Lausanne : Mudac

Manifeste du Surréalisme d’André Breton, 1924

Les origines du surréalisme remontent au Manifeste du surréalisme d’André Breton, publié en 1924. Le mouvement prend rapidement une dimension internationale, entraînant dans son sillage des écrivain·e·s, des artistes et des cinéastes. Le subconscient, les rêves, les obsessions, le hasard ou l’irrationnel ne sont que quelques-unes des sources dans lesquelles les surréalistes puisent pour créer leur nouvelle réalité artistique. Les œuvres représentatives du monde du design vont des années 1930 — la table de Meret Oppenheim, Table with bird’s feet (1939) — aux œuvres contemporaines, y compris des créations de mode d’Iris van Herpen, des objets de Konstantin Grcic ou Odd Matter, ainsi que des projets de design critique qui remettent en question les nouvelles technologies ou les rôles liés aux genres de manière subversive. 

L’exposition commence par un aperçu du surréalisme des années 1920 aux années 1950, mettant en évidence le rôle crucial joué par le design dans l’évolution du mouvement. Inspirés par les peintures métaphysiques de Giorgio de Chirico, des artistes tels que René Magritte et Salvador Dalí cherchent à capturer l’aura et le côté mystérieux des objets quotidiens. Parallèlement, fortement influencés par les ready-mades de Marcel Duchamp, des artistes telle·s que Meret Oppenheim ou Man Ray expérimentent une toute nouvelle forme de sculpture en créant des objets absurdes à partir de matériaux et d’objets trouvés. Lorsque de nombreux et nombreuses protagonistes du surréalisme sont contraint·e·s d’émigrer aux États-Unis en raison de la montée du national-socialisme en Allemagne et de l’occupation de la France, le mouvement se répand dans le monde du design outre-Atlantique, influençant des designers tel·le·s que Ray Eames ou Isamu Noguchi

Coathangerbrush (1992) de Konstantin Grcic – Horse Lamp (2006) de Front

La deuxième partie de l’exposition montre comment les surréalistes ont exploré les archétypes des objets quotidiens et détourné les codes de signification d’un monde que nous pensions connaître. Après 1945, de nombreux·euses designers adoptent des stratégies similaires, parmi lesquel·le·s Achille Castiglioni, dont les créations surprenantes sont souvent fondées sur l’idée du ready-made, qui avait déjà inspiré les surréalistes. La décontextualisation et le détournement d’objets en apparence ordinaires restent une force motrice dans les créations plus récentes présentées dans cette section de l’exposition, comme la Horse Lamp (2006) de Front ou le Coathangerbrush (1992) de Konstantin Grcic, qui cite Marcel Duchamp comme une importante source d’inspiration pour son travail.

La troisième partie de l’exposition est consacrée aux thèmes de l’amour, de l’érotisme et de la sexualité, qui jouent un rôle central dans le mouvement surréaliste. Dans l’après-guerre, ces thèmes s’insinuent jusque dans la décoration d’intérieur, comme en témoignent les intérieurs et les meubles sensuels du designer italien Carlo Mollino ou le Sofa Mae West (1938) de Salvador Dalí, que Studio65 a ensuite adapté dans son célèbre canapé en forme de lèvre, canapé Bocca (1970). Le côté sombre de la sexualité joue également un rôle important dans le surréalisme, inspiré notamment par les théories psychanalytiques de Sigmund Freud, qui considérait l’amour et l’érotisme comme étroitement liés à des forces contraires telles que la violence, l’oppression et la destruction. 

Shiro Kuramata

Dunne Raby : Foragers, 2009

La dernière partie de l’exposition se penche sur ce que l’ethnologue français Claude Lévi-Strauss appelait « l’esprit sauvage » : un intérêt pour l’archaïque, le hasard ou l’irrationnel qui se manifestait aussi bien dans l’enthousiasme des surréalistes pour l’art tribal non occidental que dans leurs expériences avec des matériaux et des techniques comme la « peinture automatique ». Des références directes à l’imagerie surréaliste se retrouvent également dans la vidéo de la chanson Hidden Place (2010) de Björk, dans laquelle une larme coule sur le visage de la chanteuse — une référence à la célèbre photographie de Man Ray, The Tears (vers 1932). Les projets du domaine du design critique, en particulier, trouvent une inspiration décisive dans l’agenda subversif et sociocritique du surréalisme, comme illustré par le projet de Dunne & Raby intitulé Designs for an overpopulated planet : The Foragers (2009), qui consiste en des objets fictifs destinés à un avenir dystopique et situés entre l’art et le design, la réalité et la fiction.

Objets de désir

  • Conférence jeudi 21 mars 2024 à 18h. Julia Gelshorn et Thomas Hunkeler, professeur·e·s en Histoire de l’art et en Littérature française à l’Université de Fribourg, discuteront de l’importance des revues surréalistes. Ces oeuvres collectives par excellence sont l’une des formes d’expression préférées des surréalistes. Les intervenant·e·s mettront celles-ci en rapport avec les objets de désir que présente le mudac et chercheront à mettre en évidence que ce sont dans les tracts, les poésies ou encore les jeux de mots des revues surréalistes que ce désir s’écrit et se fabrique. C’est ainsi que les revues deviendront elles-mêmes, par leur design, des objets de désir.
  • Un dimanche surréaliste à Plateforme 10 dimanche 19 mai 2024 : Les trois musées de Plateforme 10 se réunissent pour fêter ensemble le surréalisme lors d’une journée dédiée. Au menu: ateliers, jeux et d’autres surprises, +d’infos.

Alchimie Surréalisme & Art verrier du 8 mars au 4 août 2024, Mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains, Plateforme 10, quartier des arts, Lausanne

L’exposition Alchimie propose de revenir aux origines de la collection d’art verrier contemporain du mudac, aujourd’hui devenue la plus importante d’Europe. Des pièces d’art verrier imaginées par Salvador Dalì, Marc Chagall, Jean Cocteau ou encore Max Ernst retracent les liens entre l’histoire de la collection et le mouvement surréaliste. Alchimie rassemble également des œuvres contemporaines – pour certaines exposées pour la première fois – qui attestent de l’héritage du mouvement chez les artistes.

À la fin des années 1950, le maître d’atelier vénitien Egidio Costantini soumet un projet ambitieux à la mécène Peggy Guggenheim. Convaincu que le verre est un matériau essentiel du 20e siècle, Costantini souhaite collaborer avec des artistes afin de dévoiler le potentiel expressif de cette matière. Dès lors, il convie Jean Arp, Pablo Picasso, Max Ernst ou encore Marc Chagall à imaginer des croquis auxquels le maître italien donnera vie. C’est un ensemble de 36 œuvres qui voit le jour au sein de cet atelier de verre à Murano, baptisé La Fucina degli Angeli – la Forge des Anges – par Jean Cocteau. C’est ainsi grâce à Egidio Costantini que le verre utilitaire bascule dans une autre dimension, pour devenir l’Art verrier. 

Oeuvres de Jean Cocteau et Marc Chagall : Colombe, 1970, Egidio Costantini

« Fugina degli Angeli » (Forge des Anges)

Salvador Dali : Porte-manteau montre 1970, L’exposition présente des pièces en pâte de cristal éditées par la Maison française Daum, en collaboration avec Salvador Dalì.

rideau en verre

L’exposition rend hommage à deux autres personnalités indissociables de la collection d’art verrier contemporain du mudac : Peter et Traudl Engelhorn. Le couple de mécènes, grand amateur d’art et passioné par la technique du verre, acquière un bel ensemble de pièces produites à la Fucina degli Angeli. En 1970, les Engelhorn décident de faire don de leur collection d’art verrier contemporain au Musée des arts décoratifs de la Ville de Lausanne – aujourd’hui devenu le mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains. Cette première donation des Engelhorn est suivie en 1971 d’un ensemble de 27 multiples de pâte de verre, numérotés et signés, édités en tirage limité par la maison Daum à Nancy, pour la plupart entre 1968 et 1971. Ceux-ci avaient été commandés à des artistes tels que Salvador Dalì, Pierre Dmitrienko et Claude Lhoste. L’ensemble du musée comprend aujourd’hui 31 pièces munies d’attestations de Daum certifiant le nombre d’exemplaires et le numéro de l’édition. 4 de ces pièces sont aujourd’hui présentées dans l’exposition Alchimie..

Aux côtés de ces pièces historiques, Alchimie présente également des œuvres contemporaines d’art verrier, qui attestent de l’héritage de ce mouvement centenaire chez les artistes d’aujourd’hui. Le surréalisme n’a eu de cesse de célébrer une liberté totale et contribue encore de nos jours à offrir une forme d’échappatoire au monde réel. 

Journée art verrier – dans la bulle de l’art verrier samedi 8 juin 2024 

Pour la première fois à Plateforme 10, le mudac vous invite à une journée consacrée à l’art verrier, pour découvrir ou redécouvrir sa magnifique collection. De 10 à 18 heure, le studio suisse Niesenglass propose des démonstrations de soufflage de verre qui seront suivies de visites guidées (10h, 11h, 12h, 13h, 14h, 15h, 16h et 17h) des oeuvres d’art verrier présentées dans les deux expositions du mudac, + d’infos.

Archives – expositions passées

L’exposition aborde les relations complexes entre le cosmos et notre planète. En réunissant les travaux de designers, artistes, auteur·ice·s de science-fiction, mais aussi multiples acteur·ice·s de ces enjeux, la saison se compose de deux expositions. La première exposition, intitulée Cosmos, examine l’Univers depuis la Terre. Elle explore la fascination des designers et des artistes pour les lois de la physique universelles, pour les phénomènes observables et la beauté fascinante du cosmos. Elle invite à une réflexion esthétique sur le temps et l’espace, les origines et les fins. La deuxième exposition, Terra, inverse le regard. Ici, conformément à la seconde révolution copernicienne, nous regardons notre planète depuis l’espace. L’exposition examine les promesses techno-scientifiques de contrôle absolu et de manipulation de notre planète, héritées des Lumières et largement accélérées par les révolutions industrielles et plus récemment par la géo-ingéniérie.

La saison Space is the place propose un riche programme public composé de projections, conférences, performances, ateliers et installations.

  • Terre Plate, les ressorts d’une théorie conspirationniste samedi 7 octobre 2023. Le mudac vous propose une après-midi thématique afin de comprendre les ressorts de cette théorie du complot. Projection d’Opération Lune de William Karel (2003) à 14h30, le réalisateur imagine que l’administration américaine ait voulu se couvrir d’un éventuel échec de la mission Apollo 11 en réalisant en studio, avec l’aide de Stanley Kubrick, des images des premiers pas de l’Homme sur la Lune. Performance chantée à 14h15 et 15h45 (15 min), une performance chantée de propagande platiste par Ludmila Schwartzwalder (medio-soprano) et Clément Huber (pianiste). Visite commentée de l’installation Keep it Flat des deux designers, Antoine Fœglé et Emma Pflieger à 16h, + d’infos.
  • L’Inifin tangible, le design aux côtés de l’astrophysique jeudi 12 décembre 2023. Conférence de Thomas Hertog à 17h30. Dans son livre L’Origine du temps publié récemment, Thomas Hertog, astrophysicien, présente la dernière théorie de Stephen Hawking qui propose une perspective darwinienne sur les origines de l’Univers, remettant en question les lois de la physique gravées comme des commandements dans la pierre. Performance The Solitary One à 19h avec Klaas Verpoest (vidéaste), Vincent Caers (compositeur), Benjamin Glorieux (violoncelliste) et Stéphane Detournay (physicien). The Solitary One est une installation performative qui transforme l’objet le plus extrême et le plus paradoxal que notre Univers abrite — le trou noir — en une expérience audiovisuelle immersive.

+ d’infos.

Beatrice Leanza, directrice MUDAC

Marco Costantini, commissaire lors de l’inauguration jeudi 6 avril 2023, en présence de l’ambassadrice du Liban à Berne et la conseillère d’Etat Nuria Goritte

À la croisée de l’Orient et de l’Occident, le Liban vit depuis le début des années 2000 une effervescence dans tous les champs artistiques. Le design n’échappe pas à cette dynamique et en est même l’un des indicateurs les plus importants. L’exposition tente d’analyser cette situation spécifique qui associe simultanément reconstruction économique et architecturale, conscience sociale et développement international. Le design cristallise à lui seul cette volonté de s’emparer de son destin et de son image en proposant des objets et des formes conscients des multiples héritages, mais aussi profondément ancrés dans une réalité complexe. Jusqu’à l’élaboration de ce projet d’exposition, aucune étude n’a été conduite sur l’histoire du design au Liban, soit de l’indépendance du pays en 1943 à nos jours. Ce projet colossal a l’ambition de combler cette lacune en présentant un état de la question bâti sur une documentation riche, tout en assumant certaines parties lacunaires dues notamment à la disparition de pans entiers d’archives durant et après la guerre civile. Dans le but de saisir les lignes dynamiques qui ont permis au design de se développer dans le pays, l’exposition se structure en trois ensembles : le premier sur les prémices de la discipline au Liban entre les années 1950 et 1970, le second sur les années 1990 à aujourd’hui et enfin un troisième consacré au projet Minjara et à sa philosophie.  Vistes commentée dimanches 9 et 23 avril, 7 et 21 mai, 18 juin, 2 et 16 juillet, de 14h30 à 15h30 – Vistes commentée avec Marco Costantini, commissaire heudi 4 mai de 18h30 à 20h, suivi d’un apéritif, dimanche 4 juin de 14h30 à 15h30. Visites en famille, 6 à 12 ans, dimanches 30 avril, 25 juin et 30 juillet de 14h à 15h, divers ateliers, + d’infos.

Carte de Beyrouth

Marco Constantini, commissaire de l’exposition

L’exposition se structure en trois ensembles : le premier sur les prémices de la discipline au Liban entre les années 1950 et 1970, le second sur les années 1990 à aujourd’hui et enfin un troisième consacré au projet Minjara et à sa philosophie.

En parallèle à visiter du 7 avril 2023 au 7 janvier 2024 : Dialogue entre une pieuvre et un presse-agrumes 

une exploration surprenante et décalée dans la diversité de la collection du musée, du design aux arts appliqués contemporains 

Les commissaires Amélie Bannwart et Anaïs Devaux présentant le catalogue de l’exposition. La lumière néon en tant que fil rouge de l’exposition.

Réunissant des pièces contemporaines de design, d’art verrier, de céramique, d’arts graphiques et de bijou par le biais d’une scénographie audacieuse sur le thème du labyrinthe, les différentes oeuvres se retrouvent juxtaposées par affinités formelles, informelles voire insolites. Le cheminement ouvre le champ des possibles, permettant ainsi des rencontres inattendues, des croisements et des ponts entre les disciplines artistiques. Au fil du parcours, de la pieuvre en céramique de Mai-Thu Perret au presse-agrumes de Philippe Starck, des bijoux trompe-l’oeil de David Bielander au récipient en fils de verre de Toots Zynsky, chacun·e est libre de créer ses propres associations et de regarder les oeuvres pour elles-mêmes avec le néon rouge comme fil conducteur.

Robert Wilson, scénographe, artiste de théâtre et d’arts visuels, fondateur et directeur du Watermill Center, dans l’Etat de New York.

Thierry Barbier-Mueller devant l’oeuvre (BarbedWire Chaire and BarbedWire) d’Anik Levy

Le mudac accueillit l’une des plus grandes collections privées au monde de chaises d’artistes, de designers et d’architectes. Cette collection initiée dès les années 90 regorge de propositions d’assises inédites et son propriétaire, Thierry Barbier-Mueller, a franchi le pas de la présenter au public après plus de 20 ans de passion restée confidentielle. La qualité de cet ensemble est unique et va bien au-delà de la typologie des chaises habituelles : recherches et propositions formelles innovantes, emploi et assemblage de matériaux expérimentaux, jeu d’échelles et de fonctions caractérisent cette collection foisonnante. La chaise est par essence l’objet emblématique du champ du design et chaque designer s’est attelé au moins une fois dans sa carrière, à cet objet en explorant ses limites, en le revisitant pour y apposer sa propre lecture et signature. La chaise incarne une tension d’esthétique et d’usage, une musicalité dont la gamme des possibles est infinie. Les variations et tempos ont captivé l’attention de Thierry Barbier-Mueller pour cet objet fonctionnel à la fois évident et nécessaire. Devant ce corpus si riche et diversifié, et afin de rendre à chaque chaise sa propre spécificité, il a été proposé au célèbre metteur en scène américain Robert Wilson, d’imaginer une scénographie immersive et exceptionnelle, empruntée au répertoire des arts du spectacle. Par son entremise, l’exposition du mudac se lit comme un immense opéra, en plusieurs scènes. Le vocabulaire sémantique glisse, le réalisateur en la personne du collectionneur met à disposition le corpus, le metteur en scène opère un choix et dirige les acteurs-chaises dans des décors et des ambiances scéniques où le son et la lumière amplifient la dramaturgie de la narration. Le mudac offre un théâtre flambant neuf en ouvrant sa première grande exposition sur ses 1500 m2 de plateau, au sein du quartier des arts de Plateforme 10. A Chair and You confronte les spectateurs et spectatrices à cet objet en quatre actes, autant de situations scéniques où se lit en filigrane, au travers de cette collection unique, l’histoire du design des années 60 à nos jours. + d’infos.

Bright Space: des îlots composés d’un réseau dense des chaises les plus colorées autour de thèmes

Medium Space : Calme, minimalsime et géométrie, inspiré par l’architecture du pavillon allemand de Mies von der Rohe

Dark Space: Comme flottantes dans l’obscurité, les chaises sont révélées tour à tour paar des bains de lumière conférant une aura de stars aux assises.

Kaleidoscope Space: Un cube dont l’intérieur est tapissé de miroirs sert d’écrin aux objets.

L’équipe de l’exposition: Chantal Prud’Hom, directrice Mudac – Robert Wilson, artiste américain / scénographe – Thierry Barbier Mueller, collectionneur – Annick Lavallée-Benny, scénographe associée

Rencontrons-nous à la gare du 18 juin au 26 septembre 2022, Mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains, Plateforme 10, quartier des arts, Lausanne

Automate musical de la gare de Nyon, lanternes d’aiguillage CFF et lanternes de queue de train SNCF

JR eye contact

JR, Eye contact, #360, trains, 2018, 70 pièces de métal, 320 rails, 40 locomotives 360 wagons, galerie Perrotin, New York

Yin Xiuzhen, Portable City (dans une valise), Pace Gallery, Hong Kong

Stéphane Kropf, Collection Hilti Art Foundation, Vaduz, reconnaissez-vous les lignes de vos anciens billets de trains ? Grâce à des couleurs fluorescentes dans un jeu optique avec de subtiles gradations chromatiques, le parcours en colimaçon offre une expérience visuelle particulière.

Le mudac s’attache à l’idée de la rencontre et du roman de gare, en mettant l’individu au coeur de son exposition. Lieu incontournable des retrouvailles, des départs, des rencontres fortuites, la gare et le train sont des espaces de vie propices à l’imaginaire. Cette union entre la réalité et la fiction est au centre de l’histoire narrée par l’exposition Rencontrons-nous à la gare, ponctuée d’objets issus du champ du design mais aussi de l’art contemporain, et prolongée par les images en mouvement de la publicité et des clips musicaux. Les documents d’archives CFF côtoient ainsi des oeuvres de Christian Boltanski, Salvador Dali, Sophie Calle, Marina Abramovic, ou encore Studio Jobs. + d’infos.

Studio Job, Train Crash Table, 2015 – en arrière plan: Ulay/Marina Abramovic, Relation in Space, 1976 

Cette première exposition du mudac au sein de son nouveau bâtiment s’inscrit dans la thématique commune des trois musées de Plateforme 10 : TRAIN ZUG TRENO TREN. Les trois expositions – « Rencontrons-nous à la gare» au Mudac / « Voyages imaginaires » au MCBA , + d’infos / « Destins croisés » à Photo Elysée, + d’infos – conçues par chacun des musées de Plateforme 10, enrichissent la métaphore de cette histoire ferroviaire en rendant hommage à la vocation antérieure du site à proximité immédiate de la gare de Lausanne, étape du mythique Venise-Simplon-Orient-Express. Privilégiant le croisement des regards, les trois expositions s’affranchissent de toute approche littérale ou strictement chronologique. Transdisciplinaires, elles préfèrent au contraire traverser leur sujet de part en part, symbolisant dans un mélange subtil de force identitaire et de versatilité la genèse de cette plateforme unique en son genre qu’est le quartier des arts de Lausanne. + d’infos.

Boris Dennler: Radiator Chair, 2016

La crise climatique et environnementale constitue certainement l’enjeu le plus important du XXIe siècle auquel l’humanité doit faire face. La Terre souffre et tente de nous alerter par divers moyens : dérèglements climatiques, hausse du niveau des eaux, diminution de la biodiversité ou encore extinction de certaines espèces. L’urgence écologique résonne aux quatre coins du globe et ce jusque dans l’univers du design et des arts appliqués. Le mudac – constituant sa collection en résonance avec des thématiques sociétales liées à l’actualité – rassemble depuis quelques années des pièces qui nous rendent attentif·ves à ce que la Terre nous dit. Écouter la Terre propose une immersion dans la collection du mudac où les disciplines variées qui la constituent – design, art verrier, céramique, arts graphiques et bijou contemporain – se côtoient et reflètent les enjeux du changement climatique. Les œuvres attestent de l’engagement des designers et ouvrent le champ des possibles. Elles sont un appel, celui qui nous supplie de ne plus considérer la nature uniquement sous le prisme de la rentabilité, de la productivité ou comme une ressource sans limite devant servir les activités humaines. Elles nous poussent à tendre l’oreille aux phénomènes qui témoignent de la diversité de notre planète et de prendre conscience de la fragilité de cet équilibre. + d’infos.

Tomas Libertiny, The Seed of Narcissus, 2011

studio mischer-traxler : Nocturnal cloud, 2019