Thalassa! Thalassa! L’imaginaire de la mer du 4 octobre au 12 janvier 2025, Musée Cantonale des Beaux-Arts, Lausanne
L’exposition nous confronte à un paysage singulier, celui de la mer, du XIXe siècle à nos jours. Quel rôle les artistes ont-ils joué dans la formation de son imaginaire? Comment expriment-ils notre désir de préserver ses mystères et ses beautés? Elle explore notre relation à la mer à travers des œuvres du XIXe siècle à aujourd’hui. Elle montre comment les avancées techniques (aquarium, scaphandre, cinéma, etc.) ont transformé notre perception de l’Océan, de ses rivages aux abysses. Organisée autour de trois thèmes: rivages, profondeurs, abysses , elle interroge des enjeux actuels comme la préservation des écosystèmes.
Joseph Thomas Chautard (1821-1887) Sapho, 1850
À la croisée de l’histoire de l’art et de l’histoire de la culture, l’exposition présentée cet automne par le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne interroge notre relation à la mer, telle qu’elle se manifeste dans les œuvres figuratives, en Europe, du XIXe siècle à nos jours. Au gré de l’aménagement des rives, du développement de la navigation et de l’avancée de la géologie et de la zoologie, le regard que l’on a posé sur l’Océan et ses habitants réels ou imaginaires n’a pas cessé d’évoluer.
Paul Albert Steck (1866-1924) Ophélie, 1894-1895
Maurice Pillard-Verneil (1869-1942) Projet d’illustration en noir et blanc pour La Petite Sirène (Hans Christian Andersen, 1837)
De nombreuses inventions techniques ont accompagné ces changements: aquarium, cloche à plongeur, scaphandre, véhicule sous-marin… Tous ces dispositifs–auxquels il faut ajouter le microscope, la photographie et le cinéma–ont contribué à redéfinir le visible et l’invisible, déplaçant les points de vue, effaçant les repères, débusquant des créatures inconnues. Comment les artistes ont-ils intégré ou anticipé ces bouleversements successifs qui ont redessiné la grille d’appréhension d’un territoire immense, s’étendant des plages aux grands fonds? Le parcours proposé se veut narratif.
Max Ernst (1891-1976) Coquillage jaune, 1928 (huile, graphite, crayon et frottage sur papier)
François Burland (*1958) Cartographie des merveilles, 2020
Le public découvre comment le désir collectif de préserver le mystère et la beauté de la mer s’ancre dans un rapport émotionnel et esthétique au monde naturel, un rapport qui se traduit ici par une histoire en images. Au premier étage du Musée, puis à nouveau au second étage, trois thèmes sont développés tour à tour: rivages, profondeurs, abysses. Mis en place au XIXe siècle, ces thèmes, pour être dramatisés, détournés, voire déconstruits, n’en demeurent pas moins identifiables dans l’art contemporain. À l’heure de la prise de conscience du rôle de l’humain dans la dégradation des écosystèmes et à une époque où les frontières maritimes suscitent nombre de conflits, ils sont le théâtre d’interrogations qui se révèlent d’une actualité brûlante.
Margaret Wertheim (*1958) et Christine Wertheim (*1958) Baden-Baden Satellite Reef, 2021-2022, fait partie du projet Crochet Coral Reef, + d’infos.
25000 personnes de par le monde ont déjà participé à la création de plus de 50 récifs satellites locaux. A Museum Frieder Burda, où il a été créé en 2022, plus de 40000 coraux réalisés au crochet par quelques 4000 participants ont été assemblés en d’immenses îles coralliennes sous la directoin de Margaret Wertheim et Christine Wertheim.
10h à 18h, jeudi 10h à 20h.
- Visites commentées chaque dimanche à 11h; jeudis 17 octobre, 21 novembre, 19 décembre et 9 janvier à 18h30
- Visites par les commissaires de l’exposition : Catherine Lepdor et Danielle Chaperon jeudi 5 décembre à 18h30 et dimanche 12 janvier à 15h
- Carte blanche au Centre Culturel Afropea Regards afropéens en résonance avec l’exposition jeudi 14 novembre : conférence, film, performance au MCBA et à Photo Elysée
- Lectures dimanche 24 novembre, 15h–16h : Licia Chéry raconte les petites et les grandes sirènes Lectures à voix haute d’albums jeunesse illustrés consacrés aux aventures de sirènes du monde entier
- Bocaux anatomiques et coquillages en boîtes jeudi 9 janvier à 18h30, parcourir l’exposition en compagnie de Michel Sartori, ancien directeur du Musée de zoologie de Lausanne et Céline Stoffel, technicienne de laboratoire au Naturéum de Lausanne + d’infos
Sandrine Pelletier (*Lausanne, 1976) The Drowned World [Le monde englouti], 2024, Installation éphémère (adhésif miroir chauffé et brûlé) Grande verrière du hall d’entrée du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne
Immersion. Les origines : 1949-1969 du 4 novembre 2023 au 3 mars 2024, mcba – Musée Cantonal des Beaux-Arts Plateforme 10, Lausanne
Ferdinand Spindel : hole in home (trou dans la maison) 1966.
L’artiste allemand qui a fait de la mousse synthétique son matériau de prédilection dans les années 60. Il construit des oeuvres suivant les lois de la mousse qui, comme des créatures vivantes, a sa propre anatomie, ses différentes épaisseurs et densités, sa réaction particulière à la pression. En 1966, il crée des espaces tridimensionnels habitables faits de mousse rose, dans laquelle les visiteurs sont invités à se ressourcer (1re étage).
Marinella Pirelli : Film Ambiente 1968-1969, reconstitution sonore de Pietro Pirelli, 2022. L’artiste propose une expérience cinématographique immersive allant au-delà de l’expérience frontale à travers une structure orthogonale que le public peut parcourir. Les différents modules de la grille sont délimités par des panneaux transparents sur lesquels sont projetées les images.
Christian Megert : Environment, 1968 utilisant des éclats de verre et de miroirs qui reflètent l’espace environnant.
Pinot Gallizio : caverne anti-matière , 1958-1959
Avec sa Caverne de l’anti-matière (1958-1959), Pinot Gallizio élargit la pratique picturale à travers une immersion complète dans une grotte évoquant l’anti-matière alors que Fabio Mauri, avec Luna (1968), propose de faire l’expérience du sol lunaire un an avant la mission Apollon 11. L’exposition montre comment les artistes ont pu suggérer l’effet d’une expansion spatiale.
Fabio Mauri : Luna, 1968
James Turrell : Raemar Pink White 1969
Groupe USCO : Fanflashtic, 1968
Avec quatorze environnements immersifs, de Lucio Fontana à Judy Chicago, l’exposition Immersion. Les origines : 1949-1969 présentée au MCBA est la première à s’intéresser à l’émergence d’une pratique qui devient une des modalités d’expression majeure du champ artistique à partir des années 1990, + d’infos.
Judy Chicago : Feather Room 1966, espace lumineux rempli de plumes
Laura Grisi Vento di s. e. velocità 40 nodi, 1968
Immersion. Les origines: 1949-1969 met en avant les figures pionnières de l’art immersif. Dès 1949, Lucio Fontana, artiste italo-argentin, propose la première œuvre proprement immersive dans une double volonté de dépassement des catégories traditionnelles de l’art (peinture, sculpture, architecture) et de négation de l’espace terrestre au profit d’un art de l’espace. Christian Megert utilise les reflets des miroirs pour démultiplier l’image des visiteuses et des visiteurs à l’infini, tandis que l’installation d’une grille cubique mouvante suggère un espace élastique chez Gianni Colombo. Judy Chicago propose un espace lumineux rempli de plumes dans Feather Room (1966). La présentation de Raemar Pink White (1969) de James Turrell, qui travaille avec la lumière pour modifier la perception de l’espace, constitue un autre temps fort du parcours, tout comme Film Ambiente (1968-1969) de Marinella Pirelli qui propose une projection à l’échelle immersive. Certains environnements immersifs exploitent l’espace restreint et constrictif, à l’image de Passageway (1961) de Robert Morris, tandis que chez Bruce Nauman l’espace hanté devient menaçant. Mais le Fanflashtic (1968) du groupe USCO offre une expérience immersive totale et festive en combinant musique psychédélique, ballons flottants et lumière stroboscopique dans un bombardement multidirectionnel et polysensoriel
Robert Morris : Passageway, 1961
Gianni Colombo : Spazio elastico [Espace élastique] 1967, un espace plongé dans l’obscurité dans lequel des fils élastiques, enduits d’un vernis phosphorescent, réagissent à la lumière ultraviolette, dont a régularité géométrique de la grille devient une sorte de toile d’araignée.
Babi Badalov : Xenopoetri du 2 février au 28 avril 2024, Espace Projet, MCBA, Musée Cantonal des Beaux-Arts Lausanne
Babi Badalov : Xenopoetri, installation murale
Le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne accueille la première exposition monographique dédiée au travail de Babi Badalov en Suisse. Né en 1959 en Azerbaïdjan, l’artiste a grandi au croisement des cultures perse et azérie dans un pays sous domination soviétique. Aujourd’hui établi à Paris et naturalisé français après une succession d’exils qui l’ont mené de la Russie aux États-Unis en passant par le Royaume-Uni, il n’en garde pas moins le sentiment d’être à jamais un étranger. À la fois écriture et dessin, la poésie visuelle de l’artiste explore les possibilités poétiques et politiques du langage. Ancré dans l’expérience du déplacement et de la marginalité, son travail est traversé par la question de la communicabilité.
Décortiquant le langage dans son aspect le plus concret–la lettre, la syllabe–Badalov réinvente une langue ornementale qui est autant un terrain de lutte qu’une utopie. Le dessin tient une place centrale dans la pratique de l’artiste. Laissant libre cours à son trait, il noircit quotidiennement les pages de ses carnets, qui servent ensuite de matrice au reste de l’œuvre. Certains témoignent de ses recherches graphiques. D’autres portent la trace de l’apprentissage de la langue française. D’autres encore intègrent des éléments glanés dans la rue au contenu souvent politique. Cartes de visite, fragments d’affiches électorales, documents administratifs, publicités, ordonnances, photomatons offrent le reflet kaléidoscopique d’une époque qu’ils commentent aussi de façon humoristique. Le dessin se déploie fréquemment à partir d’images existantes; la ligne poursuit le motif initial pour créer des jeux visuels. C’est en transposant cette méthode à grande échelle et en y intégrant des peintures réalisées sur des tissus de récupération qu’il compose ses interventions murales in situ, entrée libre, + d’infos.
Archives – expositions / événements passés
Magdalena Abakanowicz. Territoires textiles & Hommage à Elsi Giauque du 23 juin au 24 septembre 2023, mcba – Musée Cantonal des Beaux-Arts Lausanne, Plateforme 10
Magali Junet, commissaire
Cette exposition inédite est consacrée à Magdalena Abakanowicz, pionnière de l’art textile et artiste majeure de la sculpture de la seconde moitié du XXe siècle. Magdalena Abakanowicz (1930–2017) a été une figure incontournable des Biennales de la tapisserie de Lausanne dans les années 1960 et 1970 grâce à la force et à l’originalité de ses créations tissées. Son travail a été exposé rapidement en Europe, puis dans le monde entier, lui assurant une reconnaissance internationale sur la scène artistique contemporaine dès les années 1980. Formée à la peinture et au tissage, Abakanowicz explore les possibilités offertes par la fibre organique en tant que matériau d’expression artistique, mettant en scène des œuvres tridimensionnelles imposantes aux formes biomorphiques, baptisées Abakans en référence à son patronyme. Par la suite, l’artiste oriente son travail vers la figuration de l’être humain en créant de vastes ensembles de personnages aux membres tronqués.
«Territoires textiles» célèbre l’œuvre saisissant de Magdalena Abakanowicz entre 1960 et 1985, et met en lumière l’émergence d’une nouvelle forme artistique. Dans une Pologne communiste, l’artiste a exploité les potentialités de la fibre, matière vivante et malléable, pour exprimer de manière novatrice sa vision inspirée de l’observation de la nature et de l’humain. L’exposition met en avant les premiers tissages, les grandes sculptures souples, les moulages, les nouages et les dessins qui constituent le cœur de l’exposition. Organisée en partenariat avec la Tate Modern, cette exposition d’envergure internationale offre une plongée fascinante dans l’univers créatif inclassable de l’artiste polonaise.
Dos, 1976-1982, jute et résine ©Fondation Toms Pauli
En parallèle à l’univers de Magdalena Abakanowicz, une salle dédiée à Elsi Giauque (1900–1989) mettra en lumière les créations poétiques et colorées de l’artiste suisse. Considérée comme la doyenne et la cheffe de file de la Nouvelle tapisserie suisse, Giauque a apporté des innovations majeures en explorant un univers géométrique fait de légèreté et de transparence. Après une carrière réussie en tant que designer textile et enseignante à Zurich, elle se consacre à partir de 1965 à la création de compositions explorant jeux de couleurs, matériaux et lumière. Les deux artistes se sont côtoyées pendant la même période dans le cadre des Biennales de Lausanne et se portaient une grande estime réciproque.
- Visites commentées jeudis 20 juillet, 17 août, 21 septembre à 18h30. Chaque dimanche à 11h (pause estivale du 23.7 au 13.8.23).
- Visite de clôture par les commissaires de l’exposition dimanche 24 septembre à 15h par Giselle Eberhard Cotton et Magali Junet.
- Conférence: Revoir Magdalena Abakanowicz à l’aune des biennales d’art contemporain jeudi 31 août à 18h30 par Joana Badia, étudiante en histoire de l’art à la Sorbonne, Université de Paris Entrée libre
- Nuit des musées samedi 23 septembre, 10h à 2h, + d’infos.
Lubaina Himid. So Many Dreams du 4 novembre 2022 au 5 février 2023, mcba – Musée Cantonal des Beaux-Arts Lausanne, Plateforme 10
Freedom and Change, 1984 – Man in a Shirt Drawer, 2017-2018
Cette rétrospective consacrée à l’œuvre puissante et lumineuse de Lubaina Himid, figure des plus influentes de l’art contemporain, constitue une première en Suisse. Organisée en collaboration avec la Tate Modern, Londres, le MCBA présente la plus grande exposition personnelle de l’artiste. Lauréate du prestigieux Turner Prize en 2017, la britannique (née en 1954 à Zanzibar), également commissaire d’exposition, est remarquée pour son engagement au sein du Black Arts Movement des années 1980. Avec plus de 70 œuvres – peintures, objets du quotidien, textes poétiques et installations sonores –, l’exposition Lubaina Himid. So Many Dreams bénéficie de prêts institutionnels et privés en provenance d’Europe et des États-Unis et offre une occasion unique de découvrir l’ensemble de la carrière remarquable de Lubaina Himid.
Old Boat New Money, installation sonore
Sarah Margnetti. Supportive Structures (Prix Culturel Manor Vaud 2022) du 30 septembre 2022 au 23 avril 2023, mcba – Musée Cantonal des Beaux-Arts Lausanne, Plateforme 10
Pour son exposition personnelle dans l’Espace Projet, Sarah Margnetti déploie un large choix d’œuvres réalisées pour l’occasion, ainsi que des peintures murales réalisées in situ.
Maîtrisant la technique du trompe-l’œil, Sarah Margnetti a développé un style pictural qui combine illusions d’optique et formes abstraites. Déployés dans des peintures murales monumentales, parfois sur toile, ces motifs représentent des fragments de corps, le plus souvent féminins, dont la fonction est parfois détournée (une oreille devient un corps, un corps un cerveau, etc.) ou démultipliée. Ils surgissent ou se fondent dans des éléments d’architecture ou d’ameublement tirés du monde du théâtre (rideaux, balustrades, fauteuils, etc.). Parmi les organes sensoriels, l’oreille est un motif récurrent: elle disparaît dans les nœuds du bois d’un décor en trompe-l’œil ou prolonge l’ornement d’une cheminée, se métamorphose en palette d’artiste ou prend la place des yeux. La pratique de l’artiste semble ainsi valoriser l’écoute plutôt que la parole ou la vision, jouant et déjouant les motifs traditionnels de l’histoire de l’art, celui du corps féminin plus particulièrement, + d’infos.
Train Zug Treno Tren. Voyages imaginaires du 18 juin au 25 septembre 2022, mcba – Musée Cantonal des Beaux-Arts Lausanne, Plateforme 10
Georgio de Chirico, Les Plaisirs du poète, 1912, Huile sur toile, Esther Grether Family collection
Chris Burden, Moonette, The Deep Pit, 1994
à droite: Fiona Tan, 2014 Modeles reduits ferroviaires materiaux divers, Frith Street Gallery, Londres
Paul Delvaux, L’Âge de fer, 1951, Collection Mu.Zee, Ostende
Avec plus de 60 chefs-d’œuvre de Giorgio de Chirico à Edward Hopper et de Paul Delvaux à Leonor Fini, l’exposition nous embarque pour une épopée ferroviaire. À la fois célébration de la modernité et critique de celle-ci, le chemin de fer, inséparable de l’idéologie du progrès conquérant à l’ère industrielle, génère des effets étonnants dans l’imaginaire artistique. Les trains incarnent à la fois le rationalisme et l’irrationnel. En faisant l’éloge de la vitesse et du mouvement des machines, les futuristes expriment une ardente passion pour le devenir des choses. Avec le surréalisme, si les catastrophes ferroviaires et les récits de voyage nourrissent des fantasmes noirs, le train révèle aussi un potentiel érotique et poétique, instrument propice à la manifestation du rêve éveillé et à l’émergence de métonymies et de métaphores visuelles. Dans l’art d’Edward Hopper et de Paul Delvaux, le train et la gare, vidés de leurs voyageurs, sont des lieux empreints de mystère et de solitude. Les gares ne sont pas celles des cheminots ni des voyageurs, ce sont celles du rêve et de l’illusion, de l’ennui et de la tristesse. Les trains n’ont ni horaires, ni passagers, ni destinations. Bien que supplanté par l’avion et bientôt par la fusée dans le rêve collectif de la conquête de nouveaux espaces, le train ne disparaît pas pour autant de l’imaginaire des artistes de la seconde moitié du XXe siècle qui se réapproprient le train miniature, détournent ce jouet de l’enfance et lui font perdre son innocence. Porte-étendard du monde moderne, le train vous lance une invitation aux voyages imaginaires. + commentaire d’oeuvres, lien.
Gustave Buchet. Accusé de peindre du 18 juin au 25 septembre 2022, mcba – Musée Cantonal des Beaux-Arts Lausanne, Plateforme 10
Gustave Buchet, compositions
Gustave Buchet. Maquetted de théâtre à l’échelle 1/10 pour l’Oeuf (1923-1924)
L’exposition retrace le parcours de Gustave Buchet, figure marquante des avant-gardes du début du XXe siècle en Suisse. Au fil d’une centaine d’œuvres – peintures, sculptures, arts appliqués –, elle montre comment l’artiste poursuit avec passion sa quête de nouvelles solutions plastiques. Dès les années 1910, Buchet (Étoy, 1888 – Lausanne, 1963), a l’intuition que l’avenir de la peinture n’est pas à Genève, dans le sillage de Ferdinand Hodler, mais à Paris. Dans la capitale française, il rencontre une scène artistique en pleine effervescence. Il se nourrit des innovations du cubisme et du futurisme et les met au service de la représentation du rythme et du mouvement. À Genève, il est happé brièvement par Dada. Buchet évolue au début des années 1920 vers une peinture plane et géométrique, tendant vers l’abstraction. Établi à Paris durant l’entre-deux-guerres, il adopte bientôt les principes du purisme promu par Le Corbusier et Amédée Ozenfant. Dans sa peinture disciplinée par la règle et le compas, il développe une gamme personnelle de couleurs franches et sourdes, et des compositions remarquablement construites et agencées. Faisant feu de tout bois, il étend ses activités vers la sculpture et les arts appliqués, créant pour la mode et le théâtre. Alors que le post-cubisme s’essouffle partout en Europe, Buchet se dirige vers une abstraction modérée qui pose le défi du retour à la figuration. Peu avant son retour à Lausanne en 1939, il renoue avec l’humain, la spiritualité et l’émotion devant l’objet naturel. La transparence et les formes souples l’emportent alors sur la fragmentation et la compénétration des plans. Son œuvre tardif sera marqué par un ultime renouvellement de son art avec l’abandon du primat de la ligne au profit de la couleur. + d’infos
Unique et multiple. Œuvres récentes de la collection d’art BCV du 24 septembre 2021 au 9 janvier 2022, mcba – Musée Cantonal des Beaux-Arts Lausanne, Espace Projet
Grand angle sur une collection d’entreprise qui suit depuis cinquante ans la scène artistique vaudoise contemporaine. Sous le commissariat de Catherine Othenin-Girard, conservatrice de la collection d’art BCV, une proposition plurielle et révélatrice des tendances et recherches actuelles à partir d’œuvres acquises ces dix dernières années dont celles de Caroline Bachmann, Julian Charrière, Claudia Comte, Sylvain Croci-Torti, Philippe Decrauzat, Silvie Defraoui, Natacha Donzé, Philippe Fretz, Frédéric Gabioud, Alain Huck, Stéphane Kropf, Jean-Luc Manz & Jean Crotti, Yoan Mudry, Karim Noureldin, Jessica Russ parmi d’autres.
Horaires: mardi à dimanche, 10h à 18h, jeudi 10h à 20h, entrée libre.
Visites commentées les jeudis 25 novembre et 16 décembre 2021, 12h30 par Catherine Othenin-Girard
Silvie Defraoui: Polarmeer, de la série Faits et Gestes, 2014. La Saint-Galloise Silvie Defraoui a formé, avec son époux, Chérif, de 1975 à 1994, une véritable « communauté de production », signant à deux textes et oeuvres. Dans cette série monumentale intitulée Faits et Gestes, l’artiste s’approprie une photographie de presse en noir et blanc, laquelle illustre ce que l’on nomme une « catastrophe », en l’occurance la fonte des glaces tributaire du bouleversement climatique. Sur ces paysages dramatiques, elle appose une série de fleurs, ici des iris.
Aloïse Corbaz. La folie papivore du 22 octobre 2021 au 23 janvier 2022, Musée Cantonal des Beaux-Arts Lausanne, Espace Focus
L’exposition présente des oeuvres de la collection du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (MCBA) rarement montrées, en particulier les oeuvres sur papier qu’il est nécessaire de préserver de la lumière. Elle rassemble une cinquantaine de dessins représentatifs de la production de Corbaz, des premiers petits dessins à la mine de plomb aux cahiers illustrés, des compositions aux crayons de couleur ou aux craies grasses aux grands rouleaux imagés de plusieurs mètres. Le parcours nous entraîne dans les méandres d’un imaginaire complexe et poétique. Il s’attache tout particulièrement à la représentation du corps de la femme et à l’iconographie de ses élans amoureux, novatrices dans une époque marquée par l’émergence du féminisme. Du fond du gouffre obscur où son esprit est tombé, Corbaz rebondit et déploie tout le potentiel héroïque et festif de la figure féminine, ouvrant la voie à la génération Flower Power, en particulier à Niki de Saint Phalle en qui on peut voir son héritière. Dès les années 1960, le MCBA s’intéresse à Aloïse Corbaz (Lausanne, 1886 – Gimel, 1964), une créatrice vaudoise d’exception, internée en 1918 à l’asile psychiatrique de Cery. Au fil des ans, l’institution a rassemblé plus de 300 oeuvres. Elle a organisé en 2012 avec la Collection de l’Art Brut à Lausanne une grande rétrospective, Aloïse. Le ricochet solaire. Elle poursuit aujourd’hui le développement de son fonds. Récemment elle a acquis 8 cahiers illustrés au total de 111 compositions, autrefois propriété
de Jacqueline Porret-Forel, la spécialiste de l’artiste décédée en 2014. Entrée gratuite.
- Visites commentées par Catherine Lepdor, commissaire de l’exposition jeudi 11 novembre, 18h30 et dimanche 23 janvier 2022, 16h
- Visite commentée par Andreas Steck, président de l’Asssociation Aloïse, auteur avec Barbara Steck de Creativity & Art, Neuroscientific and Psychoanalytic Perspectives, 2021 jeudi 16 décembre, 18h30
- Atelier jeudi 13 janvier 2022, 17h
Première partie: Je chante donc j’existe animé par Anne Bolli, musicothérapeuthe ASMT, précédé d’une présentation de l’exposition par Catherine Lepdor, 17h – 18h20. Seconde partie: Musique et santé mentale : orchestrer la rencontre. Présentation par ses auteur·e·s de l’ouvrage collectif paru en 2021. Entrée libre, inscription indispensable sur → mcba.ch
Accrochage en l’honneur des 100 ans d’Alice Pauli du 15 décembre 2021 au 13 mars 2022
Le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne rend hommage à Alice Pauli, passionnée d’art et galeriste de renom, qui a appuyé de tout son enthousiasme la création du nouveau bâtiment de l’institution sur le site de Plateforme 10, en particulier par la donation d’œuvres majeures. Née le 13 janvier 1922 à Moutier, Alice Bucher aux côtés du graphiste Pierre Pauli (1916–1970), elle promeut l’art textile. En 1962, Alice Pauli crée d’abord, à l’avenue de Rumine, la galerie portant son nom avant le déménagement de la galerie dans le quartier du Flon. Cet accrochage débute d’une certaine façon dans le hall du MCBA avec la grande sculpture Luce e ombra (2011) de Giuseppe Penone, continue avec ses artistes de cœur, dont Maria Helena Vieira da Silva, Pierre Soulages et celles et ceux qui ont marqué le développement de la galerie, comme Asger Jorn et Flavio Paolucci. De nouvelles et nouveaux artistes, comme William Kentridge, Rebecca Horn et Anish Kapoor au fil des salles, démontrent son intérêt renouvelé pour les pratiques en particulier sculpturales. En intégrant les œuvres à la présentation permanente du MCBA plutôt qu’en les exposant séparément, l’institution a choisi de marquer la complémentarité des dons d’Alice Pauli – signalés par un cartel de couleur – avec sa collection, et le dialogue ainsi tissé. +d’infos.
Bernard Fibicher, directeur MCBA, Musee cantonal des Beaux Arts
Bernard Fibicher, directeur du Musée Cantonal des Beaux Arts (MBCA) nous a présenté la Collection le 13 mars 2020
Installé dans son nouveau bâtiment Plateforme 10, le Musée cantonal des Beaux-Arts présente en permanence, sur deux étages et plus de 1’550m2, une sélection de sa collection construit depuis plus de 200 ans et enrichi récemment par des acquisitions, des dépots et des dons. De François Dubois à Louis Ducros et Charles Gleyre, d’Edgar Degas à Félix Vallotton et Louis Soutter, de Maria Helena Vieira da Silva à Pierre Soulages et Jean Dubuffet, de Valérie Favre à Alain Huck et Renée Green. Le public a accès gratuitement. Appli de visite avec des commentaires d’oeuvres et interviews inédites de spécialistes.
Jean Otth. Les espaces de projection du 18 juin au 12 septembre 2021
Une des premières vidéos à entrer dans la collection du MCBA. Image projetée à l’aide de diapositives sur des objets qui en fixent l’évanescence, en un dialogue entre lumière et matière, entre image et support, entre réel et virtuel.
Pionnier de l’art vidéo en Suisse, Jean Otth (1940 – 2013) utilise dès la fin des années 1960 les possibilités visuelles qu’offrent les nouvelles technologies : la diapositive comme image projetée et dématérialisée, la télévision et son langage, le caractère expérimental et mouvant de la vidéo. Qu’il s’agisse de ses images en mouvement, de ses peintures, de ses dessins ou de ses installations, ce sont les enjeux de la représentation elle-même qui sont au coeur des recherches de l’artiste, plus que son attachement à un médium en particulier. L’exposition propose un survol de près de cinquante ans de création, toutes techniques confondues: Peinte – sur toile, sur papier, sur miroir –, dessinée – au crayon, au spray, à la laque –, manipulée – avec l’aide du moniteur et de la vidéo, plus tard de l’ordinateur –, projetée – au mur, sur du papier, sur des objets –, l’image en tant que captation du réel tantôt se donne à voir, tantôt s’absente. Car c’est la possibilité même de sa matérialisation, et donc de sa visibilité, qui est en jeu dans le travail de Jean Otth. Le corps féminin et le désir de voir, ou, plus précisément, le désir de savoir, constituent pendant une longue période le pivot visible de ses interrogations. L’expérimentation avec différents médias tente d’en élargir l’espace des possibles, et mènera à l’abstraction des installations vidéo réalisées au cours des dix dernières années de création.
Le corps féminin et le désir de voir constituent le pivot visible de ses interrogations.
Jardin d’Hiver, la biennale – nouvelle série d’expositions consacrées à la scène artistique contemporaine vaudoise du 18 juin au 12 septembre 2021
L’oeuvre de Denis Savary Corinna, 2021 – le fameux tableau de Ferdinand Hodler du lac Léman sur papier sur mur – sert de fil conducteur toute au long du mur de la salle d’exposition.
Le commissariat de cette première édition (anciennement accrochage Vaud) a été confié à Jill Gasparina, critique d’art, curatrice et enseignante à la HEAD – Genève (Haute école d’art et de design). Elle propose, avec l’énigmatique titre Comment peut-on être (du village d’à côté) persan (martien) ?, une exposition qui réfléchit sur la notion de scène artistique à travers plusieurs principes : l’invitation à des artistes mais aussi à cinq lieux d’exposition indàpendants, et le collage comme fa&on de rendre compte visuellement des dynamiques qui traversent et structurent toute scène artistique.
Conférence Scènes artistiques: la part urbaine des questions culturelles par Luca Pattaroni, jeudi 24 juin 2021, 18h30. Entrée libre sur réservation.
Musique pour Lever du Jour: Melanie Dalibert en concert samedi 3 juillet 2021 à 6h. Concert gratuit en collaboration avec l’Association du Salopard. Réservation: sur plateforme 10.
Sandrine Pelletier. The Crystal Jaw – Prix Gustave Buchet 2021 du 18 juin au 29 août 2021 à l’Espace Projet du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (entrée libre)
Lauréate du Prix Gustave Buchet 2021, Sandrine Pelletier (née à Lausanne en 1976, vit et travaille entre Lausanne et Le Caire) présente une nouvelle installation, entièrement réalisée avec l’un de ses matériaux privilégiés : le verre. Occupant l’intégralité du volume de la salle, ce décor de glace est constitué d’une série de panneaux formés de plaques de laboratoire altérées et désagrégées, et confronte le public à un paysage dont la beauté est celle d’un lieu condamné à disparaître. Elle déploie dans l’espace quelque trois cents plaques de laboratoire en verre blanc qui ont été miroitées, irisées, collées entre elles ou encore brisées, et les soumet à un jeu de lumière. Elle rend ainsi compte du potentiel plastique de ce matériau grâce à ses propriétés physiques (sa fragilité, sa transparence, sa solidité, sa nature cassante, etc.), tout en l’associant à une réflexion sur la détérioration inévitable de toute chose matérielle. Toutes les installations de Sandrine Pelletier alimentent cette réflexion sur la trace, issue de ses intérêts artistiques, littéraires, cinématographiques et musicaux, mais aussi de son expérience de l’Egypte et du Liban. Le titre de son exposition au MCBA est inspiré d’un roman de l’auteur américain Harry Crews, The Knockout Artist (Le Roi du K.O., 1988), l’histoire d’un boxeur à la mâchoire de verre.
La Collection est le reflet des fonds du MCBA constitués depuis 1814
196 oeuvres, dont 94 d’art contemporain composent l’accrochage. Les deux niveaux ouest de la collection permanente parcours structuré débutant avec Louis Ducros et le XVIIIe pour finir par l’art contemporain du XXIe. Au 1er étage sont présentés des oeuvres du XIVe au début du XXe siècle suivant un fil chronologique. Ces premiers oeuvres, des peintures italiennes du XVIIe, rassemblé par l’artiste vaudois Louis Ducros pour l’enseignement et ses propres dessins et aquarelles enrichi un premier musée cantonale en 1918 et sert de modèle pour une école de dessin, dont le directeur, le peintre vaudois Marc-Louis Arlaud fait don d’une somme importante pour la construction d’un édifice qui abritera l’école de dessin et un musée des Beaux-Arts, le Musée Arlaud, inauguré en 1841 sur la place de la Riponne.
« Grande Femme » de Giacometti (1960)
Au 1er étage sont présentés des oeuvres du XIVe au début du XXe siècle devant des couleur des cimaises, une déclinaison de bleus, du plus profond au plus clair, comme les oeuvres présentées jusqu’au XIXIe siècle sur des parois recouvert de tapisseries ou de badigeon de couleurs. Elle s’enrichit de grands maîtres contemporains française et européens: Gustave Courbet, Edgar Degas, Auguste Renoir, Paul Cézanne, Henri Matisse, Albert Marquet, Maurice Utrillo et Maurice de Vlaminck, des peintres nabis et des sculptures grâce à la collection du médecin Dr Widmer en 1936 et 1939. La passion que Dr Widmer a vouée à la sculpture contemporaine enrichit la collection de fontes d’Edgar Degas, Constantin Meunier, Auguste Rodin, Aristide Maillol, Albert Bartholomé, Carl Milles ou encore Emile-Antoine Bourdelle. La collection s’oriente vers les artistes suisses romandes contemporains: des paysages suisses de François Diday et d’Alexandre Calame, de Benjamin Vautier et de Frédéric Rouge, des paysages du lac de François Bocion, des oeuvres monumentales d’Eugène Burnand. On lance des souscriptions publiques en 1890 pour La reine Berthe et les fileuses d’Albert Anker et en 1899 pour Le Déluge du Vaudois Charles Gleyre, établi et célébré à Paris. Sensiblement augmentée, la collection déménage en 1906 au deuxième étage du Palais de Rumine. Le musée achète des oeuvres à des peintres vivants, tels Ferdinand Hodler, Ernest Biéler ou Eugène Grasset et à deux Suisses de Paris, Théophile-Alexandre Steinlin, artiste de la lutte sociale et Félix Vallotton, vedette de la collection. L’accrochage actuel compte quatre oeuvres issues de collections particulières: une peinture de Félix Vallotton, une autre de Gustave Courbet et deux sculptures d’Alberto Giacometti, dont la spectaculaire Grande femme de 1960.
Les salles d’exposition se présentent selon treize thèmes: En route vers la modernité, Le triomphe du réalisme, Entre symbolisme et post-impressionnisme, Des avant-gardes aux années 1950, Au seuil de l’abstraction: les années 1950, Sortir du tableau: des années 1960 aux années 1970, L’espace du corps: les années 1980, Abstractions, Se représenter sois et les autres, Real Pictures – Images réelles, Histoire(s), Monuments et Les mots et les images. Dès le début des années 1970 le Musée entretient des liens étroits avec les pionniers suisses romandes d’art vidéo. Ici en photo derrière l’oeuvre Tour Babel (1966) du belge Marcel Broodthaers: 7 rangées de bocaux en verre contenant chacun le même image d’un fragment de visage féminin tirée d’un magazine. En arrière plan de Real Pictures, 1995-2007 du Chilien Alfredo Jaar: 6 monuments composés de 291 boîtes d’archives sérigraphiées, comprenant chaune 1 photographie prise par l’artiste et représentant différents aspects du génocide rwandais, l’oeuvre de Kader Attia (Dugny, 1970) qui s’intéresse à la question de la réparation des blessures, l’espace de l’installation devient un espace mémorial. Sa série de bustes Culture, Another Nature Repaired (2014) est créée en collaboration avec des artistes à Bamako (Mali) et à Brazzaville (République du Congo), conçus d’après des photographies de gueules cassées de la Première Guerre mondiale. L’oeuvre de Julien Charrière (Morges, 1987): Pacific Fiction – Study for Monument 2016 est née suite à son exploration des îles Marshall, anciens sites d’essais nucléaires, construite en forme de pyramide avec dees noix de cocos enrobées de plomb.
En accès libre également l’espace Projet qui présente quatre expos par an, d’artistes contemporains d’ici et d’ailleurs. Quant à l’Espace Focus, prévu d’ouvrir le 10 avril 2020, est destiné à des oeuvres plus intimes liées à la collection.
A venir
MCBA Prix culturel Manor Vaud 2022: Sarah Margnetti (©photo Valerianne Poidevin)
Sarah Margnetti, lauréate du Prix culturel Manor Vaud 2022
Le jury du Prix culturel Manor Vaud a attribué le prix 2022 à Sarah Margnetti (née en 1983 à Monthey, vit et travaille à Bruxelles). L’artiste a convaincu le jury par la qualité d’un travail pictural engagé et d’une grande virtuosité. Maîtrisant la technique du trompe l’oeil, Sarah Margnetti a développé un style pictural qui combine illusions d’optique et motifs abstraits, qu’elle déploie principalement en peintures murales monumentales, parfois sur toile. Les motifs convoqués dans ses oeuvres représentent des fragments de corps, le plus souvent féminins, dont la fonction est parfois détournée (une oreille devient un corps, un corps un cerveau, etc.) ou démultipliée. Ils surgissent ou se fondent dans des éléments d’architecture ou d’ameublement tirés du monde du théâtre (rideaux, balustrades, fauteuils, etc.).
Parmi les organes sensoriels, l’oreille est un motif récurrent : elle disparaît dans les noeuds du bois d’un décor en trompe-l’oeil ou prolonge l’ornement d’une cheminée, se métamorphose en palette d’artiste ou prend la place des yeux. La pratique de l’artiste semble ainsi valoriser l’écoute plutôt que la parole ou la vision, jouant et déjouant les motifs traditionnels de l’histoire de l’art, celui du corps féminin plus particulièrement. À l’occasion de l’attribution du Prix culturel Manor Vaud 2022, Sarah Margnetti a réalisé une exposition dans l’Espace Projet du MCBA. Entrée libre. Réservez vos billet, ICI.
Archives: les Evenements/Expositions passées
Derniers jours, à visiter les expositions temporaires:
Prix culturel Manor Vaud 2020: Anne Rochat. In Corpore du 11 décembre 2020 au 23 mai 2021, Espace Projet, mcb-a
René Bauermeister. California Dreaming du 12 mars au 30 mai 2021, Espace Focus, mcb-a
La redécouverte et la restauration, en 2018, de six sculptures de René Bauermeister provenant de la collection du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, ont donné l’impulsion à cette exposition. Elle met en lumière le travail sculptural d’un artiste méconnu, souvent réduit à son implication dans l’art vidéo en Suisse romande dans les années 1970. +d’infos.
L’Espace Focus du MCB-a accueille du 16 octobre 2020 au 17 janvier 2021: Giovanni Giacometti: Aquarelles.
Le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne conserve de nombreuses huiles et des dessins de Giovanni Giacometti, artiste majeur du début du XXe siècle et ami fidèle d’un des grands donateurs de l’institution, le médecin lausannois Henri-Auguste Widmer. En présentant aujourd’hui un ensemble exceptionnel – et presque entièrement inédit – d’aquarelles en mains privées, le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne invite à découvrir un pan moins connu de l’œuvre de cet artiste. Entrée libre sur réservation.
sculpture: Untitled (sans titre, 1992): des organes sous forme de rubans et de ficelles s’extirpant symboliquement de so ventre et entrant en contact avec le monde
Trois têtes déformées de I Am (Je suis, 1994)
sculpture Rapture (Ravissement, 20019, saint Geneviève, patronne de Paris, émergeant triomphante du corps d’un loup
2e étage: tapisseries
Kiki Smith. Hearing You with My Eyes du 9 octobre 2020 au 10 janvier 2021 au Musée cantonal des Beaux-arts (mcb-a), Plateforme 10, Lausanne
Cette grande temporaire de l’automne au MCBA est consacrée à l’oeuvre de l’artiste américaine Kiki Smith (née en 1954) autour de l’exploration du corps et des sens. Vernissage public jeudi 8 octobre 2020 de l’exposition de l’Américaine Kiki Smith; Hearing You with My Eyes
L’oeuvre de l’artiste américaine Kiki Smith fait l’objet de la grande exposition temporaire de l’automne au MCBA. Avec une sélection de près de cent oeuvres, dont certaines sont présentées en Europe pour la première fois, ce parcours couvre près de quarante années de création, selon un axe thématique central mais encore peu exploré jusque-là : la perception sensorielle. Intitulée Hearing You with My Eyes (« T’entendre avec mes yeux »), cette exposition de Kiki Smith (née en 1954) offre au public l’occasion de se familiariser avec les grands thèmes qui traversent son oeuvre et qui prennent leur source dans l’observation du corps humain. Depuis le début des années 1980, l’artiste s’intéresse au corps et à son fonctionnement, à ses significations symboliques comme politiques, à ses représentations et à son statut dans l’espace social. Elle s’est d’abord attachée à le décrire, fragment par fragment. À l’appui de livres d’anatomie, elle a commencé par copier les organes et les systèmes du corps humain, posant ainsi un regard objectif sur cette structure qui lui était si familière et si étrangère à la fois. Elle a ensuite traité le corps à partir de son enveloppe de peau, ce qui l’a conduite à la figure. Elle a alors inauguré un répertoire de personnages, essentiellement féminins, tirés des récits bibliques et mythologiques ainsi que des contes, conférant à son oeuvre une dimension plus narrative. Ces personnages, auxquels elle a parfois prêté ses traits, lui ont permis de revisiter un bagage culturel commun et fondateur de nos imaginaires. Avec un regard contemporain et engagé, Kiki Smith interroge les notions de nature et culture, portée par la volonté d’affirmer la puissance du féminin, la vulnérabilité et la force simultanées de l’être humain, et la symbiose avec le règne animal. L’importance accordée aux sens est visible dans cette évolution du microscopique au macroscopique, et c’est sous cet angle que le MCBA propose de découvrir aujourd’hui cet oeuvre qui se décline dans une grande variété de techniques. Kiki Smith rappelle que les sens sont un moyen de connaissance. Elle met en avant leur interconnectivité dans les phénomènes de perception – tel que le titre de l’exposition le suggère –, et explore toute une variété de sensations, impliquant celles des visiteuses et visiteurs pleinement engagés dans leur confrontation aux oeuvres. Enfin, elle recherche dans les matériaux, très tactiles, et en parti-culier le papier, une équivalence avec les qualités du corps humain. En replaçant l’être humain au coeur du vivant, en relation avec les autres espèces animales, mais aussi avec le règne végétal et le cosmos, Kiki Smith livre un vibrant plaidoyer pour le respect de la nature et pour l’expérience harmonieuse et joyeuse que l’on peut en faire, de la même manière qu’elle invite à prendre conscience de sa présence au monde et de son appartenance à un tout. Son oeuvre trouve ainsi un écho particulier dans l’actualité et notamment la prise de conscience de la fragilité des ressources naturelles.
sculptures Moon on Crutches (Lune avec des béquilles, 2002) en orbite
Trois mois après son inauguration, le Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (MCBA) affiche une fréquentation exceptionnelle : 74’000 visiteurs de toute la Suisse et de l’étranger se sont déplacés pour venir découvrir le nouveau musée et l’exposition inaugurale « Atlas. Cartographie du don ». La première exposition temporaire internationale présente du 14 février au 25 mai 2020 les artistes viennois Klimt, Schiele et Kokoschka et leur contribution à l’art moderne. La salle d’exposition avec l’autoportrait de Richard Gerstl (1883-1908): Autoportrait torse nu.
Première exposition temporaire à l’espace Projet, dès le 13 mars 2020: Taus Makhacheva: 4 224,92cm2 de Degas, 2020
La Russe Taus Makhacheva (née en 1983) nous y a présenté 4’224,92 cm2 de Degas, ses réflexions sur le rapport au passé et à la culture, sur la valeur des oeuvres et ses fluctuations, à partir des collections du MCBA. Son installation reflet son suivi du déménagment de l’ancien au nouveau bâtiment du Musée (restauration, conditionnement, etc.) et s’est également plongée dans l’histoire des collections, s’intéressant aussi bien aux grands récits qui les fondent qu’aux anecdotes et aux individus qui les ont construites au fil du temps. Voici une déambulation dans un musée imaginaire qui donne corps à des histoires tirées du réels, mais restituées comme une fiction.
Week-end d’inauguration du Musée Cantonal des Beaux-Arts MCBA samedi 5 et dimanche 6 octobre 2019 Plateforme10, à côté de la gare de Lausanne.
Musée cantonale des Beaux-Arts – MCBA par les architectes barcelonais EBV (Estudio Barozzi Veiga), recouverts de quelque 700 000 briques
Le public a pu admirer les œuvres de la collection du MCBA dans chacune des salles d’exposition et découvrir PLATEFORME10, tout un pan de ville encore inédit. Deux jours durant, des guides-conférencières ont répondu aux questions à chaque étape du parcours dans l’exposition. Les enfants et familles ont été invités à participer à des activités créatives; le Musée de l’Élysée – Lausanne et le mudac – Musée de design et d’arts appliqués contemporains ont investi les arcades de la place publique, tout comme des artistes et des partenaires; des visites commentées ont accompagné l’exploration du site et la découverte de ses aménagements; musique, petite restauration…de 10h à 18h.
Plus de 19’000 personnes à la découverte de l’exposition inaugurale du Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne: Atlas. Cartographie du don qui se tient jusqu’au 12 janvier 2020, entrée libre sur inscription. L’exposition met en lumière les dépôts, dons et dations que la perspective d’un nouveau musée des beaux-arts a suscités ces dernières années. L’entier du nouveau bâtiment du MCBA sur presque 3200m2 de surface d’exposition fait place aux œuvres de la collection. En hommage aux donations, l’exposition instaure un dialogue entre des travaux d’époques et d’approches formelles variées. Atlas musical, des forêts ou des flux, carte du tendre, cartographie de la douleur, exploration du noir: autant de repères dans la découverte des espaces. Découvrez les collections du MCBA en ligne. Le public a pu admirer les œuvres de la collection du MCBA dans chacune des salles d’exposition et découvrir PLATEFORME10, tout un pan de ville encore inédit. Deux jours durant, des guides-conférencières ont répondu aux questions à chaque étape du parcours dans l’exposition. Les enfants et familles ont été invités à participer à des activités créatives; le Musée de l’Élysée – Lausanne et le mudac – Musée de design et d’arts appliqués contemporains ont investi les arcades de la place publique, tout comme des artistes et des partenaires; des visites commentées ont accompagné l’exploration du site et la découverte de ses aménagements; musique, petite restauration…de 10h à 18h.
A fleur de peau. Vienne 1900, de Klimt à Schiele et Kokoschka du 14 février au 24 mai 2020 au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (MCBA). La première exposition temporaire du MCBA dans son nouveau bâtiment de Plateforme10 (gare de Lausanne) met en lumière l’un des épisodes majeurs du début du XXème siècle : la contribution des artistes viennois à la naissance de l’art moderne. L’accrochage, inédit, explore le thème de la peau, au fil de 180 peintures, dessins et objets d’art appliqué venus de musées suisses ou internationaux, d’importantes collections privées et Wiener Werkstätte. L’exposition se concentre sur la période allant de 1897, l’année de la fondation de la Sécession de Vienne, et 1918, l’année de la dissolution de l’Empire austro- hongrois et de la mort de nombreux artistes importants (Gustav Klimt, Koloman Moser, Egon Schiele, Otto Wagner). Parallèlement à l’avènement du modernisme viennois, historiquement, le corps humain fait l’objet de recherches dans différents domaines, des sciences naturelles à la médecine, de la psychologie à la philosophie et à l’art. Les œuvres et objets exposés permettent de mettre en lumière un dénominateur commun aux différents acteurs de la scène artistique viennoise : la peau, au propre comme au figuré. Le parcours à travers les salles s’organise en six sections: Peaux blanches (le combat contre l’académisme, le retour à la vérité du corps dénudé) ; Peaux colorées (le jeu des muscles et des articulations, l’expression des émotions) ; Sous la peau (la plongée dans les profondeurs de la chair, la dissection) ; Autour de la peau (les auras et les formes de pensée, le corps et le cosmos) ; L’espace-peau (un nouvel espace plastique, une surface de projection d’un seul tenant) ; Être bien dans sa peau (la réforme du cadre de vie).
Musée cantonal des Beaux-arts (mcb-a): Journées portes ouvertes samedi 6 et dimanche 7 avril 2019
Afin de célébrer la fin du chantier, le mcb-a organise deux journées portes ouvertes samedi 6 et dimanche 7 avril 2019. Le temps d’un week-end, environ 21’000 personnes se sont rendue sur le site de PLATEFORME 10 pour découvrir l’architecture du nouveau Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA) et ses 3220 m2 de surfaces d’exposition dans ce bâtiment de 145m de long et 20m de large, conçu par le bureau d’architecture de l’Italien Fabrizio Barozzi et de l’Espagnol Alberto Veiga, et qui été en construction depuis octobre 2016.
Le public a été invité à se familiariser avec L’esprit des lieux: se perdre dans l’immensité des espaces, parcourir les salles d’exposition, prendre les lieux de passage, découvrir la lumière baignant chaque pièce, considérer les détails et les matériaux, en faire son musée.
Construit sur la parcelle de la halle CFF aux locomotives, démolie en 2016, l’entrée du nouveau bâtiment, une vestibule de 17m de haut, conduit à une verrière, dont une partie des matériaux de la structure proviennent de l’ancienne halle aux locomotives. Seule ouverture du MCBA côté des rails pour des raisons de sécurité.
La façade nord (côté ville) est rythme par de nombreuses ouvertures de tous les espaces du rez-de-chaussée: un restaurant (pendant les portes ouvertes, les visiteurs pouvaient projeté les oeuvres d’art du mcb-a découpés sur les murs), une salle (performance musicale) côte Genève, la librairie/boutique, un espace dédié aux artistes d’art contemporain, dont les oeuvres seront visibles depuis l’extérieur du musée sur l’esplanade qui mènera aux futur édifice du mudac et du musée de la photographie côté Lavaux.
Aux étages, voici les salles d’expositions, qui vont accueillir à l’est (côté Lavaux) les expositions temporaire, à l’ouest (côté Genève) l’exposition permanente. Ces trois jours ont marqué le début d’un nouveau compte à rebours pour toute l’équipe du MCBA, qui dispose désormais de 183 jours pour déménager les 10’000 œuvres de sa collection et monter en même temps la première exposition du musée.