Grand Prix 2025 : le film chinois Black Dog de Guan Hu, somptueux récit d’une amitié entre un homme et son chien

Après Day Tripper en 2024, c’est à nouveau un film chinois qui est décoré du Grand Prix au FIFF. Black Dog, « exploration puissante de la rédemption et de la transformation de la société, portée par des performances convaincantes et des images à couper le souffle », a conquis le Jury international : Longs métrages du FIFF 2025, composé d’Asha Magrati (Népal), Anna Pieri Zuercher (Suisse) et Christian Lutz (Suisse).
Le Jury souligne la capacité du réalisateur Guan Hu à « mettre subtilement en lumière les questions politiques liées à la Chine, sans pour autant les dévoiler ouvertement. L’utilisation d’une narration à plusieurs niveaux contribue à éveiller l’imagination du public, et à faire de ce film un véritable chef-d’œuvre. » Black Dog a également séduit le Jury de la critique, qui lui décerne le Critics’ Choice Award. Grâce au distributeur suisse trigon-film, ce Grand Prix sera visible sur tous les écrans suisses romands dès mercredi prochain, 2 avril.


Sahar Sotoodeh, réalisatrice iranienne

Bitter Chocolate de Sahar Sotoodeh, reçoit le Prix du meilleur court métrage international. Ce film iranien dresse le portrait d’une adolescente contrainte d’avorter illégalement à Téhéran. Le Jury international composé d’Alexandre O. Philippe (Suisse, USA), Sarah Spale (Suisse) et Tamer Ruggli (Suisse) a salué « sa puissance, son humour et sa sensibilité ». Distribution suisse par trigon-film
Présentée en première européenne, une autre production chinoise, My Friend An Delie, remporte quant à elle le Prix spécial du Jury et le Prix du Jury œcuménique. Ces deux prix honorent le premier long métrage de l’acteur et réalisateur Dong Zijian, star dans son pays, qui signe, selon les mots du Jury international : Longs métrages, « une représentation puissante et profondément honnête des traumatismes de l’enfance, de l’amitié et de la mémoire. »


Le Prix du Jury des jeunes va au film malaisien Pavane for an Infant, de Chong Keat Aun. Ce Jury composé d’étudiantes et étudiants de l’Université de Fribourg a été impressionné par « l’esthétisme léché et la thématique poignante » de ce film qui traite de l’abandon des enfants dans la société malaisienne, à travers le destin d’une assistante sociale travaillant dans un centre où les mères peuvent abandonner leur enfant de manière anonyme.


Le très convoité Prix du public est attribué à la production kényane, soutenue par une co-production allemande, Nawi, un film courageux, porté par une ONG locale, et revendiqué comme un outil de lutte contre le mariage forcé des enfants. Le bouche-à-oreille a sans doute fonctionné à plein, car le public a offert à ce film quatre salles pleines d’affilée.

Ingrid Pérez López, réalisatrice colombienne
Dina Naser: film jordano-palestinien


Seniors’ Jury
Mañana, de la Colombienne Ingrid Pérez López, a reçu le Prix Réseau Cinéma CH et Amplified, film jordano-palestinien de Dina Naser, celui décerné par le nouveau Seniors’ Jury, composé de trois cinéphiles à la retraite.

Le documentaire Unser Name ist Ausländer de Selin Besili, HSLU, a reçu le Prix Röstigraben et le Special Emerging Talent Award.

Thierry Jobin, directeur artistique du Festival International du film de Fribourg – Mathieu Fleury, président de l’Association du FIFF

La 39e édition se clôture le dimanche 30 mars avec un nouveau record d’affluence. La barre symbolique des 50’000 entrées est largement dépassée cette année. Ce sont les plus de 70 séances complètes comptabilisées cette année (contre 43 l’année dernière), preuve d’un engouement toujours grandissant de la part du public, de l’importance des salles de cinéma pour la rencontre entre les cinéphiles, les générations et les cultures et, par-là, de la nécessité du FIFF. La fréquentation globale a même doublé depuis l’instauration en 2012, à l’arrivée de Thierry Jobin au poste de directeur artistique, de sections comme Cinéma de genre, Nouveau territoire ou les Séances de minuit. Cette ouverture au cinéma populaire, tout en conservant l’ADN du FIFF, porte-voix des cinématographies d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est, notamment à travers les compétitions, a réussi à changer l’avis de toutes celles et tous ceux qui pensaient le Festival comme hermétique ou réservé à une élite.
Projeté à la suite de la cérémonie, le documentaire de clôture Bread & Roses, mosaïque d’images tournées clandestinement par des résistantes afghanes face aux talibans, est également disponible sur la plateforme payante Apple TV+. Et pour le public qui souhaiterait poursuivre l’aventure FIFF, rendez-vous sur Festival Scope du 30 mars au 20 avril 2025 pour (re)visionner les courts métrages de la compétition et certains films de la section Nouveau territoire : Sri Lanka. Des sélections de perles relatives à la section Cinéma de genre : Meurtres et mystères sont également à découvrir sur la plateforme Play Suisse, ainsi que sur celle des bibliothèques européennes, filmfriend. Cette triple offre est en libre accès jusqu’à fin avril.
Le FIFF a vécu ses années de trentenaire avec un succès et une évolution constants. Cette 39e édition lui donne l’élan décisif pour embrasser bientôt sa 40e édition. Ce jubilé se tiendra du 20 au 29 mars 2026.
Le Sri Lanka au FIFF, un cinéma plein d’espoir du 21 au 30 mars 2025

Pour sa 39e édition, le Festival International du Film de Fribourg (FIFF) a mis à l’honneur le cinéma sri-lankais contemporain. Le dimanche 23 mars, deux tables rondes seront au programme : la première, Faire du cinéma sur le Sri Lanka, avec des réalisatrices et réalisateurs, la seconde, avec des familles aussi bien tamoules que cingalaises établies à Fribourg, en collaboration avec le Département d’Histoire contemporaine de l’Université de Fribourg. Un panorama du cinéma mondial avec 108 films, en provenance de 52 pays, avec 17 premières mondiales, 3 internationales, 5 européennes et 42 suisses à ne pas rater (seuls 3 titres parmi les 67 premières sortiront ensuite dans les salles suisses).

La résistance comme fil rouge, des histoires d’enquête, d’analyse ou d’autopsie qui menacent les sociétés, femmes luttant pour sauver leur communauté ou leurs droits fondamentaux: Du Nigeria (The Legend of the Vagabond Queen of Lagos) à la Malaisie (Pavane for an Infant), en passant par le Brésil (Senhoritas ou O silêncio das ostras). Dix des seize courts métrages sélectionnés suivent d’ailleurs une protagoniste féminine. Les cinémas africains et asiatiques sont également bien représentés dans la programmation. La section Décryptage : Africa beyond the Cold War, le Département d’Histoire contemporaine de l’Université de Fribourg plonge au cœur de l’Afrique de la Guerre froide, à travers trois films narrant des luttes personnelles et collectives face au colonialisme: Chronique des années de braise, seul film algérien décoré d’une Palme d’or (1975) et le long métrage sénégalais Mandabi, Prix de la critique à la Mostra en 1968, et tout premier film jamais tourné dans la langue africaine. La section Nouveau territoire se dirige quant à elle vers l’océan Indien, avec un portrait du cinéma sri-lankais contemporain : treize films pleins de lucidité et d’espoir, parfois d’humour, réalisés aussi bien au pays que dans l’exil.
La traditionnelle carte blanche est signée Jérôme Paillard, ancien producteur français qui a fait du Marché du Film de Cannes le plus important du monde.
Les films d’enquête de la section Cinéma de genre Meurtres et mystères posent un regard décalé mais néanmoins perçant sur les cultures et systèmes politiques du monde : Chain Reactions, réalisé par Alexandre O. Philippe (Jury international : Courts métrages) et sacré Meilleur documentaire sur le cinéma à Venise 2024. Massacre à la tronçonneuse (jeunesse se révoltait, que la guerre au Vietnam faisait des millions de morts), sera projeté à la suite de ce film mythique, programmé dans les Séances de minuit.

Au programme une dizaine de rencontres, discussions et tables rondes : une conversation avec le grand photographe britannique Derek Hudson (Jury international : Longs métrages), entre Beki Probst et Jérôme Paillard sur les secrets des marchés du film et leur évolution au cours des dernières décennies, les auteurs star du polar suisse Nicolas Feuz et Marc Voltenauer rencontreront le public après la projection de Se7en, pour célébrer les 30 ans de ce film culte, et une discussion en allemand avec les actrices suisses et membres des jurys internationaux Sarah Spale et Anna Pieri Zuercher, autour de leur expérience en tant qu’interprètes de femmes commissaires dans des séries policières (Wilder, Tatort Zürich). Des Découvertes en famille, des films qui s’adressent aux plus jeunes dès 3 ans.
Deux documentaires consacrés à l’Afghanistan pour ouvrir et clôre le festival : Champions of the Golden Valley vendredi 21 mars : le rêve de skieurs dans les montagnes d’un pays sur le point de s’effondrer et Bread & Roses, le courage de résistante, annihilé par l’horreur talibane samedi 29 mars. Nouveauté 2025 : Le public profitera d’un jour supplémentaire : Les projections ouvertes au public ont démarré cette année le 21 mars, premier vendredi du Festival, traditionnellement consacré à l’ouverture, date qui coince avec la remise des Prix du cinéma suisse à Genève. À un an de la 40e édition du Festival, l’équipe du FIFF 2025 a réussi à transformer une nouvelle fois Fribourg, sa région, ses cinémas, ses restaurants, ses commerces et ses rues en rendez-vous incontournable, + d’infos.
FIFF – Festival International du Film de Fribourg, 38e édition, 15 au 24 mars 2024
La 38e édition du Festival International du Film de Fribourg (FIFF) s’est achevé dimanche 24 mars sur une nouvelle édition record, avec plus de 48’000 entrées en salles. En comptant les événements parallèles et la déclinaison online qui court ces trois prochaines semaines, la barre historique des 55’000 sera allégrement dépassée. Rendez-vous dès lundi 25 mars en ligne sur Festival Scope avec une sélection de films de l’édition 2024, en libre accès durant trois semaines, + d’infos.

La Cérémonie de remise des prix a récompensé, samedi soir, cinq des douze longs métrages de la Compétition internationale. Le film chinois Day Tripper de Chen Yanqi, chronique décalée et absurde du quotidien, est le Grand Prix du FIFF 2024.

Cinéma Rex : Affiche d’Inshallah a Boy
Présentée en première mondiale, la dystopie familiale péruvienne Cuadrilátero de Daniel Rodríguez Risco reçoit le Prix spécial du Jury et celui du Jury des jeunes COMUNDO. Le Jury de la critique remet son Critic’s Choice Award à Inshallah a Boy d’Amjad Al Rasheed (Jordanie), tandis que le Jury œcuménique prime le film colombien La Suprema de Felipe Holguín Caro. Enfin, le très convoité Prix du public revient au film du Bhoutan The Monk and the Gun de Pawo Choyning Dorji.
Du côté des courts métrages, c’est le documentaire iranien Mrs. Iran’s Husband de Marjan Khosravi qui décroche deux prix.


Fort de son succès 2023 et galvanisé par des préventes sans précédent depuis l’ouverture de la billetterie, le FIFF, Festival International du Film de Fribourg a démarré officiellement sa 38e édition ce vendredi 15 mars 2024 avec une Cérémonie d’ouverture pleine d’humour et rythmée − grâce à sa section Cinéma de genre − de culture hip-hop.



Thierry Jobin, directeur FIFF
Au programme 100 films, en provenance de 49 pays, avec 5 premières mondiales, 5 internationales, 5 européennes et 40 premières suisses. Un coup de projecteur sur la culture hip-hop qui fête ses 50 ans et le premier panorama au monde consacré à la cinématographie de la Macédoine du Nord. Deux cartes blanches : à l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani et au réalisateur Michel Gondry. Des Séances de minuit, d’autres pour toute la famille, et le plaisir des films prolongé par des expériences culinaires dans les restaurants fribourgeois grâce à Un film, un repas. À Fribourg, mais aussi à Bulle durant le dernier week-end du Festival, le 38e FIFF s’annonce vibrant et rythmé.
Premier panorama dédié au Cinéma en Macédoine du Nord dans la section Nouveau territoire. La Macédoine du Nord, la moitié de la taille de la Suisse est un bouillon d’influences culturelles, de différentes ethnies et religions qui a souffert d’occupations et de guerres. Un monde à l’identité fragmentée et fracturée qui, marqué de conservatisme et de traditionalisme, peine à se concilier et avancer. Il offre également un regard humain sur des individus qui aiment vivre, rire et ironiser, et sur une cinématographie décidément sensible et intelligente. C’est, en somme, une fenêtre sur un pays, pour reprendre le mythe « de miel et de sang », un pays bal-kan.

Table ronde : Faire du Cinéma en Macédoine du Nord, modérée par Samet Sulejmanoski, le curateur passionné de la section Nouveau Territoire. Les invitées : la réalisatrice renommée Teona Mitevska et Biljana Lunga Filipovska, Counsellor au North Macedonia Film Agency.

Projection de 10 long métrages et 7 courts métrages dans la section Macédoine du Nord, dont les deux films de Teona Strugar Mitevska : God exists, her name is Petrunya, 2019 et The Happiest Man in the World, 2022. et New Era old dilemma de Sabidin Aliu, 2023, un documentaire qui explore les contours du dilemme auquel fait face la population albanaise de Macedoire du Nord après avoir émigré ailleurs en Europe.

Petit dejeuners au Trentenaires

Thierry Savary Radio Fribourg avec Simone Jenni Pfingsttag, Chargée de projets courts métrages (voir aussi Nuit du Court métrage) et Thierry Jobin, directeur FIFF petit déjeuer avec Samet Sulejmanoski, programmateur section Macédoine du Nord, 18 mars 2024

Les Trentenaires accueillent chaque matin dès 10h, les Petits déjeuners du FIFF, conversion publique avec les invitées du FIFF, en direct sur RadioFR. Le soir, le restaurant accueille dans le cadre de Un film, un repas : Macedonian Experience le public dès 19h30 après près la projection du film God Exists, Her Name is Petrunya à l’Arena 7, + d’infos.

La petite taille de Fribourg permet de croiser des festivaliers dans les restaurants et bars, comme ici des membre du jury au Trentenaire.

Le Logo du FIFF dans les restaurants couvert de grafitti pour marquer le thème de cette 38e édition : la culture Hip-Hop

Le Nouveau Monde, gare de Fribourg
Le soir le Nouveau Monde vous donne rendez-vous à côte de la gare pour la partie festive: Après le fameux Karaoké du samedi soir, des concerts : MAD Mix Furiosa jeudi 21 mars, un concert rap, hip-hop vendredi soir (payant) et samedi la fête de clôture : Les 50 ans du Hip-Hop, dès 22h, + d’infos.


Adolescente, Golshifteh Farahani subit une attaque à l’acide en pleine ville par un homme la jugeant insuffisamment couverte. Déterminée, la comédienne enchaîne les tournages en exile (Body of Lies (Mensonges d’État) de Ridley Scott en 2008, aux côtés de Leonardo DiCaprio, Paterson de Jim Jarmusch, Un divan à Tunis de Manele Labidi)
Dans son discours, Thierry Jobin, directeur artistique du FIFF, a défini ce qu’est selon lui un « festival de rêve » en 2024. Interrogeant la raison d’être et les valeurs d’un tel événement, il a souhaité « un formidable lieu de rencontre entre toutes les sensibilités, tous les goûts, tous les mondes, tous les publics, tous les avis, toutes les cultures, toutes les opinions − comme une magnifique et chaleureuse pause numérique. Un lieu de brassage, de métissage, de partage, qui propose d’autres points de vue, éclaire les coins sombres et des merveilles dont les algorithmes n’ont pas idée ». Golshifteh Farahani en retransmission a ouvert officiellement cette 38e édition dans un message vidéo envoyé depuis Vancouver où elle tourne la 3e saison de la série Invasion. Pour raconter sa culture d’origine au public du FIFF, l’actrice franco-iranienne a retenu six films de son pays. Elle signe une carte blanche intime avec des films iraniens le très décalé Botox, dans lequel deux sœurs mentent au sujet de la disparition de leur frère qui aurait fui en Allemagne dans la section Diaspora, + d’infos. Et le vertigineux thriller Fish and Cat, primé à Venise en 2013 puis au FIFF 2014, tourné en un seul plan. Il est inspiré d’une histoire vraie, celle d’un restaurant du nord de l’Iran qui aurait servi de la viande humaine… Enfin, six courts métrages iraniens seront également à voir dans la Compétition internationale, en présence des cinéastes, + d’infos.
Carte blanche au réalisateur français Michel Gondry qui a choisi six de ses films fétiches pleine d’humour et d’esprit enfantin : la comédie douce-amère Le Goût des autres (2000) d’Agnès Jaoui, le classique du cinéma pour enfant Kes (1969) de Ken Loach, ou encore I soliti ignoti (Le Pigeon), comédie sociale et cruelle de 1958. Deux films réalisés par Michel Gondry sont au programme : The We and the I, et le documentaire Dave Chappelle’s Block Party qui suit des étoiles de la mouvance hip-hop lors d’un incroyable rendez-vous musical à Brooklyn. Enfin, la séance coup de cœur Michel Gondry, Do it Yourself!, portrait filmé de l’intérieur par un collaborateur, rend hommage à ce géant du bricolage cinématographique, + d’infos.

Dibakar Das Roy en retransmission
La comédie satirique indienne Dilli Dark de Dibakar Das Roy « une satire contre le racisme qui touche un exilé nigérian à New Dehli et nous renvoie une image inédite de nos propres défauts – a ouvert le Festival en première suisse, le premier des 100 films de la sélection à être projeté durant les 9 jours du festival promettant de nombreuses découvertes à travers ses compétitions de longs et courts métrages, le premier panorama au monde dédié au cinéma de Macédoine du Nord et deux cartes blanches offertes à l’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani et au cinéaste français Michel Gondry.

Mathieu Fleury, président de l’Association du FIFF

Le président de l’Association du FIFF Mathieu Fleury a ouvert les festivités en déclarant en saluant l’état d’esprit très fribourgeoise, d’une culture qui réunit ses différents acteurs, dans un esprit de collaboration plus que de compétition », et ce en adéquation avec les valeurs du hip-hop, « l’un des mouvements les plus joyeusement transversaux et décloisonnés qui existe ». Les nouveaux co-responsables de la section Cinéma de l’Office fédéral de la culture, Nadine Adler et Laurent Steiert, sont apparus ensemble pour la première fois en public. Nadine Adler Spiegel a souligné l’importance des festivals de cinéma : « L’expérience sociale, le sentiment d’être ensemble, une visite nocturne à une Séance de minuit, l’ambiance survoltée d’une projection scolaire, une immersion dans un monde à découvrir – que ce soit dans les sections Hip-hop Culture ou Macédoine du Nord – ce sentiment, cette ambiance particulière, aucune plateforme de streaming ne peut les offrir. Nous devons avoir conscience que c’est précisément cette participation culturelle qui doit être préservée ». Laurent Steiert a appelé à continuer à défendre l’indépendance de la création cinématographique : « Cette année positionne la Suisse comme pays de cinéma au cœur de l’Europe. Et l’indépendance de la création cinématographique suisse et européenne doit continuer à être défendue, dans une époque de pression sur les finances publiques.
Nadine Adler et Laurent Steiert, co-responsables de la section Cinéma de l’Office fédéral de la culture
FIFF – Festival International du Film de Fribourg du 17 au 26 mars 2023


Le Festival International du Film de Fribourg propose 99 films en provenance de 52 pays de tous les continents, dont 3 premières mondiales, 3 internationales, 3 européennes et 55 premières suisses. Pour sa 37e édition, il annonce une fête pour les pupilles et les papilles. Chaque soir du Festival, le public est convié à l’expérience ciné-culinaire « Un film, un repas », organisée en collaboration avec huit restaurants fribourgeois qui proposent des plats originaux élaborés en écho à certains films du programme. La conversation publique avec le réalisateur Fatih Akin et celle avec Francine Lecoultre, costumière qui habille la science-fiction hollywoodienne, promettent d’être deux moments uniques du Festival, + d’infos.
Grand Prix japonais et record de fréquentation pour le 37e FIFF

«Délicatesse», «finesse», «maturité», «regard empathique»: à découvrir dans les salles suisses dès le 3 mai, le film Plan 75 de la réalisatrice japonaise Chie Hayawaka remporte le Grand Prix, le Critics’ Choice Award ainsi que le Prix du Jury des jeunes Comundo du 37e FIFF, Festival International du Film de Fribourg.

Chie Hayawaka, réalisatrice japonaise par skype

Trois: c’est le nombre de prix que remporte Plan 75, une ode à la vie de la réalisatrice japonaise Chie Hayakawa. Situé dans un Japon futuriste confronté à une surpopulation de personnes âgées, ce film dystopique imagine un plan gouvernemental encourageant les plus de 75 ans à choisir l’euthanasie. Ce chef-d’œuvre décortiquant «les conséquences radicales d’une société froide et cynique», selon les mots du jury, a été couronné du prestigieux Grand Prix, du Critics’ Choice Award et du Jury des jeunes Comundo.


Le puissant film iranien World War III, signé Houman Seyedi, a également été doublement récompensé avec le Prix spécial du Jury international (composé de Judith Baumann, Maryna Er Gorbach, Francine Lecoultre, Patricia Mazuy) et une mention spéciale de la part du Jury des jeunes Comundo.

Amarsaikhan Baljinnya

Enfin, le Jury international a offert une mention à Tenuun-Erdene Garamkhand, jeune comédien de 12 ans, pour son interprétation dans Harvest Moon (Mongolie) de Amarsaikhan Baljinnyam.

Jin Ong réalisateur de Malaisia, Prix du Public det Prix du Jury œcuménique

Le très convoité Prix du Public, ainsi que le Prix du Jury œcuménique, reviennent quant à eux au film malais Abang Adik de Jin Ong, poignant portrait de la relation entre deux frères clandestins et «plaidoyer pour la justice, la solidarité et la dignité humaines.» Proposé en première mondiale et donc toujours inédit en Malaisie, il a été diffusé pour la toute première fois à l’occasion du Festival International du Film de Fribourg. Cette reconnaissance publique va ouvrir au film les portes du marché international, qui le mèneront sans doute vers des vendeurs de droits ainsi que dans d’autres festivals internationaux.


Anaïs Bourgogne (Dazwischen)

Pour le court métrage Motër (Sister) de Dorentina Imeri.
Du côté des courts métrages, c’est le film iranien Split Ends de Alireza Kazemipour qui a conquis le jury (composé de Fabienne Radi, Alice Torrent et Mehdi Atmani), pour sa capacité à «parler de choses graves avec un humour déconcertant et une intelligence subtile». Le Prix Réseau Cinéma CH, décerné par un jury issu des écoles de cinéma suisses, est revenu à la production franco-marocaine Sur la tombe de mon père de la réalisatrice Jawahine Zentar. Le Prix Röstigraben a quant à lui récompensé Anaïs Bourgogne de la Hochschule Luzern (HSLU) pour son court métrage Dazwischen. Enfin, le jury du Prix Visa Étranger – réunissant quatre membres de la délégation moldave invitée pour représenter la section Nouveau territoire : République de Moldavie – a porté son choix sur le court métrage Motër (Sister) de Dorentina Imeri.


Thierry Jobin, directeur artistique du Festival International du film de Fribourg
Mathieu Fleury, président de l’Association du FIFF
Le cinéma culinaire mis à l’honneur cette année a teinté l’ensemble de l’édition d’une convivialité toute particulière, en invitant notamment le public à des expériences ciné-culinaires et des instants gourmands quotidiens. «2023 aura été l’année des retrouvailles», se réjouit Mathieu Fleury, président de l’Association du FIFF.
Le cinéma culinaire mis à l’honneur cette année a teinté l’ensemble de l’édition d’une convivialité toute particulière, en invitant notamment le public à des expériences ciné-culinaires et des instants gourmands quotidiens. «2023 aura été l’année des retrouvailles», se réjouit Mathieu Fleury, président de l’Association du FIFF. La manifestation s’achève ce dimanche sur un record de fréquentation historique: avec son déploiement online et à Bulle ces prochaines semaines, il est certain que le plafond de 45’000 entrées sera largement dépassé. Le public s’est approprié le FIFF comme jamais. Il a retrouvé le goût de l’émotion collective en alignant les salles combles, que ce soit pour les rencontres avec des artistes comme Fatih Akin ou Francine Lecoultre, ou devant des productions de Malaisie, d’Iran, du Maroc ou encore du Japon. Bilan et palmarès d’une édition exceptionnelle.

Quiz Night le 23 mars 2023 à l’Espace culturel Le Nouveau Monde

Le Quizine, proposé par Laymoun au Nouveau Monde jeudi 23 mars 2023: Quiz sur le thème de la cuisine. Pour faire le lien avec le thème de la cuisine de cette 37e édition du FIFF, le nouveau service traiteur Laymoun (saveurs libanaises itinérantes, +d’infos) nous a concocté un Quizine : questions, Blind Taste et autres défis. Les équipes autour des tables à jusqu’à 6 personnes ont rivalisé en répondant au questions culinaires d’ici et d’ailleurs, des fromages fribourgeois aux délicieux mezze libanais, tout en découvrant les saveurs délicieux du Liban houmous aux pois chiches, jus de dattes,…
Les sections du FIFF en un coup d’oeil, ICI. Films (longs et courts métrages) en compétition, ICI. Les sections: Cinéma de genre (I): Bon appétit ! / (II): Les désirs du public – Découvertes en famille, des films adaptés aux 4-16 ans – Décryptage: La réalité en face – Nouveau territoire: République de Moldavie – Sur la carte de Fatih Akin, ICI. – Séances spéciales: Passeport Suisse (films signés par des Suisses·ses ou tournés en Suisse) – Séances de minuit – FIFForum. En plus des projections le public peut se rendre à des rencontres, des conférences, des expositions et des fêtes. Retrouvez ci-dessous la programmation complète des événements, ICI
Le Festival joue les prolongations:
Si vous souhaitez poursuivre l’aventure FIFF, rendez-vous dès lundi en ligne, pour trois semaines sur Festival Scope avec une vingtaine de courts et longs métrages de la sélection 2023, en libre accès. Une sélection de films culinaires suisses, choisis en écho à la thématique de l’édition, est également disponible gratuitement sur Play Suisse. Puis du 28 au 30 avril 2023, retour dans les salles avec Bulle de FIFF, l’occasion de (re)découvrir dix films du programme de la 37e édition.
La 38e édition du Festival International du Film de Fribourg se tiendra du 15 au 24 mars 2024.