Lausanne : Mudac

Beatrice Leanza, directrice MUDAC

Marco Costantini, commissaire lors de l’inauguration jeudi 6 avril 2023, en présence de l’ambassadrice du Liban à Berne et la conseillère d’Etat Nuria Goritte

À la croisée de l’Orient et de l’Occident, le Liban vit depuis le début des années 2000 une effervescence dans tous les champs artistiques. Le design n’échappe pas à cette dynamique et en est même l’un des indicateurs les plus importants. L’exposition tente d’analyser cette situation spécifique qui associe simultanément reconstruction économique et architecturale, conscience sociale et développement international. Le design cristallise à lui seul cette volonté de s’emparer de son destin et de son image en proposant des objets et des formes conscients des multiples héritages, mais aussi profondément ancrés dans une réalité complexe. Jusqu’à l’élaboration de ce projet d’exposition, aucune étude n’a été conduite sur l’histoire du design au Liban, soit de l’indépendance du pays en 1943 à nos jours. Ce projet colossal a l’ambition de combler cette lacune en présentant un état de la question bâti sur une documentation riche, tout en assumant certaines parties lacunaires dues notamment à la disparition de pans entiers d’archives durant et après la guerre civile. Dans le but de saisir les lignes dynamiques qui ont permis au design de se développer dans le pays, l’exposition se structure en trois ensembles : le premier sur les prémices de la discipline au Liban entre les années 1950 et 1970, le second sur les années 1990 à aujourd’hui et enfin un troisième consacré au projet Minjara et à sa philosophie.  Vistes commentée dimanches 9 et 23 avril, 7 et 21 mai, 18 juin, 2 et 16 juillet, de 14h30 à 15h30 – Vistes commentée avec Marco Costantini, commissaire heudi 4 mai de 18h30 à 20h, suivi d’un apéritif, dimanche 4 juin de 14h30 à 15h30. Visites en famille, 6 à 12 ans, dimanches 30 avril, 25 juin et 30 juillet de 14h à 15h, divers ateliers, + d’infos.

Carte de Beyrouth

Marco Constantini, commissaire de l’exposition

L’exposition se structure en trois ensembles : le premier sur les prémices de la discipline au Liban entre les années 1950 et 1970, le second sur les années 1990 à aujourd’hui et enfin un troisième consacré au projet Minjara et à sa philosophie.

En parallèle à visiter du 7 avril 2023 au 7 janvier 2024 : Dialogue entre une pieuvre et un presse-agrumes 

une exploration surprenante et décalée dans la diversité de la collection du musée, du design aux arts appliqués contemporains 

Les commissaires Amélie Bannwart et Anaïs Devaux présentant le catalogue de l’exposition. La lumière néon en tant que fil rouge de l’exposition.

Réunissant des pièces contemporaines de design, d’art verrier, de céramique, d’arts graphiques et de bijou par le biais d’une scénographie audacieuse sur le thème du labyrinthe, les différentes oeuvres se retrouvent juxtaposées par affinités formelles, informelles voire insolites. Le cheminement ouvre le champ des possibles, permettant ainsi des rencontres inattendues, des croisements et des ponts entre les disciplines artistiques. Au fil du parcours, de la pieuvre en céramique de Mai-Thu Perret au presse-agrumes de Philippe Starck, des bijoux trompe-l’oeil de David Bielander au récipient en fils de verre de Toots Zynsky, chacun·e est libre de créer ses propres associations et de regarder les oeuvres pour elles-mêmes avec le néon rouge comme fil conducteur.

Robert Wilson, scénographe, artiste de théâtre et d’arts visuels, fondateur et directeur du Watermill Center, dans l’Etat de New York.

Thierry Barbier-Mueller devant l’oeuvre (BarbedWire Chaire and BarbedWire) d’Anik Levy

Le mudac accueillit l’une des plus grandes collections privées au monde de chaises d’artistes, de designers et d’architectes. Cette collection initiée dès les années 90 regorge de propositions d’assises inédites et son propriétaire, Thierry Barbier-Mueller, a franchi le pas de la présenter au public après plus de 20 ans de passion restée confidentielle. La qualité de cet ensemble est unique et va bien au-delà de la typologie des chaises habituelles : recherches et propositions formelles innovantes, emploi et assemblage de matériaux expérimentaux, jeu d’échelles et de fonctions caractérisent cette collection foisonnante. La chaise est par essence l’objet emblématique du champ du design et chaque designer s’est attelé au moins une fois dans sa carrière, à cet objet en explorant ses limites, en le revisitant pour y apposer sa propre lecture et signature. La chaise incarne une tension d’esthétique et d’usage, une musicalité dont la gamme des possibles est infinie. Les variations et tempos ont captivé l’attention de Thierry Barbier-Mueller pour cet objet fonctionnel à la fois évident et nécessaire. Devant ce corpus si riche et diversifié, et afin de rendre à chaque chaise sa propre spécificité, il a été proposé au célèbre metteur en scène américain Robert Wilson, d’imaginer une scénographie immersive et exceptionnelle, empruntée au répertoire des arts du spectacle. Par son entremise, l’exposition du mudac se lit comme un immense opéra, en plusieurs scènes. Le vocabulaire sémantique glisse, le réalisateur en la personne du collectionneur met à disposition le corpus, le metteur en scène opère un choix et dirige les acteurs-chaises dans des décors et des ambiances scéniques où le son et la lumière amplifient la dramaturgie de la narration. Le mudac offre un théâtre flambant neuf en ouvrant sa première grande exposition sur ses 1500 m2 de plateau, au sein du quartier des arts de Plateforme 10. A Chair and You confronte les spectateurs et spectatrices à cet objet en quatre actes, autant de situations scéniques où se lit en filigrane, au travers de cette collection unique, l’histoire du design des années 60 à nos jours. + d’infos.

Bright Space: des îlots composés d’un réseau dense des chaises les plus colorées autour de thèmes

Medium Space : Calme, minimalsime et géométrie, inspiré par l’architecture du pavillon allemand de Mies von der Rohe

Dark Space: Comme flottantes dans l’obscurité, les chaises sont révélées tour à tour paar des bains de lumière conférant une aura de stars aux assises.

Kaleidoscope Space: Un cube dont l’intérieur est tapissé de miroirs sert d’écrin aux objets.

L’équipe de l’exposition: Chantal Prud’Hom, directrice Mudac – Robert Wilson, artiste américain / scénographe – Thierry Barbier Mueller, collectionneur – Annick Lavallée-Benny, scénographe associée

Rencontrons-nous à la gare du 18 juin au 26 septembre 2022, Mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains, Plateforme 10, quartier des arts, Lausanne

Automate musical de la gare de Nyon, lanternes d’aiguillage CFF et lanternes de queue de train SNCF

JR eye contact

JR, Eye contact, #360, trains, 2018, 70 pièces de métal, 320 rails, 40 locomotives 360 wagons, galerie Perrotin, New York

Yin Xiuzhen, Portable City (dans une valise), Pace Gallery, Hong Kong

Stéphane Kropf, Collection Hilti Art Foundation, Vaduz, reconnaissez-vous les lignes de vos anciens billets de trains ? Grâce à des couleurs fluorescentes dans un jeu optique avec de subtiles gradations chromatiques, le parcours en colimaçon offre une expérience visuelle particulière.

Le mudac s’attache à l’idée de la rencontre et du roman de gare, en mettant l’individu au coeur de son exposition. Lieu incontournable des retrouvailles, des départs, des rencontres fortuites, la gare et le train sont des espaces de vie propices à l’imaginaire. Cette union entre la réalité et la fiction est au centre de l’histoire narrée par l’exposition Rencontrons-nous à la gare, ponctuée d’objets issus du champ du design mais aussi de l’art contemporain, et prolongée par les images en mouvement de la publicité et des clips musicaux. Les documents d’archives CFF côtoient ainsi des oeuvres de Christian Boltanski, Salvador Dali, Sophie Calle, Marina Abramovic, ou encore Studio Jobs. + d’infos.

Studio Job, Train Crash Table, 2015 – en arrière plan: Ulay/Marina Abramovic, Relation in Space, 1976 

Cette première exposition du mudac au sein de son nouveau bâtiment s’inscrit dans la thématique commune des trois musées de Plateforme 10 : TRAIN ZUG TRENO TREN. Les trois expositions – « Rencontrons-nous à la gare» au Mudac / « Voyages imaginaires » au MCBA , + d’infos / « Destins croisés » à Photo Elysée, + d’infos – conçues par chacun des musées de Plateforme 10, enrichissent la métaphore de cette histoire ferroviaire en rendant hommage à la vocation antérieure du site à proximité immédiate de la gare de Lausanne, étape du mythique Venise-Simplon-Orient-Express. Privilégiant le croisement des regards, les trois expositions s’affranchissent de toute approche littérale ou strictement chronologique. Transdisciplinaires, elles préfèrent au contraire traverser leur sujet de part en part, symbolisant dans un mélange subtil de force identitaire et de versatilité la genèse de cette plateforme unique en son genre qu’est le quartier des arts de Lausanne. + d’infos.

Boris Dennler: Radiator Chair, 2016

La crise climatique et environnementale constitue certainement l’enjeu le plus important du XXIe siècle auquel l’humanité doit faire face. La Terre souffre et tente de nous alerter par divers moyens : dérèglements climatiques, hausse du niveau des eaux, diminution de la biodiversité ou encore extinction de certaines espèces. L’urgence écologique résonne aux quatre coins du globe et ce jusque dans l’univers du design et des arts appliqués. Le mudac – constituant sa collection en résonance avec des thématiques sociétales liées à l’actualité – rassemble depuis quelques années des pièces qui nous rendent attentif·ves à ce que la Terre nous dit. Écouter la Terre propose une immersion dans la collection du mudac où les disciplines variées qui la constituent – design, art verrier, céramique, arts graphiques et bijou contemporain – se côtoient et reflètent les enjeux du changement climatique. Les œuvres attestent de l’engagement des designers et ouvrent le champ des possibles. Elles sont un appel, celui qui nous supplie de ne plus considérer la nature uniquement sous le prisme de la rentabilité, de la productivité ou comme une ressource sans limite devant servir les activités humaines. Elles nous poussent à tendre l’oreille aux phénomènes qui témoignent de la diversité de notre planète et de prendre conscience de la fragilité de cet équilibre. + d’infos.

Tomas Libertiny, The Seed of Narcissus, 2011

studio mischer-traxler : Nocturnal cloud, 2019