schnider. Dans les combles et le parc du musée, une carte blanche confiée à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL) suscite un dialogue entre la production du Lucernois et les créations de jeunes photographes.

Tous les jours de 10h à 18h sauf le lundi. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h.

Chef-d’oeuvres de la collection Bemberg du 2 mars au 30 mai 2021 à la Fondation de l’Hermitage, Lausanne

La Fondation de l’Hermitage nous dévoile une sélection des plus grands chefs-d’œuvre de la prestigieuse collection privée de Georges Bemberg (1915-2011). Né dans une famille allemande installée en Argentine au milieu du 19e siècle, l’illustre collectionneur et homme de lettres a réuni, tout au long de sa vie, un ensemble de peintures, de dessins et d’objets d’art comptant parmi les plus importants de son temps. Habituellement présentée dans un hôtel particulier de Toulouse, cette collection est pour la première fois exposée hors des murs de la Fondation Bemberg, à l’occasion d’importants travaux de rénovation du musée. La collection se distingue par la qualité exceptionnelle de ses toiles et dessins de la fin du 19e et du début du 20e siècle (Fantin-Latour, Pissarro, Monet, Caillebotte, Morisot, Derain, Braque, Matisse, Modigliani, Bonnard…), mais également par la splendeur de ses peintures anciennes. Elle compte ainsi des chefs-d’œuvre de l’art allemand, flamand, vénitien et français (Cranach l’Ancien, Gérard David, Véronèse, Canaletto, Longhi, François Clouet, Tournier, Vigée Le Brun…). L’exposition de la collection Bemberg à la Fondation de l’Hermitage réunit 132 peintures et dessins parmi les plus remarquables de cet ensemble, une occasion unique d’admirer ces trésors hors de leur écrin habituel, et de découvrir le goût et la personnalité d’un des grands collectionneurs du 20e siècle.

François Clouet (attribué à) : Portrait du cardinal Jean Bertrand, vers 1557-1560

Lucas Cranach (l’Ancien): Hercule chez Omphale, 1537

L’exposition ouvre au rez-de-chaussée sur des magnifiques portraits dans la section: « France et écoles du Nord, XVe-XVIe siècle », avec le magnifique portrait du cardinal Jean Bertrand, vers 1557-1560, attribué à peintre de cour François Clouet, se poursuit avec « Italie et Espagne, XVIe-XVIIIe siècle » l’huile sur panneau: Le Fauconnier, vers 1560, éblouissant exemple de l’art de Véronèse (Paolo Caliari, dit) dans le domaine du décor artistocratique, mettant particulèrement bien en évidence l’usage brillant de la couleur par l’artiste. Et Portrait d’homme, attribué à Lorenzo Lotto, une des figures les plus importantes et novatrices de l’art italien du XVIe siècle célèbre pour ses portraits d’une grande intensité psychologique ainsi que sous l’empreinte de Lorenzo Lotto: Portrait de jeune homme au bonnet noir de Andrea Previtali sur fond au coloris vert éclatant mettant pleinement en valeur le visage du modèle. L’exposition au rez-de-chausse se termine par la salle consacré à Lucas Cranach: la peinture au sujet mythologique: l’Ancien Hercule chez Omphale, 1537, dépeint la liaison d’Hercule avec Omphale, reine de Lydie (représentée tout à droite). Hercule contraint par sa maîtresse à se travertir en femme et à filer la laine sur un fuseau, entouré de servantes. Dans cette scène à la sensualité, la richesse des tissus et la complexité des parures rappellent les portraits réalisés par Cranach pour les princes de Saxe.

Véronèse (Paolo Caliari, dit) : Le Fauconnier, vers 1560 – Lorenzo Lotto (attribué à) Portrait d’homme, première moitié du XVIe siècle – Andrea Previtali: Portrait de jeune homme au bonnet noir, début du XVIe siècle

Frans II Pourbus (dit le Jeune): Etude de têtes: trois magistrats français, 1614

Elisabeth Vigèe Le Brun: Le Portrait de la comptesse Anna Flora von Kageneck en Flore, 1792 

Au premier étage: « France et écoles du Nord, 17e – 18e siècle: Etude de têtes: trois magistrats français, 1614 est réalisé par le portraitiste Frans II Pourbus (dit le Jeune) dans le cadre d’une commande des autorités municipales de Paris pour deux grands toiles figurant les magistats de la ville, placées au-dessus des cheminées de la salle d’assemblée de l’Hôtel de Ville. Le Portrait de la comptesse Anna Flora von Kageneck en Flore, 1792 par l’artiste peintre Elisabeth Vigèe Le Brun.

Deux tableaux d’architecture par Hubert Robert Paysage au pont, dernier quart du XVIIIe siècle et Caprice architectural avec figures autour d’une fontaine, une toile caractéristique de l’oeuvre d’Hubert Robert, qui représente souvent des cascades, des ruines antiques et de sombres tailis alternant avec des étendues ensoleillées.

Gustave Caillebotte, surtout connu pour ses vues du Paris haussmannien, fréquente le groupe des impressionnistes.Vers 1882, sous l’influence de Monet, il se consacre à la peinture de paysage et exécute de nombreuses vues des bords de Seine à Argenteul comme celle-ci. Il est séduit par l’éternelle nouveauté de jeux de reflets sur l’eau.

Jeu des reflets de la lumière fait de touches menues et colorées – l’impressionisme, nom du mouvement inspiré par un tableau de Claude Monet, dont la collection Bemberg présente: Bateaux sur la plage à Etretat, 1883.

Au deuxième étage à découvrir des trésors dans la section Dessins, pastels et aquarelles, 19e – 20e siècle:

de magnifiques portraits dessiné par le jeune Pablo Picasso, et portraits dessinés par Amedeo Modiglaini, des pastels de Pierre Auguste Renoir, d’Edgar Degas, d’Egon Schiele, une aquarelle de Paul Cézanne,  plusieurs tableaux de Henri de Toulouse-Lautrec, dont la lithographie gouachée et aquarelle (à droite): Le Jockey, 1899 – le sens de l’arabesque et la ligne souple et consise y dénotent une influence des estampes japonaises.

Paul Signac: Clocher de Saint-Tropez, 1986

L’exposition de cinq siècles d’histoire de l’art se termine par un ensemble de trente tableaux de Pierre Bonnard. Se détachant de l’impressionisme triomphant, il fonde avec d’autres jeunes artiste en 1888 le groupe des Nabis (« prophète » en hébreux). Marqué par l’art de Gauguin, ils cherchent par la simplification des couleurs et la négation du modelé à restituer à la peinture un caractère purement décoratif. Bonnard retire de la période nabie une grand leçon de sobriété graphique et de luminisme. Synthétisant les formes, il ramène le sujet – le plus souvent des scènes de la vie urbaine ou de l’intimité – à deux dimensions seulement et plie la réalité aux exigences décoratives.

Salle 10 consacrée aux oeuvres de Pierre Bonnard et Edouard Vuillard

Ecole de Pont-Aven et symbolisme: Paul Gauguin: Tête de jeune paysan, vers 1888

Les premières oeuvres de Paul Gauguin sont proches de celles des impressionnistes, il évolue vers une peinture moins descriptive aux formes simplifies, utilisant de larges aplats de couleur pure nettement cernés. Ces idées correspondent aux préoccupations poétique du symbolisme et s’inspirent de l’art populaire et des estampes japonaises.

Au sous-sol, plusieurs tableaux du peintre néo-impressionniste Paul Signac. Il utilisé la technique divisionniste pour son tableau: Clocher de Saint-Tropez, 1896. Il influence entre autres Henri Matisse, qui après une brève priode divisionniste, prend la tête du fauvisme, pratiquant une peinture toute d’allégresse, caractérisée par une simplification des volumes, et une palette faite de teintes vives. Son tableau: Vue d’Antibes, vers 1925 est exposé dans la salle consacrée au Fauvisme et expressionnisme.

Henri Matisse: Vue d’Antibes, vers 1925

A droite: Pierre Bonnard Autoportrait sur fond blanc, chemise col ouvert, 1933

Arts et Cinéma du 4 septembre 2020 au 3 janvier 2021 à la Fondation de l’Hermitage, Lausanne

En collaboration avec La Cinémathèque française et la Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie, la Fondation de l’Hermitage ouvre un nouveau chapitre à son exploration de la modernité artistique, en s’intéressant aux liens entre les beaux-arts et l’une des grandes révolutions visuelles du  XXe siècle : le cinéma. Adaptant un projet montré au CaixaForum de Madrid et de Barcelone (2017) et au musée des Beaux-Arts de Rouen (18 octobre 2019-10 février 2020), l’exposition illustre les échanges et les influences réciproques entre cinéastes et plasticiens, depuis les premiers films de la fin du XIXe siècle jusqu’à la Nouvelle Vague. Mettant l’accent sur les arts plastiques, l’étape lausannoise fait dialoguer des extraits, des affiches et des maquettes de films avec des sculptures, des dessins, des photographies et des peintures de premier plan. Les créations des frères Lumière, de Fernand Léger, Fritz Lang, Charlie Chaplin, Pablo Picasso, Luis Buñuel, Nicolas de Staël et Jean-Luc Godard – pour ne citer que les plus célèbres – se font ainsi écho, dans une mise en regard inédite. Construite sur une idée originale de Dominique Païni, théoricien du cinéma et ancien directeur de La Cinémathèque française, l’exposition s’articule de manière chronologique autour de thématiques éclairant le dialogue entre arts et cinéma : Avant le cinéma – Les frères Lumière et l’impressionnisme – Charlot et le cubisme – Rythmes formels – Expressionnisme allemand- Expressionnisme russe – Surréalisme – Filmer l’art – Vagues modernes – Le cinéma politique et militant.


Ombres de la Renaissance à nos jours du 28 juin au 27 octobre 2019 à la Fondation de l’Hermitage, Lausanne

exposition temporaire Fondation Hermitage Lausanne 2019Après l’exposition « Fenêtres » en 2013, la Fondation de l’Hermitage poursuit son exploration des grands thèmes de l’iconographie occidentale et propose de découvrir les multiples facettes de l’ombre. Avec une sélection inédite de près de 140 œuvres, le parcours traverse 500 ans d’histoire de l’art et convoque des formes artistiques très variées, allant de la peinture à l’installation, en passant par la sculpture, l’estampe, le dessin, le découpage, la photographie ou encore la vidéo. Que ce soit dans l’autoportrait (Rembrandt, Delacroix), les recherches sur la perspective (Bandinelli, de Hooch), le travail sur le clair-obscur (Cambiaso, Jordaens, Wright of Derby) ou la dramatisation des paysages chez les romantiques (Friedrich, Carus, Bendz), les chefs-d’œuvre présentés témoignent de l’intérêt continu des artistes pour ce thème. Parmi les points forts de l’exposition figurent les ombres impressionnistes (Monet) et post-impressionnistes (Cross, Sorolla), mais aussi une section confrontant les ombres inquiétantes et paradoxales des artistes symbolistes (Degouve de Nuncques, Spilliaert), expressionnistes (Munch), surréalistes (Dalí, Magritte, Ernst) et de la Nouvelle Objectivité (Schad, Stoecklin). Les usages de l’ombre dans la création moderne et contemporaine sont, quant à eux, déclinés à travers des œuvres emblématiques de Picasso, Warhol, Boltanski ou encore Kosuth, tandis que les artistes vidéo (Acconci, Otth, Maisonnasse) réinterprètent les grands mythes des origines qui, de Platon à Pline, relient l’ombre, l’art et la connaissance. En contrepoint, une importante section photographique rassemblant notamment des images saisissantes de Steichen, Ray, Friedlander et Tillmans, montre que ce thème suit la photographie comme son ombre…

Tous les jours de 10h à 18h sauf le lundi. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. Plus.


Pastels du 16e au 21e siècle Liotard, Degas, Klee, Scully… du 2 février 2018 au 21 mai 2018 à la Fondation de l’Hermitage, Lausanne

Jean-Etienne Liotard: portraits de l’époque des Lumières

Au printemps 2018, la Fondation de l’Hermitage met à l’honneur le pastel, médium fascinant à la croisée du dessin et de la peinture. Inspirée par les Danseuses au repos, célèbre pastel de Degas donné il y a vingt ans à la Fondation de l’Hermitage, l’exposition rassemble 150 chefs-d’œuvre de collections suisses publiques et privées. Offrant une véritable histoire de cette technique originale, la présentation traverse près de cinq siècles de création, des premiers maîtres de la Renaissance aux artistes contemporains.

le pastel, Alfred Sisley: paysages impressionnistes

Débutant avec les premiers dessins rehaussés au pastel (Barocci, Bassano), le parcours fait ensuite la part belle à l’âge d’or du portrait au 18e siècle (Carriera, Liotard, La Tour, Perronneau, Tiepolo). Au renouveau du pastel dans le paysage au 19e siècle (Boudin, Sisley) répond la virtuosité des gures impressionnistes (Degas, Manet, Morisot). Quant à l’engouement pour ce médium autour de 1900, il est illustré par des œuvres des Nabis (Denis, Vuillard), des portraits mondains (Helleu, Tissot) et des explorations visionnaires de Redon et des symbolistes (Khnopff, Lévy-Dhurmer, Delville). Une salle témoigne de la vitalité de la création suisse à la même époque (Amiet, G. Giacometti, Grasset, Segantini, Steinlen).

Sam Szafran: son atelier avec boites de pastel

Enfin, l’exposition met en lumière les avant-gardes du 20e siècle en quête d’abstraction et de modernité (A. Giacometti, Kirchner, Klee, Kupka, Miró, Picasso). Elle se termine par la scène contemporaine (Chamberlain, Samaras, Sandback, Stämpfli, Mangold, Nemours, Szafran, Scully) avec, en point d’orgue, une intervention murale conçue spécialement pour l’événement par le jeune artiste suisse Nicolas Party. A travers cette sélection inédite, la Fondation de l’Hermitage offre au public un rendez-vous exclusif avec les splendeurs du pastel, à la découverte d’un médium qui a autorisé toutes les expérimentations, et qui allie la grâce à la puissance de la couleur pure.

Plus de 150 chefs-d’oeuvre de collection suisses publiques et privées qui offrent une véritable histoire du pastel en traversant près de cinq siècles de création, des maîtres de la Renaissance aux artistes contemporains en présentant les différents usages de ce matériau si particulier dans un parcours riche et varié: Dans un style naturel les portraits du couple Naville, de riches drapiers genevois par Jean-Etienne Liotard (1702-1796) à l’époque des lumières, en passant par des paysages impressionnistes au pastel d’Alfred Sisley (1838-1899) aux peintres du XXe siècle comme « l’atelier, rue de Crussol avec boîtes de pastels » (1972) du peintre français Sam Szafran pour en citer que quelques-uns.

  • Conférences: jeudi 15 février, 18h30: Le pastel aux 18e et 19e siècles. l’aventure d’un art, par Philippe Saunier, conservateur, Paris – jeudi 19 avril, 18h30: Cet étonnant Liotard, un pastelliste aventurier au siècle de Lumières par Caroline Guignard, Musée d’art et d’histoire de Genève.
  • Concert: jeudi 8 mars, 18h30: Nuances pastels, improvisations sur une sélection d’oeuvres de l’exposition par Richard Rentsch, piano.
  • Tous les jours de 10h à 18h sauf le lundi. Nocturne le jeudi. Plus.

Chefs-d’oeuvre de la collection Bührle: Manet, Cézanne, Monet, Van Gogh…du 7 avril au 29 octobre 2017 à la Fondation de l’Hermitage, Lausanne

La Fondation de l’Hermitage, Lausanne accueille les joyaux impressionnistes et postimpressionnistes de la Fondation E. G. Bührle, qui compte parmi les plus prestigieuses collections privées au monde. Conservant une partie significative des peintures, sculptures et dessins rassemblés entre 1936 et 1956 par l’industriel Emil Georg Bührle (1890-1956), la Fondation E. G. Bührle héberge sans conteste l’un des ensembles les plus importants d’art du XIXe et du début du XXe siècles. Ces oeuvres d’une qualité unique seront présentées en exclusivité à Lausanne, avant d’être montrées au Japon, puis de rejoindre, à l’horizon 2020, la future extension du Kunsthaus de Zurich.

Dr. Christian Bührle, petit-fils et président de la Fondation

Une sélection de plus de cinquante tableaux composée de chefs-d oeuvre d’artistes incontournables des XIXe et XXe siècles, comme Le champ de coquelicots près de Vétheuil de Monet (vers 1879), Le garçon au gilet rouge de Cézanne (vers 1888), ou encore Le semeur, soleil couchant de Van Gogh (1888), ainsi que des tableaux de Bonnard, Braque, Corot, Courbet, Daumier, Degas, Delacroix, Derain, Fantin-Latour, Gauguin, Hals, Ingres, Manet, Modigliani, Picasso, Pissarro, Renoir, Sisley, Soutine, Toulouse-Lautrec, Vlaminck et Vuillard permettra aux visiteurs de découvrir la richesse extraordinaire de cette collection hors du commun. Une salle est dédiée aux documents d’archives et aux résultats de la recherche approfondie que la Fondation E. G. Bührle mène sur ses fonds depuis plus de douze ans, permettant de comprendre le parcours historique, parfois complexe, de ces chefs-d’oeuvre.

Heures d‘ouverture de 10h à 18h, jeudi de 10h à 21h.

Un programme riche en animations:

  • Visites commentées les jeudis à 18h30 et les dimanches à 15h.
  • Conférences: jeudi 1er juin à 18h30: La collection Bührle et les grandes collections impressionnistes par Lukas Gloor, commissaire de l’exposition, directeur de la Fondation Collection E. G. Bührle, Zurich. Mardi 12 septembre à 18h: Renoir, Cézanne, Matisse et Picasso en Amérique: la collection du docteur Barnes par Sylvie Patry, Deputy Director for Collections & Exhibitions and Gund Family Chief Curator.
  • Atelier: Peinture en plein air samedi 10 juin de 13h à 17h30, samedi 9 septembre de 13h à 17h30. Visite guidée de l’exposition, suivie d un atelier de peinture dans le parc de l Hermitage avec Anne Pantillon, artiste et enseignante en arts visuels.
  • Dimanches Art & Brunch dès 10h brunch, suivi d une visite commentée de l exposition à 11h30. Soirées Art & Gastronomie à 18h45 une visite commentée, suivie à 20h d un repas gourmand inspiré par l’exposition, au restaurant L’esquisse.
  • Animations Musicales dans le cadre de Lausanne Estivale samedi 24 juin, samedi 26 août Tous les chemins mènent à… l’Hermitage, promenade musicale avec Pierre Corajoud, suivie d un concert de l’EJMA dans le parc de l’Hermitage, entrée libre.
  • Nuit des Musées samedi 23 septembre de 14h à minuit.

Signac. Une vie au fil de l’eau du 29 janvier au 22 mai 2016 à la Fondation de l’Hermitage, Lausanne

René Roudaut, Ambassadeur de France en Suisse

Près de 140 peintures, aquarelles et dessins illustreront la carrièrefoisonnante du maître néo-impressionniste d’une collection très prestigieuse d’oeuvres de Paul Signac (1863-1935), réunie par une famille passionnée par l’artiste, et qui offre un éventail exhaustif de l’évolution artistique du peintre, depuis les premiers tableaux impressionnistes jusqu aux dernières aquarelles de la série des Ports de France, en passant par les années héroïques du néo-impressionnisme, l’éblouissement tropézien, les images flamboyantes de Venise, de Rotterdam et de Constantinople.
Cette collection est également exceptionnelle par la diversité des techniques qu elle embrasse: la fougue impressionniste des études peintes sur le motif s’y oppose aux polychromies sereines des tableaux divisés; le japonisme audacieux des aquarelles y contraste avec la liberté des feuilles peintes en plein air. Quant aux grands lavis préparatoires dessinés à l’encre de Chine, ils nous livrent les secrets de compositions sereines, longuement méditées à l’atelier. C’est donc une initiation aux harmonies chromatiques de Signac, doublée d’une invitation au voyage, que propose cette exposition.

Marina Ferretti

Découvrez au fil d un parcours chronologique et thématique les multiples facettes d’un homme de convictions, épris de mer et de bateaux, mais surtout du peintre, amoureux de la couleur. Une riche section documentaire permettra de s’initier aux théories de la couleur des néo-impressionnistes, et une salle réunissant des tableaux des principaux acteurs de ce mouvement (Pissarro, Luce, Van Rysselberghe, Cross) vient compléter la présentation. En photo M. René Roudaut, Ambassadeur de France en Suisse lors de l’inauguration. Visites commentées le jeudi à 18h30 et le dimanche à 15h. Conférences à 18h30: Les relations entre art et science des couleurs, de Paul Signac à la neuropsychologie contemporaine, par Libero Zuppiroli jeudi 17 mars et Signac et la découverte de Saint-Tropez par Marina Ferretti (en photo à droite), commissaire, directeur scientifique du Musée des impressionnismes à Giverny jeudi 14 avril. Concert: La musique au temps de Signac, oeuvres de Debussy, Fauré, Ravel par The Françoise-Green Piano Duo jeudi 28 avril à 19h.
Heures d’ouverture: 10h-18h (je 10h-21h).