MEG Genève: Musée d’ethnographie

MEG, Musée Ethnographie Genève

Au MEG à découvrir son exposition permanente

Plus de 1000 objets, admirables messagers des cultures du monde, ont été soigneusement sélectionnés parmi les 800 000 qui composent les collections du MEG pur figurer dans l’exposition permanente. L’exposition se décline en sept chapitres un prologue historique, suivi de la présentation des collections des cinq continents et de la collection ethnomusicologique. Entrée libre. De nombreuses activités sont proposées en ligne, en savoir plus, ici.

«Être(s) ensemble» du 5 mai 2023 au 7 janvier 2024, Musée d’ethnographie de Genève

Papillon citron (Gonepteryx rhamni)

Dans cette exposition temporaire, le MEG questionne de manière originale les relations entre les humains et la nature. Peut-on communiquer et se comprendre entre espèces différentes ? Pour essayer de répondre à cette question, le MEG présente six relations particulières qui se sont nouées entre des humains, des végétaux et des animaux. La première partie de l’exposition – «La nostalgie du paradis » – plonge les visiteurs dans un espace où l’évocation du végétal est prépondérante. Elle pare un mobilier monumental en forme de spirale où une colonie d’animaux est mise en mouvement telle une procession. Grâce à un dispositif interactif – à vous de jouer et à sélectionner la bonne réponse!  – à découvrez des faits étonnant – Prenez le Papillon citron (Gonepteryx rhamni) est en fait un humidificateur en porcelaine de France, Dijon du 20e siècle pour les radiateurs : avant de devenir des papillons, les lépidoptères passent par différents stades de développement (oeuf, chenille, chrysalide). Le papillon citron est celui qui vit le plus longtemps sous sa forme définitive, jusqu’à douze mois. 

La seconde partie de l’exposition – «L’harmonie rompue» – est révélée au visiteur. Elle représente une rupture avec la précédente. L’ambiance sombre et anguleuse est marquée par des ombres. Une certaine tension est palpable, illustré par les images brutes, un film racontant la tuérie de ces grands poissons dans un rituel de pêche d’antan en Italie du Sud. La troisième partie de cette narration – plonge le visiteur dans une nouvelle atmosphère baignée par une lumière évoquant l’aube. Elle suggère l’idée d’un nouveau jour pour un renouveau à travers trois personnages exemplaires capables de renouer le dialogue avec la nature

Orphée est considéré depuis l’Antiquité, comme le maître du son et du silence, il détenait les clefs de la communication et de la communion entre les êtres. Le chant d’Orphée dévoile l’ordre naturel, mais peut aussi transcender le réel. Par son art, il dissipe le courroux et vainc les résistances. Dans la tradition biblique, Salomon, fils de David, est le troisième roi d’Israël. Son règne, qui court de 961 à 922 avant Jésus-Christ, est réputé heureux et prospère. On loue l’ampleur de ses connaissances et l’étendue de ses dons, si bien que le nom du monarque est devenu un synonyme de sagesse. On attribue à Salomon la maîtrise de toutes les langues ainsi que l’écriture d’œuvres majeures, religieuses et profanes, telles que le Cantique des Cantiques. François d’Assise est l’un des saints les plus vénérés de la tradition chrétienne. Considéré comme le patron des pauvres et des oubliés, il est aussi le protecteur des plantes et des animaux.

Sergio Cauda, chasseur de truffs piémontais

Cornelia Hesse-Honegger, dessinatrice : punaises détecteur des effets des radiations

La quatrième partie – « Les nouveaux Orphées » – offre une série de possibles rendez-vous. Les visiteurs découvrent alors des portraits, puis rentrent dans l’intimité de ces relations inter-espèces représentées dans l’espace par des cellules. Entre ethnographie, art et technologie, l’exposition convie le spectateur à vivre des expériences multi-sensorielles pour se reconnecter à son environnement et à sa relation aux autres.

La tradition des combats de la race d’Hérens : en Valais, Vallée d’Aoste et Autriche, la reine descend de l’alpage parée de rubans et coiffée de fleurs. Autrefois, le vacher créait un ornement à partir d’une chaise à traire. Placée entre l’enclure et les cornes, la charlette était comme un diadème décorée. Retrouvez quelques-unes dans la vitrine et découvrez le portrait de l’éleveuse valaisanne Marie-José Jacqhod et Souris, sa vache, une des meilleures combattantes de la race d’Hérens.

L’apicultrice Barbara Schück

Observations du marronnier de la Treille – les feuilles dans l’herbier de Candolle

A découvrir des coutumes à Genève le marronnier de la Treille est l’un des rares végétaux d’Europe ayant un statut officiel : Depuis 1818, le sautier de la République observe l’éclosion du premier bourgeond’un marronnier comme héraut du printemps.

La partie 5 vous invite à experimenter le monde tel que le feraient d’autres yeux que les nôtres : redécouvrez certaines parties de l’exposition comme si vous les regardiez avec les yeux d’un chat, d’une araignée ou d’une vache – à gauche d’une abeille, en prenant en compte: le nombre d’yeux, leur positionnement, la perception des couleurs, de la lumière, des formes, et la perspective à partir de laquelle s’exerce le regard. Celles-ci entraînent des changements déterminants dans la perception de l’environnement.

L’exposition se termine par l’expérience : Écouter aux racines. L’installation Econtinuum de l’artiste Thijs Biersteker, en collaboration avec le botaniste Stefano Mancuso, nous invite à observer en direct une discussion entre les racines de deux pins. Ils rendent perceptible leur communication et mettent en lumière leurs réactions à notre présence. Cette installation éphémère est basée sur les concepts de «plant-to-plant communication». Plus que tout autre être vivant, les plantes se soutiennent mutuellement et sont connectées les unes aux autres par un réseau racinaire et mycélien qui leur permet de communiquer leur besoins et de partager les nutriments. Une forêt est une communauté. C’est le moment d’écouter les racines !

Dans le cadre du Festival Filmar en America Latina : Projection gratuite du puissant documdentaire Negra de Medhin Tewolde Serrano dimanche 20 novembre, 16h, Musée d’éthnographie de Genève 

Le film dessine cinq portraits de Mexicaines afrodescendantes, témoignant du racisme, de la résistance et de l’acceptation, en dévoilant leurs démarches pour surmonter les préjugés et célébrer leurs identités. + d’infos.

Encourager les femmes à jouer avec force sur un tambour afin de se réapproprier les espaces qui leur ont été historiquement niés : c’est l’objectif de la Red de Tamboreras de Suiza, dont la performance thémasisant le racisme anti-Noir-e-s s’est éroulé ce samedi 19 novembre devant la Maison du Grütli. + d’infos sur Filmar.

Helvécia. Une histoire coloniale oubliée du 21 octobre 2022 au 8 janvier 2023 au Musée d’ethnographie de Genève

Carine Ayélé Durant, nouvelle directrice du MEG nous a présenté cette nouvelle exposition photographique lève le voile sur un aspect peu connu de l’histoire helvétique. Si la Suisse n’a jamais eu de pays placés sous sa domination, elle a néanmoins collaboré avec des puissances coloniales à l’appropriation de terres étrangères et à la pratique esclavagiste. 

Dom Smaz photograph & Milena Machado Neves journaliste

L’exposition du MEG présente la rencontre avec les habitant-e-s d’Helvécia au Brésil, au croisement d’une quête identitaire et d’une recherche sur le passé de cette ancienne colonie suisse en étroite collaboration avec le photographe Dom Smaz et la journaliste Milena Machado Neves, coauteurs d’une recherche sur le village d’Helvécia au Brésil, leur pays d’origine. Tout a commencé par la rencontre du couple avec ce village de l’état de Bahia dont le nom et l’origine ont été les déclencheurs d’un intérêt grandissant. Au cours de leurs entretiens avec les habitants d’Helvécia, Dom et Milena ont recueilli les témoignages de leur vie quotidienne tout en s’attachant à questionner le passé du village. Leur démarche s’appuie sur le documentaire photographique et audio-visuel ainsi que la présentation d’archives historiques.

Photographies de Dom Smaz

Helvécia est une ancienne colonie germano-helvétique nommée à l’origine Leopoldina et dont le nom actuel garde le souvenir de l’une de ses plantations baptisée ainsi par un colon suisse. Fondée en 1818, Helvécia se développe avec la culture du café dont elle produit plus de 90% pour l’état de Bahia jusqu’à devenir l’un des plus importants exportateurs de café du Brésil au milieu du 19e siècle. Cette réussite est due à l’exploitation à grande échelle de personnes esclavisées, une pratique soutenue par le gouvernement fédéral de l’époque comme le révèlent certains documents d’archives. En 1888, la loi abolissant l’esclavage au Brésil sonne le glas de la colonie. Depuis, les personnes esclavisées sont restées sur les terres abandonnées par leurs propriétaires et en reconnaissance de son passé, la communauté d’Helvécia a reçu en 2005 le statut d’ancien quilombo*. Au-delà du fait colonial helvétique, les habitants d’Helvécia, représentants les plus légitimes de ce passé douloureux, se racontent davantage qu’ils n’évoquent le passé enfoui et ses rares vestiges. C’est au travers de ces rencontres que Dom Smaz et Milena Machado Neves atteignent pleinement leur objectif en partageant avec nous le portrait vivant d’un village dont l’histoire singulière nous renvoie en même temps à celle du Brésil tout entier. Du mardi au dimanche de 11h à 18h, au 2e sous-sol, entrée libre.+ d’infos.

Week-end festif samedi 18 et dimanche 19 juin 2022 au Musée d’ethnographie de Genève

Remise samedi 18 juin 2022 au MEG de la parure traditionnelle par Mundiya Kepanga, un chef de la communauté Huli de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Par ce geste fort, Mundiya Kepanga souhaite ouvrir le dialogue avec les Européens autour de l’urgence climatique, de la déforestation et du respect des droits des peuples autochtones. Une parure a déjà été acquise par le Musée de l’Homme à Paris, une autre par le Muséum d’histoire naturelle de Rouen et une troisième par le Muséum d’histoire naturelle de Bourges. Mundiya Kepanga souhaite maintenant remettre au MEG sa dernière parure, accompagnée du set complet composé du tablier et du sac en écorce, des bracelets et des colliers. Ce don permet au MEG de renforcer une relation de confiance avec une communauté de Papouasie-Nouvelle-Guinée et d’encourager le débat sociétal sur les questions de l’écoresponsabilité.

Samedi 18 juin 2022: le chef Mundiya Kepanga apporte sa parure huli dans les collections du MEG. 

Rencontre avec le public et Mundiya Kepanga autour de sa parure dans le cadre de l’exposition temporaire: Injustice environnementale – Alternatives autochtones.

Marc Dozier, photoreporter français, traducteur et réalisateur du film Frères des arbres: l’appel d’un chef papou»

Dimanche 19 juin 2022
13h30-15h Rencontre autour de l’art des plumes. Activité pour les familles durant laquelle Mundiya Kepanga présente l’art des plumes, et aborde les questions de l’urgence climatique et de la déforestation.16h-18h Projection du film «Frères des arbres: l’appel d’un chef papou», suivi d’une discussion avec Mundiya Kepanga. Réalisé par Marc Dozier et Luc Marescot en 2017, ce documentaire donne la parole à Mundiya Kepanga, qui nous alerte sur la situation de sa forêt primaire et du drame de la déforestation. + d’infos.

Injustice environnementale – Alternatives autochtones du 24 septembre 2021 au 21 août 2022 au Musée d’Ethnographie de Genève

îles Marshall: pirogue balancier

Nigeria: Calebasse, recipient réparté avec de la fibre végétale

L’exposition marque le début d’un nouveau cycle d’expositions au MEG qui intègre une réflexion sur la durabilité dans tous les grands projets grâce au choix des artistes aux productions très diverses qui apportent un regard contemporain, à la fois incisif et constructif sur les thèmes de l’exposition. La décolonisation des pratiques muséales se concrétise par la participation active dans les processus décisionnels de représentant-e-s des peuples dont les productions culturelles, les images, les connaissances et les discours qui sont présentés au public. d’obtenir le consentement de reproduire des œuvres fortes témoignant de l’engagement et de la résistance des peuples autochtones face à l’urgence climatique et environnementale.

Art Aborigène

Les contributions des artistes ont été multiples et variées. Certaines œuvres ont été spécifiquement créées. Dix portraits vidéo apportent un éclairage sur la manière dont les peuples autochtones s’organisent aujourd’hui, sur tous les continents, pour protéger leurs territoires et pour transmettre aux jeunes générations leurs savoirs et savoir-faire.

Sami (Norvège): collier de machoires de rennes par Maret Anne Sara et Matt Lamber / installation avec coiffe

A travers une scénographique avec le moins de matière possible, une économie de matière selon les quatre principes suivants : 1. L’upcycling en réutilisant un grand nombre de matériaux et éléments de décors que le MEG possédait déjà et qui ont servi dans les précédentes expositions, la signalétique a été principalement conçue avec du carton recyclable. 2. Les invendus, en travaillant avec une entreprise genevoise active dans la confection de tentures pour l’événementiel et en leur rachetant des fins de stock et des invendus de textile. 3. Les nouveaux matériaux testés comme le Good Plastic, un plastique 100% recyclé à partir de composants de réfrigérateurs et autres appareils électro-ménagers, sans aucune adjonction d’autres ingrédients. 4. L’anticipation à une seconde vie des éléments scénographiques comme la création d’éléments démontables et réutilisables.  

Amériques: Etats Uni Anishinaabe, sac de médecin. Menomine, Canada, peau de loutre

L’exposition invite à cheminer à travers un espace-temps propre où l’éthique du soin et de la réparation envers toute entité animée ou inanimée est transmise de génération en génération à travers le geste et la parole. Les récits de création soutiennent et inspirent les peuples autochtones qui revendiquent que leurs droits à leur terre, leurs territoires et leurs ressources soient respectés selon les normes internationales en vigueur. Selon les savoirs de nombreux peuples autochtones, humains et non humains ont la responsabilité réciproque d’entretenir des relations basées sur le respect et l’interdépendance. Ils négocient, passent des accords et cultivent le bien vivre ensemble. Sans accord, sans respect, sans négociation, sans écoute, la crise s’installe, perdure et bouleverse les valeurs du soin et de la réparation qui devraient être appliquées au quotidien. Ne restent alors que le changement climatique, la folie, la surexploitation des ressources et les radiations. Nous vous invitons à tisser ensemble le temps de la rencontre afin de renforcer les valeurs du soin et de la réparation face aux dégradations environnementales et au changement climatique qui nous concernent tous et toutes.

Japon Hokkaido: Festival algue marino – Malaisie Indonesie: photos de Bruno Manser

Bateauthèque, installation de Marie van Berchem autour de la pensée coloniale

En attendant la nouvelle exposition temporaire dès le 24 septembre 2021, voici

La bateauthèque du 16 mars au 13 juin 2021 dans le Foyer du Musée

Cette installation artistique réalisée par Marie van Berchem autour de la pensée décoloniale qui aborde la pensée décoloniale, critique, antiraciste, féministe et écologiste par les écrits et la parole. L’artiste présente ainsi le point de départ de son travail : « En découvrant l’histoire d’un ancêtre qui avait armé quatre bateaux d’esclaves dans la traite transatlantique du 18e siècle, j’ai embarqué pour un voyage transformatif avec cet objectif poétique : Je descends d’un vieil arbre encombrant, je vais prendre son bois et construire un bateau ». L’oeuvre de Marie van Berchem permet ainsi à chacun-e de se confronter à la question décoloniale. Créée en 2017, la bateauthèque présente dans son espace une sélection d’ouvrages consultables sur place mais également, pour la plupart, empruntables à la bibliothèque du MEG. Elle sert également de lieu d’accueil pour un cycle de conférences qui donnent des pistes de compréhension à la problématique décoloniale. Ces conférences sont proposées au public de manière hybride, soit avec un public restreint au MEG ainsi qu’en visioconférence (selon les mesures définies par les autorités dans le cadre de la lutte contre le COVID-19).

Programme des conférences

  • Décoloniser les collections mercredi 14 avril, 12h15. Entretien dans le cadre de la Journée internationale de la recherche en provenance avec Floriane Morin, conservatrice du département Afrique au MEG et Fabio Rossinelli, historien et auteur de « Sociétés de géographie et impérialisme suisse au 19e siècle : un tour d’horizon et deux exemples représentatifs ».
  • Décoloniser la Suisse mercredi 28 avril, 12h15. Entretien avec Noémie Etienne, historienne de l’art et commissaire scientifique de l’exposition du Palais de Rumine à Lausanne « Exotique ? Regarder l’ailleurs en Suisse au siècle des Lumières » et Stefano Boroni, auteur de la bande dessinée « Capitão ». Deux approches singulières et résolument contemporaines de la Suisse au temps de la colonisation.
  • Goûter accompagné de lecture avec Marie van Berchem, artiste dimanche 13 juin, 12h15. Moment de partage pour dériver au fil de l’histoire, en se penchant sur le commerce transatlantique, les pratiques esclavagistes et d’exploitation intensives qui y sont rattachées.

Initiative Benin – recherche et dialogue entre le Nigeria et la Suisse

Huit musées suisses: Musée d’ethnographie de la Ville de Genève avec 9 objets, Bernisches Historisches Museum, Historisches und Völkerkundemuseum St. Gallen, Musée d’ethnographie de la Ville de Neuchâtel, Museum der Kulturen Basel, Museum Rietberg der Stadt Zürich, Museum Schloss Burgdorf, Völkerkundemuseum der Universität Zürich –  ont uni leurs forces pour enquêter sur la provenance de leurs collections du royaume de Benin au Nigeria. L’objectif de cette initiative est d’instaurer la transparence et de créer des synergies pour la recherche et le dialogue avec le Nigeria, pays d’origine des oeuvres. Pour la première fois, l’Office fédéral de la culture finance un projet de recherche à l’échelle de la Suisse portant sur les biens culturels africains acquis par les musées durant l’ère coloniale. Ce projet de recherche commun sera lancé au printemps 2021, avec un financement à hauteur de 100’000 de francs. Le cas du royaume de Benin au Nigeria est prééminent dans les débats sur le retour des biens culturels. Les demandes de restitution sont antérieures à l’indépendance du Nigeria en 1960, à l’adoption de la Convention de l’UNESCO de 1970 ou encore aux recommandations éthiques du Conseil international des musées (ICOM) en 1986. Depuis quelques années, les collections du royaume de Benin saisies lors de l’expédition britannique dite punitive de 1897, sont reconnues comme des oeuvres d’art pillées. À cette époque, les troupes anglaises avaient détruit le complexe palatial de Benin-City, détrôné le roi et confisqué des milliers d’objets. Par le biais du marché de l’art, ces biens culturels ont été acquis par de nombreux musées et collections privées en Europe et aussi en Suisse.

Archives: les Expositions passées

Jean Dubuffet, un barbare en Europe du 8 septembre 2020 au 28 février 2021 au MEG, Musée d’ethnographie de Genève

publication avec le texte fondateur de son concept d’Art Brut

Jean Dubuffet (1901-1985), peintre, sculpteur et écrivain, fut un acteur majeur de la scène artistique du 20e siècle. L’exposition «Jean Dubuffet, un barbare en Europe» lui rend hommage et met l’accent sur la visite de l’artiste dans la Suisse de l’après-guerre, notamment au MEG, voyage déterminant pour sa définition de «l’Art Brut».  Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cet artiste insaisissable et polémique met en jeu une critique radicale de l’art et de la culture de son temps. Tentant de se défaire des codes dominants de l’histoire de l’art, il explore de nombreuses techniques artistiques avec une liberté totale. Tel un barbare, il ouvre de nouvelles voies en s’intéressant à tout ce qui lui semble relever d’une création artistique libre: chez les enfants, dans les milieux psychiatriques, dans les prisons, dans l’art populaire, dans les graffitis des rues.

L’exposition, riche de près de 300 oeuvres, donne à voir comment Dubuffet entremêle dans son oeuvre ses activités artistiques avec les recherches qu’il a consacrées à « l’Art Brut ». Par la peinture, la sculpture, la musique ou encore ses « édifices », structures monumentales qui défi ent l’architecture, mais aussi via l’écriture et ses prospections pour ce qu’il nomme l’Art Brut, Jean Dubuffet ne cesse de rechercher l’inédit, la surprise, la stupéfaction en frayant ou découvrant des voies de création singulières sans jamais se laisser enfermer dans un système routinier. Dans un premier temps, les spectateurs pourront se donner une idée générale de l’oeuvre propre de l’artiste célébrant ce qu’il nomme « l’homme du commun ». (En photo le Triomphateur, l’un des costumes conçus par Jean Dubuffet pour Coucou Bazar. Bal de l’Hourloupe, spectacle présenté à New York, Paris et Turin entre 1973 et 1978, entremêlant peinture, sculpture, musique et danse). La deuxième partie de l’exposition présente l’étendue de ses prospections à partir de l’exploration des Collections de l’Art Brut mais aussi en scrutant celles réalisées au MEG, au musée de l’Homme ou au musée des Arts et traditions populaires à Paris (l’actuel MUCEM qui a initié la première édition de cette exposition). Son regard sur les sciences humaines et sociales s’y livre, tout comme sa critique radicale du primitivisme, la croyance en l’existence d’un art supposé « primitif ». Ses excursions dans le métropolitain parisien et ses voyages au Sahara évoquent les déplacements de focales auxquels l’artiste procède. Enfin, dans la troisième partie, c’est la critique de la culture que fourbit Dubuffet qui est décliné selon différents axes thématiques, montrant tout à la fois sa radicalité mais aussi les limites d’une pensée relativiste qui sombre dans le nihilisme.

Découvrez l’interview avec Maciej Fiszer, scénographe de l’exposition « Jean Dubuffet, un barbare en Europe » est la dernière des vidéos produites par le MEG au sujet de son exposition temporaire. Lien ici vers cet entretien, mais aussi vers d’autres vidéos au sujet de l’artiste français, de l’art brut et sur les coulisses de cette exposition.

Le MEG à Genève, la Collection de l’Art Brut à Lausanne et le Musée Barbier-Mueller à Genève mettent en place un partenariat afin d’offrir à leurs publics la possibilité de poursuivre leur découverte de Jean Dubuffet et de l’Art Brut. Un billet d’entrée à l’exposition du MEG permet de visiter gratuitement les expositions de la Collection de l’Art Brut ainsi que l’exposition Les Barbus Müller, leur énigmatique sculpteur enfin démasqué au Musée Barbier-Mueller (offre valable jusqu’au 1 novembre 2020: Musée Barbier-Mueller, jusqu’au 28 février 2021: MEG et Collection de l’Art Brut).

Du mardi au dimanche de 11h à 18h.

La Fabrique des Contes du 17 mai 2019 au 5  janvier 2020 Musée d’Ethnographie de Genève

Exposition temporaire Musée Ethnographie Genève 2019Venez plonger dans le monde fantastique des contes, découvrir leur histoire ainsi que les multiples instrumentalisations dont ils font l’objet. L’exposition met en lumière les récits traditionnels populaires européens. De la Finlande à la Méditerranée, des pays celtes aux Balkans, les contes font partie de notre patrimoine commun. Ils appartiennent à l’imaginaire collectif. Le MEG explore cet univers à la fois très familier et totalement fantasmatique. Laissez-vous projetés dans une atmosphère surprenante, où huit contes, méconnus du grand public, sont mis en scène dans des « théâtres de l’imaginaire ». Lanternes magiques, dioramas, miroirs, illusions d’optique et changements d’échelle permettent de vivre une véritable expérience sensorielle et de s’affranchir des règles du monde réel. Fabrice Melquiot, écrivain et directeur du théâtre Am Stram Gram, a réécrit des versions contemporaines de ces récits traditionnels. Leurs enjeux restent cependant d’actualité : la difficulté de trouver un conjoint, le rapport à la nature et à la mort, ou encore la soif insatiable de pouvoir. La Fabrique des contes exposition temporaire Musée ethnographie GenèveDes objets provenant des collections européennes du Musée mettent en valeur ces contes et quatre illustrateurs ont été invités à leur donner vie à travers des dessins, peintures et papiers découpés. L’exposition révèle également l’histoire européenne de cette tradition orale, dont il existe presque autant de variantes que de récitants. Collectés dès la Renaissance, les contes se voient ainsi figés dans des versions écrites correspondant aux attentes du public de l’époque. Qui voudrait lire aujourd’hui cette mouture du Petit Chaperon rouge où l’enfant mange la chair de sa grand-mère, tuée et rôtie par le loup? L’exposition dévoile aussi l’envers du décor, la propagande et la manipulation. Vous découvrez comment les contes ont été recueillis, réinterprétés ou utilisés en fonction du contexte historique et de ce qu’on voulait leur faire dire. En témoignent le modelage et le façonnage de ces récits à des fi ns politiques et militantes. Tel le parti nazi, qui produit des films transposant les histoires des frères Grimm dans l’Allemagne des années 1930. Ou le mouvement féministe, qui fait de la sorcière une figure antipatriarcale. Souvent à portée morale, ces récits permettaient d’inculquer aux enfants les vertus de la société bourgeoise. Aujourd’hui encore, chacun peut interpréter les contes à sa manière, et y projeter ses propres valeurs. Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 18h.

Journées Européennes des Métiers d'Art 2019

MEG: Fabrique des Contes

Journées Européennes des Métiers d'Art 2019

MEG: Fabrique des Contes

Dans le cadre des Journées européennes des métiers d’art (JEMA), la visite derrière les coulisses des futures expositions, accompagné par les restauratrices du MEG – Musée d’ethnographie de Genève dans leur préparation de la prochaine exposition temporaire: La Fabrique des Contes qui ouvrira le 17 mai 2019 (au 5 janvier 2020): la visite des coulisses du montage, l’installation des objets sélectionnés pour quelles soient présentés sous leur meilleur jour et en toute sécurité, et au même temps la visite des coulisses des contes.


« Parlez-vous MEG ? » – Un parcours ludique au Musée pour apprendre le français.

Musée d'ethnographie de Genève

Thierry Apothéloz, Sami Kanaan

Présentation du projet de visite des collections du Musée d’ethnographie de Genève (MEG) au moyen d’une application interactive par Sami Kanaan, maire de la Ville de Genève et Thierry Apothéloz, Conseiller d’Etat: « Parlez-vous MEG ? » est destiné aux personnes apprenant la langue française. L’objectif de cette démarche est de proposer une approche ludique de l’exposition permanente du MEG à des publics non francophones. Ce projet a été développé dans une démarche participative avec des formatrices et des étudiants de la langue française de l’Université Ouvrière de Genève (UOG) et de l’Œuvre Suisse d’Entraide Ouvrière (OSEO). Pour créer une interface qui soit la plus divertissante possible, le MEG et le BIE ont sollicité une étudiante en média-design de la Haute École d’art et de design Genève (HEAD), dont le travail a été récompensé par le prix HES de l’innovation. Ce parcours est destiné aux apprenant-e-s du français de niveaux A2 à B1. Des adaptations peuvent être faites selon le niveau du groupe. Possibilité de réservez un créneau horaire pour votre groupe, prestation gratuite, inscription obligatoire. Horaires: Du mardi au dimanche de 11h à 17h. Durée de la visite: 45 minutes à 2 heures. Renseignements: publics.meg@ville-ge.ch
Des séances d’information gratuites, proposées par le MEG, vous permettront de vous initier à ce parcours ludique et didactique pour que vous puissiez accompagner votre groupe dans les meilleures conditions. Prochaines dates des séances d’information au MEG: Mardi 26 février de 17h à 18h30 – Vendredi 8 mars de 10h à 11h30 Inscription (jusqu’au 15 février): publics.meg@ville-ge.ch

Une formation est prévue pour les professeurs de français afin qu’ils puissent guider leur groupe dans cette découverte ludique et interactive du Musée. Pour plus d’informations sur le projet et pour s’inscrire : www.parlez-vous-meg.ch


Afrique. Les religions de l’extase du 18 mai 2018 au 6 janvier 2019 au Musée d’Ethnographie de Genève

MEG musée ethnographie GenèveL’exposition révèle la richesse des pratiques religieuses africaines. La religion est définie comme un ensemble de rituels qui relient les vivants entre eux, face aux puissances de l’invisible: dieu unique, divinités multiples, esprits des ancêtres ou de la nature. Tout au long du parcours, le public plonge dans une atmosphère de mysticisme et découvre la ferveur des croyants. Plus de 400 pièces inédites, issues des collections du MEG, sont enrichies par de fascinantes images de cinq photographes contemporains de renommée internationale. Une série de courts témoignages filmés présentent le point de vue des adeptes eux-mêmes. MEG Musée ethnographie GenèveDes installations vidéo d’un artiste éthiopien ponctuent le parcours d’exposition en révélant la notion du sacré dans les religions autochtones africaines. L’exposition suit le fil conducteur de l’extase religieuse, une communion intense avec les forces divines. C’est un état dans lequel une personne se trouve comme transportée hors de soi et hors du monde réel. Le parcours de l’exposition dévoile les religions monothéistes (islam, christianisme et judaïsme), les religions africaines autochtones, les cultes de possession et les univers magico-religieux. Ici, l’Afrique n’est pas envisagée comme un espace géographique, mais comme un espace culturel. Ces pratiques religieuses se retrouvant jusque dans les Amériques et l’Europe, où elles ont été largement diffusées par la diaspora. MEG musée ethnographie GenèveLe parcours: Introduction avec le vidéo: Voyage au Mont Zuqualla de Theo Esthetu sur le pèlerinage des chrétiens et des adeptes de religions tradionnelles sur le site du saint Gabra Manfas Quddus, l’un des plus importants mystiques de l’Eglise orthodoxe éthiopienne. 1re partie: Les monothéismes en Afrique: l’église orthodoxe éthiopienne et érythréenne, le christianisme africain aux visages multiples, les formes de l’Islam et du judaïsme en Afrique. Le photographie Christian Lutz présente y trois reportages de communautés érythréennes, kimbanguistes et mourrides installées à Genève, en plus de son reportage sur le pentecôtimse et l’exorcisme réalisé au Nigéria. 2e partie: La divination, la mort et les ancêtres: désenchevêtrer pa la divination, retrouver ses ancêtres au Gabon, le sacrifice et la nourriture des dieux. 3e partie: Faire corps avec les esprits – la transe de possession: Les mahamba, esprits ambivalents en Afrique centrale, Les dieux d’Afrique dans le vodou haïtien. 4e partie: Les univers magico-religieux, un enchevâtrement de forces: Les masques, sacrements sur le parcours d’une vie, les minkisi, objets-force des Kongo, Les jumeaux, mauvais sort ou bénédiction?

Plusieurs animations: Des rencontres les jeudis avec des invités à l’heure du déjeuner: Décoloniser le language, fétiches, tamtams et autres grigris jeudi 31 avec Boris Wastiau, Lieux de culte africains en Suisse romande jeudi 14 juin avec Brigitte Knobel. Le Grand Bazar chaque premier dimanche du mois (entrée libre): Spécial Minkisi dimanche 3 juin, Spécial Vaudou dimanche 2 septembre. Visite: un objet, un son, une histoire chaque premier mercredi du mois: A la rencontre des Senufo mercredi 6 juin, 15h, dès 6 ans. Visites gratuites avec Boris Wastiau, commissaire dimanche 20 mai, diamche 3 juin, dimanche 2 septembre, 11h15. Musique: Leila Gobi, transe-électro touareg jeudi 21 juin, 20h, suivi d’un after à la Gravière: Mr Cheeky & EasyEvil, 21h. La Guingette du MEG tous les samedis et dimanches du 30 juin au 24 août, 14h à 17h, Spécial Afrique samedi 28 juillet et dimanche 26 août. Rendez-vous à la Pointe, Jonction dimanche 19 août, 14h à 19h, gratuit, tout public et famille.

Heures d’ouverture de 11h à 18h. Gratuit jusqu’à 18 ans et le 1er dimanche du mois.


L’effet boomerang. Les arts aborigènes d Australie du 19 mai 2017 au 7 janvier 2018 au MEG Musée d’ethnographie de Genève

L’exposition: L’effet boomerang. Les arts aborigènes d’Australie montre les dimensions identitaires et politiques du travail des artistes australiens. En évoquant leur histoire à travers leurs objets et leurs peintures,. L’exposition aborde également les relations entre les autochtones et les colonisateurs. Le titre de l’exposition, «L’effet boomerang» renvoie au vaste mouvement de réappropriation par les Aborigènes du discours sur leur patrimoine et sur leur histoire.

L’exposition se présente en 4 parties: Dès l’entrée, une série de cimaises blanches et vides dans un espace blanc rythmé de néons au plafond. Cette mise en scène réinterprète le principe juridique de terre n’appartenant à personne, utilisé pour justifier la colonisation par les Britanniques au mépris des peuples autochtones établis en Australie depuis plus de 60’000 ans. Au dos de ces cimaises, des vitrines denses, remplies de séries d’objets (boomerangs, propulseurs, massues, lances, boucliers et nacres gravées, bâtons de messages), de photographies et d’oeuvres d’art fournissent la vision opposée des Aborigènes.

Roberta Colombo Dougoud, conservatrice

Roberta Colombo Dougoud, conservatrice

Parmi les objets présentés trônent deux arbres gravés, marqueurs de sépultures et d’espaces cérémoniels. Présenter de telles pièces, dont la présence est très rare dans les musées, ne va pas de soi: ces monuments rituels arrachés au paysage par les Australiens renvoient à l’histoire de la destruction planifiée de la culture aborigène. L’exposition revient dès lors sur ce qui a fait du MEG le dépositaire de collections australiennes d’une importance singulière. En photo la visite guidée dimanche 4 juin par Roberta Colombo Dougoud, conservatrice devant les arbres gravés.

La deuxième partie de l’exposition retrace l’historique de ces acquisitions, en prêtant attention à l’évolution des regards que les collecteurs ont portés sur chacun de ces objets et aux souhaits formulés par le Musée pour développer ses collections.

Ghostnets

Ghostnets

Ce parcours montre comment les Aborigènes, autrefois perçus par les scientifiques comme «primitifs», sont entrés à la fin du 20e siècle dans le marché de l’art contemporain.

La troisième partie témoigne de la foisonnante diversité de supports et techniques: peinture sur écorce, sur toile et sur papier, sculpture sur bois, en bronze, en fibres végétales ou à partir de filets de pêche. Qu’elles soient fabriquées pour un usage interne ou qu’elles soient destinées au marché de l’art, ces créations ne cessent d’affirmer leurs liens avec le territoire ancestral et avec les temps immémoriaux de la création du monde. Avec le projet Ghostnet Art, les insulaires du détroit de Torrès façonnent des animaux marins avec des fragments de filets de pêche perdus en mer. Fléaux pour l’écosystème marin, les « filets fantômes » (ghost nets) sont récupérés sur les côtes de l’Australie par des artistes autochtones. L’Art des Ghostnets en Australie sera exposé à ONU du 4 au 22 septembre 2017 et à l’Université de Genève, Uni Dufour du 8 novembre 2017 au 12 janvier 2018).

"toi"/"you" en langue aborigène

« toi »/ »you » en langue aborigène

Proposant une expérience immersive, l’installation de Brook Andrew dans la 4e et dernière partie est entièrement recouverte d’une peinture murale avec des motifs noirs et blancs, version contemporaine des arbres gravés (ou dendroglyphes) des Aborigènes de Nouvelle-Galles du Sud. L’artiste remet ainsi en question les attitudes ethnocentriques à l’égard des peuples autochtones et démontre que les récits dominants offrent souvent des interprétations erronées. En démontrant la compléxité des différentes langues aborigènes: le simple mot « toi » en français, a de multiples traductions en langue aborigène.


Projection du film Dirty Gold War (Suisse, 2015) de Daniel Schweizer le 10 décembre 2016 au MEG – Musée d’ethnographie, Genève.

Daniel Schweizer, cinéasteProjection du film Dirty Gold War (Suisse, 2015) de Daniel Schweizer en présence du réalisateur, suivie d’un débat organisé en collaboration avec Délégation Genève Ville Solidaire sur la question Peut-on imaginer une filière de commercialisation de l’or équitable? le 10 décembre 2015 au MEG – Musée d’ethnographie, Genève.

Dirty Gold War aborde le milieu fermé de l’industrie de l’or, à travers le portrait des principaux opérateurs miniers et des victimes de l’exploitation aurifère. Un périple qui nous conduit sur les lieux des nouvelles ruées vers l’or dévastatrices: du Brésil au Pérou et de l Amazonie à l’Altiplano; des mines aux vitrines de Londres et Genève, de l’extrême misère aux enseignes de luxe…
Son nouveau film: Trading Paradise sortira le 22 mars 2017.