Eric Caboussat, fondateur des éditions Cabédita et membre des milices Vaudoises, Cully Place d’Armes en 2023, à l’occasion du tricentenaire de la mort du major Davel 1723-2023, +d’infos.
Des Savoyards au grand cœur 1940-1944 (Editions Cabédita, 2024)
En Haute-Savoie, outre les maquis armés et les corps francs, beaucoup d’hommes et de femmes de toutes origines – paysans, ouvriers, prêtres, commerçants, étudiants –, ont, les mains nues, risqué leur vie et bravé la torture. Les uns pour diffuser des journaux clandestins, transmettre des messages secrets. D’autres pour cacher des personnes traquées, les ravitailler, leur donner de faux papiers, les faire passer à l’étranger. Ces héros, mais aussi ces héroïnes, ont parfois affronté d’affreux sévices, pires que la mort, pour garder secrets les noms et les adresses de leurs camarades et de leurs protégés. L’un joue même de l’harmonica entre deux séances de torture; un autre s’évade de prison au moyen d’une cuiller à café et d’un ressort de sommier (Irène Gubier, Ville-La-Grand, Jean Deffaugt et Georges Loinger, à Annemasse, …)
Ce livre, inspiré par les meilleures sources actuelles, raconte l’aventure de plusieurs de ces héros du silence que nous ne devons jamais oublier, surtout en ces périodes d’amnésie générale.
Éditions Cabédita, 180 pages, dans toutes les bonnes librairies ou chez www.cabedita.ch
Alain Frèrejean descend de Louis Frèrejean, le fondateur, en 1816, des Forges de Crans. Lui-même a écrit vingt-sept biographies, traductions et livres d’histoire, dont Napoléon III et la Savoie et Berthollet, l’étrange ami de Napoléon. Mais aussi les scénarios de huit documentaires télévisés, dont un sur Les Frahans, tailleurs de pierres de SamoënsetLe percement du tunnel du mont Cenis.
Le Général Guisan (1874-2024) et le Peuple suisse
La Suisse fête en 2024 le 150e anniversaire de Henri Guisan (1874-1960). Dans une époque oublieuse, pour ne pas dire amnésique, le présent ouvrage entend rappeler ce qu’il a incarné pour le pays lors de la guerre de 1939-1945 et de la mobilisation générale, à savoir l’esprit de résistance, sous des formes diverses, d’un petit pays neutre entièrement encerclé par de redoutables dictatures national-socialiste au nord et fasciste au sud. En plus un pays dont l’allié potentiel à l’ouest, la France, a été vaincu en quelques semaines par les armées de la dictature allemande. Dans son avant-propos, l’auteur montre combien la situation mondiale, et par contrecoup celle de la Suisse, s’est assombrie ces dernières années et combien un recours à «l’esprit de Guisan» est de nouveau devenu nécessaire, esprit que résume la belle devise de Guillaume Ier d’Orange-Nassau: «Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre et de réussir pour persévérer.»
Statut equestre du Général Guisan, Lausanne Ouchy
Ce livre rappelle cette période importante de l’histoire suisse, fait le portrait d’un homme exceptionnel (toujours personnalité préférée des suisses en 2022), dans un pays aux abois, et pose une question essentielle: aujourd’hui, devant les défis de l’avenir, quel Guisan avons-nous? A noter l’exposition de sculptures de Véronique Olivier dans le parc du Centre Général Guisan à Pully du 25 avril au 17 octobre 2024, + d’infos.
Jean-Jacques Langendorf est historien et écrivain, directeur de recherche à l’Institut de stratégie comparée de Paris. On lui doit de nombreux ouvrages, dont Le Général Guisan et l’esprit de résistance (avec Pierre Streit) et Capitulation ou volonté de défense? publiés aussi aux Éditions Cabédita.
Gérard Miège : Sur les pas des Bonaparte en Suisse (Éd. Cabédita)
Dix ans après La Suisse des Bonaparte, Gérard Miège propose un guide illustré destiné à mettre ses pas dans ceux de tous les Bonaparte qui ont passé, visité ou vécu en Suisse, ainsi que celles et ceux qui les ont accompagnés dans leurs aventures, comme les de La Harpe (Rolle), Peter Ochs (Bâle), les généraux Berthier (Neuchâtel), Jomini (Payerne), Noverraz, le fidèle de Riez, le général Dufour de Genève et les d’Affry de Fribourg, et bien d’autres encore. Le lecteur, devenu randonneur, pourra suivre le général Bonaparte traversant la Suisse en cinq jours de Genève à Bâle en 1797, l’extraordinaire franchissement du Grand-Saint-Bernard par l’armée de réserve du Premier Consul au mois de mai 1800, l’impératrice Joséphine mélancolique errant sur les bords du Léman dans les années 1810-1811, l’exil du roi Joseph à Prangins après la première abdication de Napoléon Ier en 1814, les tribulations de la reine Hortense à la recherche d’un lieu de repos après la chute définitive de l’Empereur et la vie du jeune Louis Napoléon dans le beau pays d’Arenenberg.
Gérard Miège a publié notamment La Suisse des Bonaparte, Genève et la Suisse au temps des révolutions, Marignan ou Histoire d’une défaite salutaire, Suisse-France – Cinq cents ans de paix perpétuelle (Éd. Cabédita). A suivre l’actualité par le Souvenir napoléonien, la plus importante association napoléonienne d’Europe. Il a pour but d’étudier et de faire connaître les institutions, les lieux, les événements et les personnes qui y ont fait l’histoire du Premier et du Second Empire, + d’infos.
Dominique Ernst: Le Salève de A à Z. Dictionnaire d’une montagne modeste et génial (Editions Slatkine, 2021)
Tandis que les deux gares du téléphérique du Salève sont en rénovation complète jusqu’en mai 2023 (+ d’infos), un magnifique ouvrage: Le Salève de A à Z. Dictionnaire d’une montagne modeste et géniale du journaliste franco-suisse Dominique Ernst, spécialiste du Genevois qui y a consacré plus de 20 années de travail, vient d’être publié chez les Editions Slatkine.
Ce dictionnaire est écrit par le journaliste franco-suisse Dominique Ernst, spécialiste du Genevois qui a consacré plus de 20 années de travail à cet ouvrage, composé de 250 notices, en 327 pages. Petite en altitude (1379 mètres), mais grande en notoriété – de grands écrivains l’ont fréquentées: Victor Hugo et Stendhal, mais aussi Lénine, Sissi l’impératrice, Michel Polnareff et Wagner. Il a donné le verbe « varapper » au dictionnaire et initié rien de moins que les conquêtes du Mont-Blanc (De Saussure en 1787) et Raymond Lambert qui a ouvert la voie de l’Everest en 1952! Aménagé par les moines de la Chartreuse de Pomier durant six siècles, c’est au Salève qu’ont été créé le premier chemin de fer électrique à crémaillère en 1892, le 1er secours en montagne en 1897, le premier vol libre international en 1920. C’est le train et le téléphérique qui ont fait développer le tourisme à la Belle Époque..+ d’infos.
Pierre Bosson nous a présenté dans le cadre du 80e anniversaire 1941-2021:
Des Franches-Montagnes à Veyrier – Retraite, asile et parcours en Suisse du 7e Régiment de spahis algériens de l’Armée française. Ouvrage réalisé par La Mémoire de Veyrier, sous la direction de: Jean Plançon – Pierre Bosson – Jean-Denys Duriaux, qui relate cette page d’histoire franco-suisse méconnue qui honore le courage des Saphis, des hommes, des soldats venus défendre leur pays, la France, depuis l’Afrique du Nord, une histoire qui célèbre, les liens puissants d’amitié qui unissent la Suisse et la France. + d’infos.
Commémoration des 80 ans du passage des Spahis à Veyrier et à Etrembières samedi 21 mai 2022. Exposition d’anciens véhicules militaires et animations et inauguration d’une plaque commémorative (14h30, Salle communale, Veyrier) – Cortège historique à travers les villages de Veyrier et du Pas-de-l’Échelle à 16h30 – Inauguration de la plaque commémorative française à 17h30 (Parc de Bois Salève, Pas-de l’Echelle, Etrembières). +d’infos.
Du CEVA au Léman Express. Le chantier du siècle.
Christophe Vuilleumier, avec la collaboration de Gérard Duc
2020 Editions Slatkine
Couverture par Exem
Premier coup de pioche du CEVA par Mark Muller et Doris Leuthard (15 novembre 2011)
Inauguration du Léman Express, 12 décembre 2019
Il fallait 169 ans d’attente que ce projet du siècle, le tronçon ferroviaire reliant la Suisse à la Haute-Savoie par Genève devient réalité. Une voie ferrée entre les Eaux-Vives et Annemasse inaugurée en 1888, mais dont le raccordement avec Cornavin – le chaînon manquant ne devient réalité que le 12 décembre 2019 pour donner naissance au Léman Express, le plus grand réseau ferroviaire transfrontalier d’Europe. En première partie c’est Gérard Duc qui relate cette extraordinaire aventure depuis ses balbutiement au XIXe siècle, magnifiquement documentée et illustrée: L’aventure des chemins de fer au milieu du XIXe siècle dans leur contexte historique: inauguration de la ligne de Lyon à Genève en 1858. L’impasse ferroviaire de Genève, malgré divers projets réalisé: Rail 2000, troisième voie entre Nyon et Genève (2004), ouverture de la liaison TGV Paris- Genève (1981), raccordement avec l’aéroport (1987). Ce qui était à peine une idée en 1850, débattu à maintes reprises au cours du XIXe siècle, objet de convoitise pour certains, de litige pour d’autres, d’excès pour les derniers, allait nécessiter presque deux siècles pour devenir tangible. L’effervescence d’un chantier ayant tenu une région entière en haleine, le regard jeté en arrière sur une histoire dont les rebondissements restent ignorés de la plupart en deuxième partie par Christophe Vuilleumier. Un projet genevois, mais aussi, et surtout un projet des Genevois (Sigurd Maxwell qui déterre le financement déjà assuré depuis 1912 par une convention historique – le travail des politiciens tels que Robert Cramer). Un projet soutenu bien au-delà des frontières du canton puisque la Savoie (Robert Borrel pour la France) et le Pays de Vaud. L’envergure de ce chantier du siècle – une telle infrastructure en plein ville et sous la ville, un travail titanesque en jetant des ponts et creusant des montagnes (plus de 500 ouvriers par jour en moyens), 7 ans de travaux du CEVA, devenu Léman Express, 5 nouvelles stations, dont 4 souterrains, la mutation urbains en donnant naissance à de nouveaux quartiers. Le Léman Express, accélérateur de changements à suivre, tels les prochains développements planifiés comme l’extension souterraine de la gare de Cornavin.
100 ans, Genève Aéroport, éditions Slatkine
A l’occasion du centenaire de Genève Aéroport, cet ouvrage commémoratif retrace 100 ans d’audace en images inédites, en vidéos d’archives et en textes. Il se décline en dix chapitres: de la piste aux infrastructures, en passant par les stars, les pionnières de l’aviation et les chefs d’Etat qui ont foulé le tarmac durant toutes ces décennies.
Vue aérienne de l’aéroport en 1930
Plongez au coeur de l’histoire et découvrez les premiers vols des frères Dufaux, le changement de dallages de la piste, le meeting aérien de 1955, le trajet d’un bagage en 360° et revivez des événements marquants tels que la neige de 1985, les 75 ans de la création de la plateforme ou encore l’arrivée du pape à Genève! C’est le 11 octobre 1919 que le parlement votait une loi de la République et canton de Genève et un crédit de 675 000 francs pour l’achat des terrains et leur aménagement. Acte politique avant-gardiste qui donnait naissance à Genève Aéroport, l’une des plus anciennes plateformes aéroportuaires du Vieux Continent. Cette année-là, la Société des Nations décide d’établir son siège à Genève qui sera opérationnel en 1920. La Genève internationale a été étroitement liée à son développement, grâce au choix audacieux de personnalités visionnaires. Tiré à 3800 exemplaires, l’ouvrage commémoratif est en vente dans les librairies francophones et dans les K Kiosks de Genève Aéroport. Il peut également être Editions Slatkine.
Christophe Vuillemier: La Suisse face à l’espionnage 1914-1918 (Ed. Slatkine, 2015)
Tandis que la France commémore le centenaire de la Première Guerre mondiale de 1914-1918 un peu partout, l’historien suisse Christophe Vuillemier fournit des recherches sur l’histoire de la Suisse durant cette période dans un domaine encore peu étudié: La Suisse comme plaque tournante de l’espionnage. Ce sont plus de cent vingt affaires d’espionnage qui émergent de la presse helvétique pendant la Première Guerre mondiale, impliquant des centaines de personnes. Cet ouvrage s’attache plus particulièrement à l’activité des services de renseignement allemands sur le territoire de la Confédération helvétique. La Première Guerre mondiale ne se déroula pas uniquement sur les champs de bataille. Elle se développa, de manière insidieuse, dans les pays neutres, sous des formes moins sanglantes mais tout autant efficaces. La Suisse, à proximité immédiate des pays en guerre, parfois à quelques centaines de mètres des affrontements, allait être un terrain particulièrement propice pour l’espionnage.
Allemands, Français, Anglais, Autrichiens, Turcs, tous développèrent des réseaux de renseignements sur le territoire helvétique, organisant à certaines occasions des opérations militaires entre Zurich et Genève. Industriels suisses impliqués dans l’économie de guerre, tel Jules Bloch dont le train cheminait sans cesse de Bienne à Genève, chargé de fusées d’obus, Nachrichtenoffizier, comme Hans Shreck, chef du contre-espionage allemand qui allait d’être exfiltré de la clinique dans laquelle il était interné, ou simple agents recrutés parmi la popluation locale, les espions allaient devenir une hantise dont les Suisses conservent un vague souvenir sans pourtant se rappeler les événements qui défrayèrent les chroniques cinq années durant.
La Suisse et la Guerre de 1914-1918, actes du colloque tenu du 10 au 12 septembre 2014 au Château de Penthes, sous la direction de Christophe Vuilleumier
Le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale a aussi été l’occasion pour la Suisse de revenir sur cette période qui, durant des décennies, n’a guère suscité l’intérêt des chercheurs, jusqu’à ces dernières années. Peut-être fallait-il digérer l’épisode douloureux pour la fierté nationale de la publication, à la fin des années 90, des conclusions du « rapport Bergier » sur l’attitude de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d aborder l’autre guerre, celle des poilus français et des Landsers prussiens, des trains de réfugiés sillonnant le pays en tous sens et des dragons montant la garde aux frontières.
Le colloque international, tenu du 10 au 12 septembre 2014 au sein du Château de Penthes à Genève, en présence de nombreuses personnalités officielles, a vu se succéder plusieurs dizaines de conférences, sur des sujets parfois inédits, et réunis dans cet ouvrage. Sont abordés ainsi la scission linguistique de la Suisse, la propagande des pays en guerre, le rôle de l’armée suisse, la présence des révolutionnaires sur le territoire, l’action du CICR bien évidemment et les blessés accueillis dans les cantons,mais également les Suisses engagés dans les armées étrangères, le rapatriement de 500 000 réfugiés français de Bâle à Genève, ignorés des historiens jusqu à il y a peu de temps, les évolutions des partis politiques ou les plans suisses d’invasion de l’Italie du Nord. La Première Guerre mondiale allait influencer le destin de la Suisse de manière durable et entraîner l’établissement sur son territoire de la Société des Nations, dont l’Organisation des Nations Unies prit le relais en 1945.
Inaugurée par « Marignan », voici « Rütli » de Pierre Streit, qui continue une série d ’ouvrages publiée par Cabédita et dédiée aux événement historique de la Suisse. Elle est complétée en automne 2015 par « Morgarten« , de Pierre Streit, enrichi d’une analyse d’Olivier Meuwly:
Pierre Streit: Rütli une voie pour l’avenir, 1940-2015 (Editions Cabédita, 2015)
Le «rapport» qui s est tenu le 25 juillet 1940 sur la prairie mythique du Rütli a profondément marqué toute une génération. A cette occasion, le général Henri Guisan, dernier commandant en chef de l armée suisse, élu par l’Assemblée fédérale, donc investi d une légitimité unique dans une démocratie, est entré dans l’Histoire au terme d un discours d une vingtaine de minutes. De nos jours, celui-ci suscite encore des controverses auprès de ceux qui, au lieu de chercher à comprendre les événements, entendent déconstruire l’histoire de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale et la résumer aux seules conclusions du «rapport Bergier». Dans ce livre préfacé par Fulvio Pelli, une personnalité politique et un historien offrent leur éclairage original sur cet événement, tantôt en le remettant en perspective, tantôt en considérant le sens qu il peut encore représenter pour notre société. L’ouvrage met en évidence tout ce que le passé peut fournir à ceux qui forgeront l’avenir du pays. Ce livre entend à la fois marquer le 75e anniversaire du rapport du Rütli mais surtout inscrire cet événement dans une réflexion actuelle sur le «devoir de mémoire» au sens large du terme et sur la signification de l’histoire aujourd hui pour les décideurs, qu’ils soient civils ou militaires. Il veut être un message d’espoir et d’enthousiasme pour les générations futures, tant il est vrai que la connaissance du passé est la pierre d angle de l’avenir. Les auteurs: Historien de formation, Pierre Streit travaille pour le Ministère suisse de la défense (DDPS). Suzette Sandoz, professeur honoraire de l’Unil, ancienne députée libérale au Grand Conseil vaudois puis au Conseil national.
Gérard Miège : Suisse et France. Cinq cents ans de Paix perpétuelle 1516-2016 (Cabédita, 2016)
La Suisse a célébré en 2016 le 500e anniversaire de la Paix dite de Fribourg, plus connue sous le nom de Paix perpétuelle, signée entre les Confédérés et le roi de France, et dont les préliminaires se déroulèrent à Genève. Suisse et France. Cinq cents ans de Paix perpétuelle 1516-2016 de Gérard Miège, préfacé par le conseiller fédéral Didier Burkhalter, est introduit par Alain- Jacques Tornare. Ce passionné d’histoire, guide-conférencier au Musée de Penthes, auteur entre autres de Sur les pas des Bonaparte en Suisse et Marignan – Histoire d’une défaite salutaire 1515-2015 (ed. Cabédita) qui est Gérard Miège (en photo à droite au salon du livre) nous fait quitter dans cet ouvrage les salons feutrés de la diplomatie pour balayer d’autres champs qui sont plutôt de bataille.
Il nous permet de nous faire une idée des liens tout particuliers qui unirent durant des siècles les Suisses et la France, l’accent étant mis ici surle plan militaire. Son livre illustre ce que signifie pour les Confédérés d‘exporter en France de la fin du XVe au premier tiers du XIXe siècle, leurs plus beaux hommes, soit un bon million de soldats auxiliaires ce qui équivaut à la population suisse en 1600. Le Traité de la Paix perpétuelle, signé à Fribourg en 1516 marque un tournant décisif dans les échanges entre nos deux pays. Après deux siècles de victoires sur les champs de bataille du coeur de l’Europe, les soldats suisses subissent une rude défaite à Marignan en 1515, face aux troupes du jeune roi de France François 1er. Celui-ci, déjà fin stratège, plutôt que de les anéantir choisit d’en faire des alliés qui se révéleront fort utiles par la suite. Fondées sur cette Paix perpétuelle et le grand traité d’Alliance défensive de 1521, les relations entre la Suisse et la France seront ininterrompues pendant trois siècles, jusqu’à la Révolution.
Après un colloque, organisé le 27 septembre 2015 au Palais du Luxembourg à Paris, le Musée des Suisses dans le Monde au Château de Penthes, Pregny, Genève a proposé du 4 novembre 2016 au 5 mars 2017 en lien avec la célébration du Paix perpétuelle l’exposition temporaire: Ces Suisses qui ont fait la France – France et la Suisse d’une toute autre manière – un enchaînement inattendu de célébrités ayant la Suisse et la France en partage, dévoilant ainsi au grand jour la diversité du lien qui unit les deux pays.
Gérard Miège: Marignan: Histoire d’une défaite salutaire 1515-2015 (Editions Cabédita, 2015)
Marignan 1515 est le symbole de toutes les dates historiques que tout bon écolier se faisait un devoir de connaître et qui nous renvoie dans l’imaginaire-collectif à un événement-fondateur de l’histoire suisse. Il suffit d’en rappeler le 500e anniversaire cette année dans la presse pour que les esprits s’échauffent aussi sûrement que les canons de François Ier pourfendant les lignes des piqueurs helvétiques. Au sommet de leur gloire, en Marignan morne plaine, les Helvètes, manque de Pô, connaissent leur Waterloo! Plus rien ne sera dorénavant comme avant. Ici débute sur le plan symbolique une nouvelle histoire suisse que nous raconte ce livre, fruit de la passion de Gérard Miège, ami acharné de l’histoire en partage. Précédé d’une mise au point éclairante d’Alain-Jacques Tornare et Anselm Zurfluh (ancien directeur du Musée des Suisses dans le Monde, Penthe), l‘ouvrage pertinent de G. Miège nous entraîne sur les pas de ces valeureux guerriers helvétiques stoppés net dans leur élan par un monarque qui sut aussitôt capter leur énergie pour le plus grand bienfait de son royaume et de sa petite voisine helvétique. Etre ou ne pas être neutre? Marignan, cette défaite salutaire, a indiqué aux Suisses le chemin à suivre. Objet de polémiques et de détournements idéologiques en tous genres, Marignan nous interpelle toujours. Gageons que cette vision équitable répondra à l’attente des lecteurs soucieux de saisir les dessous et les rouages de l’histoire.
Editions Cabédita, Marignan – Histoire d’une défaite salutaire 1515-2015, 144 pages, Fr. 33.-. La bataille de Marignan à eu lieu dans une ville qui s’appelle aujourd’hui Melegnano, pas loin, à 16 km au sud-est de Milan, où se tiendra la prochaine Exposition universelle.
Valais: 1500 ans Abbaye de Saint- Maurice en 2015 – Philippe Baud: Saint-Maurice. Dans la légende des siècles
L’année 2015 fête le quinzième centenaire de l’abbaye saint Maurice d’Agaune, établie en 515 par le roi burgonde saint Sigismond pour honorer saint Maurice et les soldats martyr de la Légion thébaine et qui est la seule en Occident à pouvoir célébrer mille cinq ans de présence continue d’une communauté religieuse. Situé à l’étroit entre les rives du Rhône et la falaise, qui la surplombe, elle fut autrefois très fréquenté, car la voie qui conduit vers le passage du Grand-Saint-Bernard, fut empruntée aussi bien du temps de l’Empire romain qu’au Moyen Âge que ce soit par les légions romaines, les pèlerins pérégrinant sur la Via Francigena entre Rome et Canterbury et parfois par les empereurs du Saint Empire romain germanique se rendant d une partie à l’autre de leur territoire. Le jubilé de 2015 permet la réalisation de grands projets: la mise en valeur du site archéologique du Martolet, la réorganisation des Archives et une nouvelle présentation muséographique du Trésor. Car l’abbaye abrite quelques-uns des plus grands chef-d’oeuvres des arts somptuaires du Moyen Âge (châsses et reliquaires), dont plusieurs remontent aux époques les plus anciennes montrant l’étendue ses liens spirituels et artistiques avec l’ensemble de la chrétienté et parfois même au-delà. Immergez dans la légende des siècles qui entoure l’histoire de l’abbaye grâce à la plume alerte de Philippe Baud qui retrace les grandes étapes de cette histoire. Il vient de publier chez Cabédita:
Saint-Maurice. Dans la légende des siècles
Il n’y a pas d histoire sans légendes, ni de légendes sans l’histoire. La figure de Maurice et de ses compagnons se détache avec une particulière intensité dans la grande fresque des témoins qui, au cours des grandes persécutions du début du IVe siècle, payèrent de leur vie leur attachement indéfectible à la foi de leur baptême. Des soldats romains faisaient objection de conscience, refusant de confondre le service armé de l’Etat et le culte de l’empereur. Qu’ils aient été centurie ou légion, la terre d’Agaune a bu leur sang et le site de leur ensevelissement, aux portes du Valais, est devenu très tôt lieu de recueillement et de prière. En 515 Sigismond, roi des Burgondes, y fonde une abbaye qui peut se réjouir aujourd’hui de célébrer quinze siècles de fidélité au service de Dieu. Philippe Baud, né à Vevey en 1942, est l’auteur de plusieurs ouvrages ayant trait à l’histoire de la spiritualité, parmi lesquels Nicolas de Flue, un silence qui fonde la Suisse (1993), La ruche de Cîteaux (1997), Le Dit de saint Martin (1999), L’abîme des anges (2003), Et Dieu dit: Passons à table! (2014).
Cavaleri Olivier: Histoire de bornes. Les Frontières de Genève. Balades – Découvertes – Histoire (éd. Slatkine, 2014)
Lorsque la frontière décide du chemin, quand les pierres gravées racontent l’histoire du pays, l’aventure aux confins du canton de Genève plonge dans l’âme profonde d’une région naturellement belle. Ce guide vous propose de découvrir l’histoire des frontières de Genève de deux manières: l’une ludique par le biais de la randonnée pédestre, l’autre plus scientifique à l’aide d’une présentation détaillée et complète des bornes frontière. Combiner les deux ou choisir l’une ou l’autre: à vous de décider. L’ouvrage décrypte la systématique des abornements qui se sont succédé au gré des régimes politiques en place de part et d’autre de la frontière. Dix-huit randonnées sont proposées, chacune avec une fiche résumant l’essentiel, un plan détaillé et une description illustrée de la promenade comprenant les bornes-frontière les plus intéressantes. La documentation historique sur les bornes résulte de plusieurs années d’études dans les archives suisses, françaises et italiennes, ainsi que de recherches actives in situ. Laissez les armoiries et les inscriptions gravées conter leur histoire étonnante dans un cadre naturel magnifique!
1914 Haute- Savoie 1918. Archives et histoire. Centenaire de la première Guerre mondiale
L’ouvrage réalisé par les Archives départementales, en partenariat avec l’Université Savoie Mont-Blanc, recense toutes les connaissances disponible sur le vécu des femmes et des hommes du territoire, touchés dans tous les aspects de leur vie par ce conflit. Eloigné du front, mais au coeur de l’Europe, la Haute-Savoie présente la spécificité de frontières avec l’Italie et la Suisse. Territoire dont l‘avenir intéresse les hautes puissances, elle a connu un afflux de réfugiés et rapatriés, en particulier via Genève, et était donc directement concernée par le conflit qui se solde par des pertes humaines qui s’élèvent à plus de 10 000 personnes, plus de 4,5% de la population départementale. Magnifique publication qui est largement illustrée par des documents conservés dans les fonds des Archives Départementales de la Haute- Savoie et qui est disponible en mairies, et sera diffusé auprès des enseignants d’histoire-géographie de Haute-Savoie – collèges et lycées -, qui abordent la 1ère Guerre Mondiale dans leur programme. Il est également possible de le consulter en salle de lecture, aux Archives départementales.
Vie économique et histoire des entreprises de la Haute-Savoie de 1815 à 2012
La société d’histoire La Salévienne nous a présenté ce dernier ouvrage de Roger Bonazzi, directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Savoie pendant de nombreuses années. Il est publié en collaboration avec la Société Savoisienne d’Histoire et d’Archéologie (SSHA).
Vous pouvez vous procurer auprès de cette société la société, constituée en 1984 qui valorise la mémoire régionale et locale, et diffuse des livres forts intéressants du patrimoine et de la culture local de la Haute Savoie. L’ouvrage se compose de deux parties. Une partie historique d’une centaine de pages où l’auteur décrit le contexte dans lequel sont nées et se sont développés les entreprises, dans le cadre des événements internationaux et nationaux qui ont concerné la Haute-Savoie. Au XIXe siècle, avant et après l’Annexion, La période des deux guerres, Des Trente Glorieuses jusqu’au temps présent. Une fresque économique et humaine avec ses phases d’expansions et de repli. La saga d’un département hors commun par son dynamisme économique. La seconde partie de l’ouvrage est consacrée à l’histoire de 100 entreprises-leaders haut-savoyardes de l’industrie, du commerce et des services. Vous y découvrez la capacité des acteurs économiques à s’adapter et à rebondir face aux mutations que les aléas de la conjoncture nationale et internationale imposent. A travers ces récits de vie d’entreprises, vous assistez à la consolidation d’une économie départementale puissante et diversifiée, souvent mise à mal par des vents contraires, parfois touchée…mais jamais coulée.