Genève : Prix Martin Ennals

Depuis 1994, le Prix Martin Ennals offre chaque année reconnaissance ainsi que protection aux défenseurs et aux défenseuses des droits humains qui mènent un combat pour la liberté, la justice, l’égalité et luttent contre l’impunité dans leurs communautés et leurs pays, souvent au péril de leur vie. Le jury, composé de dix des plus importantes organisations de défense des droits humains, a nominé cette année trois militant·e·s exceptionnel·le·s, dont leurs combats indéfectibles sont une source d’inspiration au sein de leur communauté et à l’international.

Trois figures exceptionnelles et pionnières du mouvement des droits humains au Tchad, au Venezuela et au Cachemire, ont reçu le Prix Martin Ennals 2023 le 16 février 2023 à la Salle communale de Plainpalais, Genève

Volker Turk, Haut-Commissaire des Nations Unis aux droits de l’homme – Feliciano Reyna (Venezuela) – Delphine Djiraibe (Tchad) – Mohammed Ashrafuzzaman, Fédération asiatique contre les disparitions forcées – Philippe Currat, président du Conseil Fondation Martin

Les lauréat-e-s 2023: Delphine Djiraibé (Tchad), Feliciano Reyna (Venezuela) et Khurram Parvez (Jammu et Cachemire), ont consacré plus de 30 ans de leur vie à la construction de mouvements qui ont rendu justice aux victimes, demandé des comptes aux dirigeants ou apporté des médicaments aux personnes marginalisées. Ils ont fait des droits humains une réalité pour des milliers de personnes dans leurs communautés, malgré les défis persistants, parfois mortels, qu’ils-elles rencontrent. La Cérémonie, organisée en collaboration avec la Ville de Genève, est ouverte au public. La Cérémonie est également diffusée en direct depuis Genève sur cette page web et notre page facebook, + d’infos.

Delphine Djiraibe, Prix Ennals 2023 – Miguel Oural, batonnier de l’ordre des avocats Genève ODAGE

L’une des premières avocates du Tchad, Delphine Kemneloum Djiraibé est une pionnière du mouvement des droits humains dans l’un des pays les plus pauvres du monde, gangrené par la corruption et les violations des droits humains. Convaincue que son rôle est de « défier le pouvoir », Delphine défend depuis plus de 30 ans la cause des victimes et le processus démocratique. Elle a joué un rôle clé dans la traduction en justice de l’ancien dictateur Hissène Habré. Me Djiraibé dirige l’organisation non gouvernementale Public Interest Law Center (PILC), laquelle forme des bénévoles et accompagne les citoyen-ne-s qui cherchent à obtenir justice pour les violations de leurs droits. Ces dernières années, elle a été particulièrement active dans la lutte contre les violences sexistes et elle est en train de créer le premier centre de soutien psychologique pour les femmes au Tchad, qui comprendra un abri d’urgence pour les femmes victimes de violences domestiques.

Delphine Djiraibe (Tchad) – Feliciano Reyna (Venezuela) 

Après la mort de son partenaire Rafael, décédé en 1995 à cause du sida, Feliciano Reyna, alors architecte, a fondé Acción Solidaria pour fournir des médicaments et des traitements indispensables aux Vénézuéliens vivant avec le VIH et le sida. Feliciano et Acción Solidaria ont commencé à défendre l’accès à la santé pour les LGBTQI, une population marginalisée dans un pays où les services de santé étaient en déclin et la corruption en hausse. Ils ont créé la première ligne d’assistance nationale sur le sida au Venezuela et ont mené une campagne nationale de sensibilisation, qui a été diffusée à la télévision et dans les cinémas, et qui a bénéficié d’une couverture à la radio et dans les magazines. Feliciano Reyna a ensuite fondé CODEVIDA, une coalition d’organisations vénézuéliennes qui défendent les droits des citoyens à la santé et à la vie. Malgré les menaces permanentes, il travaille, depuis 2006, en étroite collaboration avec les mécanismes de l’ONU pour défendre les droits humains dans son pays. En 2019, son effort de plaidoyer a contribué à la création de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le Venezuela.

Khurram Parvez , absent, car encore détenu sans procès en Inde. C’est à l’âge de treize ans, lorsqu’il est témoin de l’assassinat de son grand-père lors d’une manifestation organisée pour protester contre les mauvais traitements infligés aux femmes devant sa maison au Cachemire, que Khurram Parvez fait le choix de « ne pas prendre part à des actes d’incitation à la violence et de vengeance », mais plutôt de devenir un « militant non violent ». Il a fondé la Coalition de la société civile de l’État de Jammu-et-Cachemire (JKCCS) et préside la Fédération asiatique contre les disparitions involontaires. Pendant quinze ans, il a voyagé dans les zones les plus reculées de la région pour parler aux victimes d’abus, recueillir des informations, documenter et rapporter leurs histoires. Sous sa direction, la JKCCS s’est montrée très efficace pour traduire dans la réalité locale les protections garanties par le droit international des droits humains. Malgré les attaques continues du gouvernement indien contre son droit à la liberté d’expression, son emprisonnement en 2016 et la perte d’une jambe en raison d’une blessure causée par une mine antipersonnel, Khurram continue inlassablement de faire entendre la vérité et représente une source d’inspiration pour la société civile et la population locale. En novembre 2021, il a été arrêté en vertu de la Loi relative à la prévention des activités illégales (UAPA) sur la base d’accusations motivées par des considérations politiques. 

 

Le Prix Martin Ennals célèbre trois personnalités inspirantes des droits humains jeudi 2 juin 2022 à 18h à la salle communale de Plainpalais, Genève

La Fondation Martin Ennals, le Jury et la Ville de Genève accueillent Dr. Daouda Diallo ainsi que les représentant·e·s et les familles de Pham Doan Trang et de Abdul-Hadi Al-Khawaja, les deux lauréat·e·s toujours en détention dans leurs pays respectifs. Pharmacien de formation, le Dr Daouda Diallo milite pour les droits humains au Burkina Faso, pays fragilisé par des coups d’états à répétition, le dernier datant du 23 janvier de cette année. Il documente sans relâche les violences et les affrontements féroces qui opposent les forces gouvernementales, les groupes paramilitaires locaux et les factions islamistes. – Pham Doan Trang est une éminente journaliste et militante prodémocratie au Viêt Nam, où le gouvernement communiste, seul parti autorisé à régir, tente par tous les moyens d’étouffer les voix de l’opposition. Elle a dirigé plusieurs médias indépendants et écrit de nombreux livres afin de sensibiliser les citoyen·ne·s vietnamien·ne·s à leurs droits fondamentaux. – Pierre angulaire du mouvement des droits humains au Bahreïn, Abdul-Hadi Al-Khawaja est une figure de proue des manifestations de 2011. Il a appelé à davantage de responsabilité des autorités gouvernementales, aux droits des prisonniers d’opinion ainsi qu’à plus de démocratie et de libertés, avant d’avoir été arrêté en avril de la même année. 

La soirée est ouverte au public et diffusé parallèlement en ligne. + d’infos.

Patrick Chapatte, dessinateur presse

Rejoignez la Cérémonie de remise du Prix Martin Ennals 2021 pour les défenseurs des droits humainsen ligne ce jeudi 11 février 2021 à 18h (UTC+1) pour célébrer les finalistes du Soltan Achilova, République du Turkménistan & Loujain AlHathloul, Royaume d’Arabie saoudite & Yu Wensheng, République populaire de Chine. Avec les dessins de Patrick Chapatte, la musique de Gaspard Sommer et une chorégraphie du Ballet Junior de Genève. Une soirée inoubliable présentée par la journaliste Catherine Sommer et diffusée sur le site web ou la page Facebook en français et en anglais.

Prix Ennals défenseur droits de l'homme Genève 2019

25e Cérémonie de remise du Prix Martin Ennals 2019 pour les défenseurs des droits humains ce mercredi 13 février, 18h à la Salle communale de Plainpalais, Genève

Cérémonie pour le Prix Ennals, pour les défenseurs des droits humains

Abdul Aziz Muhamat, lauréat du Prix Martin Ennals 2019

Cette soirée gratuite et ouverte au public est organisée par la Ville de Genève, en partenariat avec la Fondation Martin Ennals. La cérémonie, présentée par Mme Catherine Sommer, journaliste à la RTS, a eu lieu en français et en anglais à la Salle communale de Plainpalais. Le défenseur des droits des réfugiés Abdul Aziz Muhamat (Soudan) est le lauréat du Prix Martin Ennals pour les défenseur-e-s des droits humain 2019. Il figurait parmi les trois finalistes désignés en octobre dernier par un jury composé de dix des plus importantes organisations de défense des droits humains (voir liste ci-dessous), aux côtés du Colombien Marino Cordoba Berrio et de la Turque Eren Keskin. Tous trois ont été honorés aujourd’hui, lors d’une cérémonie organisée par la Ville de Genève. De courts documentaires sur le parcours des finalistes ont été projetés durant la soirée, donnant ainsi un aperçu de leur travail et des conditions particulièrement difficiles dans lesquelles ils et elles vivent. Plus.